Déporté : Au retour de Buchenwald (Podcast)

avril 1945 - Je suis arrêté depuis le 13 novembre 1941. Notre impression à tous ici est indéfinissable. Nous nous demandons dans quel état nous retrouverons la France. Notre tâche au colonel Manesse, à moi, ainsi qu'aux autres camarades du comité français est d'obtenir, le plus rapidement possible, le retour ici de tous nos camarades de Buchenwald et, en particulier, des invalides et des malades, dont l'état est alarmant. Est-ce qu'il y avait beaucoup de militants syndicalistes au camp de Buchenwald? Un certain nombre, mais les pertes dans ce domaine ont été très lourdes. Quel était le régime de vie qui vous était imposé? Le régime de vie était très différent. Il y avait deux camps; le petit camp (camp de quarantaine) où les conditions de vies étaient abominables. C'est dans ce camp que les pertes, dont on a donné les chiffres impressionnants, se produisaient: plus de 5000, pour chacun des mois de février et mars de cette année. Dans le grand camp, les conditions étaient un peu différentes, mais il n'y avait qu'une minorité des arrivants à Buchenwald qui pouvaient passer au grand camp. Ceux-là sont dans un état moins grave, quoiqu'ils aient été traités, eux aussi, à la schlague, c'est-à-dire à la trique SS et au chien.

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