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De Lattre de Tassigny, un soldat

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

31 mars 1945 - Jean-Marie Gabriel de Lattre de Tassigny était né le 2 février 1890 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), le pays natal de Georges Clemenceau. Saint-Cyr : Jean de Lattre en sort officier de cavalerie pour une carrière prestigieuse. Remplie de coups d'éclat et qui, à certains moments, le mènera en prison. Dès les premiers combats de 1914 une blessure, digne des premiers âges de la chevalerie : un coup de lance dans la poitrine au cours d'un combat contre un groupe de uhlans. Mais, dragon d'origine, le lieutenant, vite promu capitaine, passe en 1915 dans l'infanterie. Il terminera la première guerre avec quatre blessures et huit citations. Chef de bataillon, il est pendant cinq ans attaché à l'état-major général de l'armée. Puis le voici au Maroc, auprès du général Poeymirau, puis chef d'état-major de la région de Taza. En 1925, la guerre du Rif lui vaut une nouvelle et grave blessure. Le chef de bataillon de Lattre, rentré en France, suit les cours de l'Ecole supérieure de guerre : il sort major de sa promotion et colonel. Collaborateur du généralissime Weygand pendant cinq ans, il prend ensuite à Metz, sous les ordres du général Giraud, le commandement du 151e régiment d'infanterie. Dans la même ville, le 507e régiment de chars de combat a pour chef de colonel de Gaulle qui fut son émule à l'Ecole de guerre. A cinquante ans, en 1939, il devient le plus jeune général de l'armée française. En janvier 1940, il se voit confier une division, la 14e D.I., composée de groupes de bataillons de chasseurs. Là s'affirment les méthodes qui feront de lui un chef à la fois admiré et redouté, exigeant, imaginatif et débordant d'un dynamisme expressif. Du 15 mai au 11 juin la 14e D.I. se bat à Rethel et sur l'Aisne : elle rejette trois fois les colonnes ennemies et fait 1.000 prisonniers. Au cours de la retraite sur la Loire, dont elle défend les passages, la division parvient grâce à son chef, à conserver son homogénéité. L'armistice et la défaite n'enlèvent au général de Lattre rien de son implacable énergie. Au contraire. Il fait de sa division reconstituée un corps d'élite et fonde à Opme, sur le plateau de Gergovie, la première école de cadres d'officiers et de sous-officiers. En 1941, c'est à Salambo, en Tunisie, qu'il en fonde une seconde : en septembre, il a en effet reçu le commandement supérieur des troupes de la Régence, où il lutte de toutes ses forces contre les prétentions allemandes. Au moment où Rommel va se replier sur la Tunisie, sa présence à Tunis parut dangereuse à Vichy. Il est rappelé en France et placé à la tête de la 16e division militaire à Montpellier. Là encore, il crée une école de cadres et entraîne un mois durant sa division au camp du Larzac. Le 6 novembre on redoute le déferlement sur la zone libre de l'armée allemande. Le général réunit ses chefs de corps. Il a dès longtemps préparé une résistance dans le massif des Corbières et la haute vallée du Tech. Le 10 novembre, un télégramme du ministère de la guerre laissera d'ailleurs pleine et entière initiative aux commandants de divisions. Malgré un nouveau message du général Delmotte, chef du cabinet du général Bridoux, de Lattre lance le 11 ses ordres d'exécution et part vers le théâtre d'opérations qu'il a choisi. Mais, prévenu, le général Langlois commandant à Avignon le 1er groupe de divisions militaires, multiplie les contre-ordres et sur l'ordre de Vichy prépare l'arrestation du général de Lattre, accusé d'être " parti en dissidence ". Ses convois sont bloqués, ses officiers de liaison emprisonnés : le général reste presque seul. Il est arrêté par un détachement de police et incarcéré à Toulouse, puis à Lyon. Le 9 janvier 1943 le tribunal d'Etat le condamne à dix ans d'emprisonnement. Il est transféré à la prison de Riom. Dans la nuit du 2 au 3 septembre il s'évade : il a scié les barreaux de sa fenêtre, découpé les montants de bois et franchi à l'aide d'une corde les murs d'enceinte. Après quelques semaines passées dans le " maquis ", le général gagne en avion Londres puis Alger, où le général de Gaulle le nomme général d'armée. C'est à ce titre qu'il se voit confier le commandement de l'armée " B ", qui groupe la majeure partie des troupes destinées à lutter sur le sol national. Première opération: l'attaque de l'île d'Elbe. Sous les assauts de nos commandos l'île tombe en trois jours de durs combats. La " 1re armée française " Le 16 août 1944 sur les plages de Saint-Tropez et de Cavalaire débarque le premier échelon des forces de l'armée " B " devenu la " Ire armée française ". Le 18 ses unités sont encore incomplètes. Mais de Lattre décide de brusquer le mouvement. Il lance ses troupes sur Toulon. Le 21, le camp retranché est débordé par la montage. Des luttes farouches s'engagent pour la prise de la ville, quartier par quartier. Sans attendre le résultat des assauts, le chef de la Ire armée se tourne vers Marseille. Dès le 23 ses tirailleurs sont au centre de la ville. Le 26 l'amiral allemand Rufus, commandant le front de mer, capitule à Toulon. Le 28, à Marseille, le général Schaeffer se rend. Quarante mille prisonniers sont aux mains de nos troupes. Alors commence la poursuite. A une allure folle la Ire armée fonce vers Lyon. Entre le 2 et le 5 septembre, Villefranche, Mâcon, Chalon-sur-Saône sont libérées. A Autun, le 8e dragons se heurte aux forces ennemies qui refluent de l'ouest et fait quatre mille prisonniers. Le 11. Dijon est entre les mains françaises : le lendemain, la liaison est établie avec la division du général Leclerc, qui arrive de Paris. La poursuite continue, et ce n'est qu'entre Lure et la frontière suisse que s'arrête cette chevauchée infernale de 750 Kilomètre qui, en trois semaines a amené la Ire armée au pied des Vosges. De Lattre ne laisse guère à ses hommes le temps de souffler. Le 14 novembre, il repart à l'attaque . Le 17, le front allemand est rompu. Au nord du Doubs, Héricourt est occupé et la région de Montbéliard arrachée à l'ennemi. Dans une autre percée, au sud du Doubs, s'engouffre la Ire DB. Le chef de la Ire armée va exploiter ces premiers succès. Le 20, ses chars atteignent le Rhin, libèrent Mulhouse le lendemain, tandis qu'après de rudes combats tombe le camp retranché de Belfort. Dans les Vosges, Massevaux est pris, non sans d'énormes difficultés. Mais la manoeuvre d'encerclement montée par le général de Lattre se dessine. L'ennemi contre-attaque violemment. Le 28 novembre, après de sanglants combats, nos troupes parties de Mulhouse, d'une part, de Massevaux de l'autre, font leur jonction : quinze mille Allemands sont prisonniers. La bataille a été épuisante, et nos unités doivent se réorganiser. L'ennemi en profite pour se fortifier dans la poche de Colmar et menacer, par des attaques au nord et au sud, Strasbourg, que Leclerc a libéré. Le général de Gaulle confie au général de Lattre la défense de la cité, dont les Américains, qui l'occupent, envisagent l'évacuation. La tâche est périlleuse. Le chef de la Ire armée prend une décision audacieuse. Il maintiendra l'ennemi au nord de Strasbourg et en même temps réduira, au sud, la poche de Colmar. Le 20 janvier, le corps d'armée du général Béthouart attaque dans la neige et la boue, entre Thann et Mulhouse. Surpris, l'ennemi cède, puis il se ressaisit, tandis que la tempête s'aggrave. De Lattre obtient deux divisions de renfort, l'une française, l'autre américaine. Le 22, les troupes du général de Monsabert percent le nord de la poche et poussent vers L'III. Luttes farouches, indécises jusqu'au 27, où le canal de Colmar est atteint. Le général Eisenhower fournit de nouvelles unités. Un troisième assaut est lancé de l'ouest vers Rouffach et Neuf Brisach. A partir du 1er février, la partie est jouée. Le 2, Colmar tombe. Le 5, la liaison est faite entre les généraux de Monsabert et Béthouart. Le 9, à 8 heures du matin, à l'exception de la région de Wissembourg, l'ennemi est bouté hors d'Alsace par nos troupes. Entreront-elles en Allemagne ? Les alliés n'y sont guère favorables. De Lattre saura les convaincre, et au besoin leur forcer la main. Il obtient en Palatinat un " créneau " sur le Rhin, face à Carlsruhe et Pforzheim. Le 31 mars, après une nuit épique où le chef de la Ire armée est venu exciter le courage de ses hommes, des bachots chargés de troupes franchissent le fleuve à Spire et à Germersheim. Le 4 avril, nos soldats sont dans Carlsruhe. A la surprise totale des Allemands et de l'état-major interallié le général de Lattre pousse ses forces vers le sud et s'empare de Freudenstadt, au pied de la Forêt-Noire, coupant en deux le dispositif ennemi. De là il revient vers le Rhin, entre à Offenburg et à Kehl, lance des offensives dans deux autres directions : au sud de Stuttgart, vers la frontière suisse et le Danube. Le 21 avril, Stuttgart est pris : le 24, c'est sur les murs d'Ulm que flotte notre drapeau. Le 26, nos chars entrent à Constance. Deux jours après, nos troupes franchissent la frontière autrichienne. Une armée allemande tout entière, la XIXe, est anéantie. Quatre-vint-dix mille hommes, sept généraux, sont capturés. Depuis le 14 Août, la Ire armée a fait deux cent mille prisonniers, libéré le tiers du territoire français, conquis une fraction du Palatinat, le pays de Bade et le Wurtemberg. Une autre partie va se jouer pour le général de Lattre de Tassigny. Et elle demandera un surcroît d'audace et d'autorité personnelle. La présence de la France n'a pas été prévue lors de la signature le 8 mai 1945 à Berlin, de la capitulation allemande. De Lattre, arrivé à l'improviste, l'imposera. Après une bataille diplomatique parfois pleine d'humour, il signera le document en qualité de témoin. Commandant en chef français en Allemagne, puis inspecteur général des armées, enfin Haut-commissaire de la France en Indochine, il meurt d'un cancer le 11 janvier 1952.

« La " 1re armée française " Le 16 août 1944 sur les plages de Saint-Tropez et de Cavalaire débarque le premier échelon des forces de l'armée " B "devenu la " Ire armée française ".

Le 18 ses unités sont encore incomplètes.

Mais de Lattre décide de brusquer le mouvement.

Illance ses troupes sur Toulon.

Le 21, le camp retranché est débordé par la montage.

Des luttes farouches s'engagent pour la prisede la ville, quartier par quartier.

Sans attendre le résultat des assauts, le chef de la Ire armée se tourne vers Marseille.

Dès le 23ses tirailleurs sont au centre de la ville.

Le 26 l'amiral allemand Rufus, commandant le front de mer, capitule à Toulon.

Le 28, àMarseille, le général Schaeffer se rend.

Quarante mille prisonniers sont aux mains de nos troupes. Alors commence la poursuite.

A une allure folle la Ire armée fonce vers Lyon.

Entre le 2 et le 5 septembre, Villefranche,Mâcon, Chalon-sur-Saône sont libérées. A Autun, le 8 e dragons se heurte aux forces ennemies qui refluent de l'ouest et fait quatre mille prisonniers.

Le 11. Dijon est entre les mains françaises : le lendemain, la liaison est établie avec la division du général Leclerc, qui arrive de Paris.La poursuite continue, et ce n'est qu'entre Lure et la frontière suisse que s'arrête cette chevauchée infernale de 750 Kilomètre qui,en trois semaines a amené la Ire armée au pied des Vosges. De Lattre ne laisse guère à ses hommes le temps de souffler.

Le 14 novembre, il repart à l'attaque .

Le 17, le front allemand estrompu.

Au nord du Doubs, Héricourt est occupé et la région de Montbéliard arrachée à l'ennemi.

Dans une autre percée, au suddu Doubs, s'engouffre la Ire DB. Le chef de la Ire armée va exploiter ces premiers succès. Le 20, ses chars atteignent le Rhin, libèrent Mulhouse le lendemain, tandis qu'après de rudes combats tombe le camp retranchéde Belfort.

Dans les Vosges, Massevaux est pris, non sans d'énormes difficultés.

Mais la manoeuvre d'encerclement montée parle général de Lattre se dessine.

L'ennemi contre-attaque violemment.

Le 28 novembre, après de sanglants combats, nos troupesparties de Mulhouse, d'une part, de Massevaux de l'autre, font leur jonction : quinze mille Allemands sont prisonniers. La bataille a été épuisante, et nos unités doivent se réorganiser.

L'ennemi en profite pour se fortifier dans la poche de Colmar etmenacer, par des attaques au nord et au sud, Strasbourg, que Leclerc a libéré. Le général de Gaulle confie au général de Lattre la défense de la cité, dont les Américains, qui l'occupent, envisagentl'évacuation.

La tâche est périlleuse.

Le chef de la Ire armée prend une décision audacieuse.

Il maintiendra l'ennemi au nord deStrasbourg et en même temps réduira, au sud, la poche de Colmar.

Le 20 janvier, le corps d'armée du général Béthouart attaquedans la neige et la boue, entre Thann et Mulhouse.

Surpris, l'ennemi cède, puis il se ressaisit, tandis que la tempête s'aggrave.

DeLattre obtient deux divisions de renfort, l'une française, l'autre américaine.

Le 22, les troupes du général de Monsabert percent lenord de la poche et poussent vers L'III.

Luttes farouches, indécises jusqu'au 27, où le canal de Colmar est atteint.

Le généralEisenhower fournit de nouvelles unités.

Un troisième assaut est lancé de l'ouest vers Rouffach et Neuf Brisach.

A partir du 1 er février, la partie est jouée.

Le 2, Colmar tombe.

Le 5, la liaison est faite entre les généraux de Monsabert et Béthouart. Le 9, à 8 heures du matin, à l'exception de la région de Wissembourg, l'ennemi est bouté hors d'Alsace par nos troupes. Entreront-elles en Allemagne ? Les alliés n'y sont guère favorables.

De Lattre saura les convaincre, et au besoin leur forcer lamain.

Il obtient en Palatinat un " créneau " sur le Rhin, face à Carlsruhe et Pforzheim.

Le 31 mars, après une nuit épique où le chefde la Ire armée est venu exciter le courage de ses hommes, des bachots chargés de troupes franchissent le fleuve à Spire et àGermersheim.

Le 4 avril, nos soldats sont dans Carlsruhe.

A la surprise totale des Allemands et de l'état-major interallié legénéral de Lattre pousse ses forces vers le sud et s'empare de Freudenstadt, au pied de la Forêt-Noire, coupant en deux ledispositif ennemi.

De là il revient vers le Rhin, entre à Offenburg et à Kehl, lance des offensives dans deux autres directions : ausud de Stuttgart, vers la frontière suisse et le Danube.

Le 21 avril, Stuttgart est pris : le 24, c'est sur les murs d'Ulm que flottenotre drapeau.

Le 26, nos chars entrent à Constance.

Deux jours après, nos troupes franchissent la frontière autrichienne.

Unearmée allemande tout entière, la XIXe, est anéantie.

Quatre-vint-dix mille hommes, sept généraux, sont capturés. Depuis le 14 Août, la Ire armée a fait deux cent mille prisonniers, libéré le tiers du territoire français, conquis une fraction duPalatinat, le pays de Bade et le Wurtemberg. Une autre partie va se jouer pour le général de Lattre de Tassigny.

Et elle demandera un surcroît d'audace et d'autoritépersonnelle.. »

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