Deng Xiaoping

1 PRÉSENTATION

Deng Xiaoping (1904-1997), homme politique chinois, dirigeant de la Chine après la période Mao Zedong.

2 UN ACTEUR DE LA CONQUÊTE COMMUNISTE

Né dans le village de Guangyuan, dans la province du Sichuan, Deng Xiaoping est issu d’une famille de propriétaires terriens. Au début des années 1920, il part pour la France dans le cadre d’un programme travail-études — il travaille notamment comme ouvrier aux usines Renault. C’est là qu’il adhère à la branche européenne du Parti communiste chinois (PCC) fondée par Zhou Enlai.

Après un détour par Moscou, il rentre en Chine en 1926 et, en 1930, il rejoint Mao Zedong dans le Jiangxi, première base militaire des communistes en Chine. À ses côtés, il participe à la Longue Marche (1934-1935) des troupes communistes après leur expulsion du Jiangxi par le leader nationaliste Jiang Jeishi (Tchang Kaï-chek). Pendant la guerre contre le Japon (1937-1945), qui réunit communistes et nationalistes dans un front commun, il est commissaire politique dans l’Armée rouge. En 1945, après la capitulation du Japon et la reprise de la guerre civile, il entre au Comité central du PCC.

3 UN MODÉRÉ VICTIME DES RADICAUX

Après la chute du régime nationaliste et l'établissement du régime communiste en 1949, Deng Xiaoping s'élève rapidement dans la hiérarchie communiste sous la protection de Mao, devenant vice-Premier ministre (1954) puis secrétaire général du parti (1956-1966). Considéré comme un pragmatique par opposition aux idées révolutionnaires de Mao, particulièrement après l'échec du « Grand Bond en avant «, il subit les attaques des radicaux pendant la Révolution culturelle. Évincé du pouvoir entre 1967 et 1969, il disparaît de la vie politique jusqu'à ce que Zhou Enlai le réhabilite et le nomme de nouveau vice-Premier ministre en 1973.

À la mort de son protecteur, en 1976, il est une deuxième fois écarté du pouvoir par la Bande des Quatre, alliés radicaux de Mao. Toutefois, l’année suivante, après la mort de Mao et l’élimination de la Bande des Quatre, il est définitivement rétabli par Hua Guofeng au sommet de l’appareil politique chinois. Il pousse Hua hors du pouvoir, installe ses protégés Zhao Ziyang et Hu Yaobang dans les hautes sphères, et commence sa campagne pour le « redéveloppement « de la Chine.

4 L’UN DES ARCHITECTES DU RÉFORMISME ÉCONOMIQUE

Les réformes menées par Deng Xiaoping sont de nature économique et sociale. Elles visent à encourager l'initiative et la croissance au moyen de la persuasion et du consensus. Il rationalise la planification économique, libère les entreprises du contrôle de l'État et réhabilite le profit comme principe directeur de la vie économique. Son but est de renforcer et de stabiliser la Chine pour protéger le pouvoir communiste.

En 1980, la Chine rejoint le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Des initiatives, telles que les zones économiques spéciales (ZES), sont instituées pour attirer les capitaux étrangers. En politique étrangère, il développe des relations étroites avec le Japon et les États-Unis pour contrebalancer celles qu'il entretient avec l’Union soviétique, et parvient à transformer l’image de la Chine à l’étranger.

5 UN RÔLE DÉCISIF DANS LE MASSACRE DE TIAN'ANMEN

La politique de Deng Xiaoping a pour effet un développement économique rapide, mais elle libère aussi une vague de remous sociaux et d'aspirations politiques, quand il devient clair que l’artisan de la réforme économique n'a aucune intention de partager le pouvoir absolu du Parti communiste. Alors qu’il n’est plus à la tête du parti depuis 1987, mais qu’il a conservé le poste clé de président de la Commission des Affaires militaires du parti, il approuve personnellement le massacre qui met fin aux manifestations de la place Tian'anmen en faveur de la démocratie en 1989. Il limoge son protégé Zhao Ziyang en raison de son soutien au mouvement étudiant et assure sa succession en la personne de Jiang Zemin. Après avoir cédé le pouvoir aux conservateurs (autour de Li Peng), il réaffirme sa ligne dès 1992 et relance l’ouverture vers le capitalisme en promouvant la croissance avec le slogan « devenir riche est une gloire «.

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