De Lattre de Tassigny, un soldat
Publié le 22/02/2012
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La " 1re armée française "
Le 16 août 1944 sur les plages de Saint-Tropez et de Cavalaire débarque le premier échelon des forces de l'armée " B "devenu la " Ire armée française ".
Le 18 ses unités sont encore incomplètes.
Mais de Lattre décide de brusquer le mouvement.
Illance ses troupes sur Toulon.
Le 21, le camp retranché est débordé par la montage.
Des luttes farouches s'engagent pour la prisede la ville, quartier par quartier.
Sans attendre le résultat des assauts, le chef de la Ire armée se tourne vers Marseille.
Dès le 23ses tirailleurs sont au centre de la ville.
Le 26 l'amiral allemand Rufus, commandant le front de mer, capitule à Toulon.
Le 28, àMarseille, le général Schaeffer se rend.
Quarante mille prisonniers sont aux mains de nos troupes.
Alors commence la poursuite.
A une allure folle la Ire armée fonce vers Lyon.
Entre le 2 et le 5 septembre, Villefranche,Mâcon, Chalon-sur-Saône sont libérées.
A Autun, le 8 e dragons se heurte aux forces ennemies qui refluent de l'ouest et fait quatre mille prisonniers.
Le 11.
Dijon est entre les mains françaises : le lendemain, la liaison est établie avec la division du général Leclerc, qui arrive de Paris.La poursuite continue, et ce n'est qu'entre Lure et la frontière suisse que s'arrête cette chevauchée infernale de 750 Kilomètre qui,en trois semaines a amené la Ire armée au pied des Vosges.
De Lattre ne laisse guère à ses hommes le temps de souffler.
Le 14 novembre, il repart à l'attaque .
Le 17, le front allemand estrompu.
Au nord du Doubs, Héricourt est occupé et la région de Montbéliard arrachée à l'ennemi.
Dans une autre percée, au suddu Doubs, s'engouffre la Ire DB.
Le chef de la Ire armée va exploiter ces premiers succès.
Le 20, ses chars atteignent le Rhin, libèrent Mulhouse le lendemain, tandis qu'après de rudes combats tombe le camp retranchéde Belfort.
Dans les Vosges, Massevaux est pris, non sans d'énormes difficultés.
Mais la manoeuvre d'encerclement montée parle général de Lattre se dessine.
L'ennemi contre-attaque violemment.
Le 28 novembre, après de sanglants combats, nos troupesparties de Mulhouse, d'une part, de Massevaux de l'autre, font leur jonction : quinze mille Allemands sont prisonniers.
La bataille a été épuisante, et nos unités doivent se réorganiser.
L'ennemi en profite pour se fortifier dans la poche de Colmar etmenacer, par des attaques au nord et au sud, Strasbourg, que Leclerc a libéré.
Le général de Gaulle confie au général de Lattre la défense de la cité, dont les Américains, qui l'occupent, envisagentl'évacuation.
La tâche est périlleuse.
Le chef de la Ire armée prend une décision audacieuse.
Il maintiendra l'ennemi au nord deStrasbourg et en même temps réduira, au sud, la poche de Colmar.
Le 20 janvier, le corps d'armée du général Béthouart attaquedans la neige et la boue, entre Thann et Mulhouse.
Surpris, l'ennemi cède, puis il se ressaisit, tandis que la tempête s'aggrave.
DeLattre obtient deux divisions de renfort, l'une française, l'autre américaine.
Le 22, les troupes du général de Monsabert percent lenord de la poche et poussent vers L'III.
Luttes farouches, indécises jusqu'au 27, où le canal de Colmar est atteint.
Le généralEisenhower fournit de nouvelles unités.
Un troisième assaut est lancé de l'ouest vers Rouffach et Neuf Brisach.
A partir du 1 er
février, la partie est jouée.
Le 2, Colmar tombe.
Le 5, la liaison est faite entre les généraux de Monsabert et Béthouart.
Le 9, à 8 heures du matin, à l'exception de la région de Wissembourg, l'ennemi est bouté hors d'Alsace par nos troupes.
Entreront-elles en Allemagne ? Les alliés n'y sont guère favorables.
De Lattre saura les convaincre, et au besoin leur forcer lamain.
Il obtient en Palatinat un " créneau " sur le Rhin, face à Carlsruhe et Pforzheim.
Le 31 mars, après une nuit épique où le chefde la Ire armée est venu exciter le courage de ses hommes, des bachots chargés de troupes franchissent le fleuve à Spire et àGermersheim.
Le 4 avril, nos soldats sont dans Carlsruhe.
A la surprise totale des Allemands et de l'état-major interallié legénéral de Lattre pousse ses forces vers le sud et s'empare de Freudenstadt, au pied de la Forêt-Noire, coupant en deux ledispositif ennemi.
De là il revient vers le Rhin, entre à Offenburg et à Kehl, lance des offensives dans deux autres directions : ausud de Stuttgart, vers la frontière suisse et le Danube.
Le 21 avril, Stuttgart est pris : le 24, c'est sur les murs d'Ulm que flottenotre drapeau.
Le 26, nos chars entrent à Constance.
Deux jours après, nos troupes franchissent la frontière autrichienne.
Unearmée allemande tout entière, la XIXe, est anéantie.
Quatre-vint-dix mille hommes, sept généraux, sont capturés.
Depuis le 14 Août, la Ire armée a fait deux cent mille prisonniers, libéré le tiers du territoire français, conquis une fraction duPalatinat, le pays de Bade et le Wurtemberg.
Une autre partie va se jouer pour le général de Lattre de Tassigny.
Et elle demandera un surcroît d'audace et d'autoritépersonnelle..
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