Défense nationale, gouvernement de la

Défense nationale, gouvernement de la, gouvernement républicain provisoire de la France entre le 4 septembre 1870 et le 13 février 1871 pendant la guerre franco-allemande.

La république fut proclamée du balcon de l'Hôtel de Ville de Paris par Léon Gambetta le 4 septembre 1870 dès que fut connue l'étendue du désastre de la bataille de Sedan qui avait eu lieu le 1^er septembre 1870 : l'empereur Napoléon III prisonnier, l'armée prussienne avançant à marche forcée vers Paris sans plus rencontrer de résistance. Dans cette situation, les élus républicains de Paris se constituèrent en gouvernement de la Défense nationale et Gambetta décida de prôner la guerre à outrance et la stratégie des francs-tireurs. Le général Louis Jules Trochu, gouverneur militaire de Paris, fut nommé chef du gouvernement qui comptait également, outre Gambetta, Jules Favre, Jules Simon, Jules Ferry, Henri Rochefort et Emmanuel Arago.

Le 19 septembre, les Prussiens mirent le siège devant Paris. Pour renouer le contact avec les armées constituées par les généraux Chanzy, Faidherbe et Bourbaki, Gambetta quitta la capitale en ballon et rejoignit Tours. Mais les troupes républicaines furent vaincues par les Prussiens, et les tentatives de Trochu pour briser le siège de Paris furent des échecs. La situation des Parisiens, intenable, imposa des démarches diplomatiques (Favre, Adolphe Thiers) auxquelles Otto von Bismarck, le chancelier prussien, resta imperméable. Finalement, le 28 janvier, Paris capitula, et le gouvernement demanda l'armistice aux conditions allemandes ; Gambetta, qui souhaitait poursuivre la lutte, fut contraint à démissionner (6 février 1871). Le 8 février 1871, une Assemblée nationale était élue à laquelle le gouvernement de la Défense nationale remettait ses pouvoirs le 13 février.

Marqué par le souvenir des grands anciens de 1793, groupant des représentants de toutes les tendances républicaines de la France impériale et donc désuni, pressé par la puissance de la Prusse, le gouvernement de la Défense nationale fut le relais institutionnel mais impuissant entre le second Empire effondré et la III^e République.