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Directoire

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Directoire, durant la Révolution française, régime institué par la Constitution de l'an III qui a géré la France du 26 octobre 1795 (4 brumaire an IV) au 10 novembre 1799 (19 brumaire an VIII). Le Directoire désigne également l'organe du pouvoir exécutif durant cette période.

Dernière phase de la Révolution française, le Directoire correspond à ce que l’on peut appeler la République bourgeoise. Tiraillé entre un peuple affamé, muselé et une réaction recrudescente, le régime a dû chercher appui auprès d’une troisième force, celle de l’armée — qui a finalement provoqué sa chute.

2   LE PARTAGE DES POUVOIRS SELON LA CONSTITUTION DE L’AN III

Rétablissant le suffrage censitaire, la Constitution promulguée par la Convention thermidorienne le 22 août 1795 institue un Directoire composé de cinq membres, nommés par les assemblées, et renouvelable par cinquième tous les ans. La présidence du Directoire est occupée par roulement de trois mois. Constitué d'anciens Conventionnels, en vertu du « décret des deux tiers « (30 août), il a notamment pour membres Paul Barras, Lazare Carnot, Emmanuel Sieyès et Merlin de Douai. Ses principales fonctions sont la nomination des ministres et des généraux en chef.

Le corps législatif est pour sa part constitué du Conseil des Cinq-Cents (qui a l’initiative des propositions de loi) et du Conseil des Anciens (qui vote les lois). Sa mise en place introduit pour la première fois en France la notion de bicamérisme.

3   LA POLITIQUE DU DIRECTOIRE

Durant toute la période, le Directoire est confronté à une grave crise financière et doit parallèlement faire face à de constantes menaces, sur sa droite comme sur sa gauche.

3.1   Une grave crise financière

La dépréciation de l'assignat et l'échec des mandats territoriaux mettant le régime au bord de la banqueroute, le Directoire se résout au retour de la monnaie métallique, le 17 mars 1797. L’action est tardive et insuffisante ; le 30 septembre 1797, l’État doit annuler purement et simplement 66 p. 100 de sa dette (banqueroute des « deux tiers «), ce qui permet une relative stabilisation financière au détriment des porteurs. La période du Directoire voit cependant le triomphe de la bourgeoisie. Le fossé entre riches et pauvres s'accroît sensiblement, provoquant de nombreuses agitations populaires, notamment celle animée par le révolutionnaire Gracchus Babeuf. Le Directoire réplique en réprimant sévèrement la conjuration des Égaux (mai 1796) et le mouvement jacobin renaissant.

3.2   Des tensions politiques

La contre-révolution royaliste profite de la fragilisation du pouvoir pour accroître son influence et remporte les élections de mai 1797 (germinal an V) mais sa poussée est arrêtée par l'annulation du scrutin, qui constitue le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Le Directoire est bientôt confronté à une nouvelle crise politique. Les élections d’avril 1798 (germinal an VI), qui voient la victoire des néo-jacobins, sont cassées le mois suivant (22 floréal). Les jacobins prennent leur revanche lors du coup de force de prairial an VII (18 juin 1799), quand les conseils contraignent à la démission trois des cinq directeurs.

3.3   Les campagnes militaires ou l’ascension de Bonaparte

À l'extérieur, le Directoire tente de compenser ses échecs par l'exploitation économique des Républiques sœurs (batave, helvète, etc.) et par de nouvelles conquêtes, comme en Italie et en Égypte, où les campagnes militaires sont confiées à Napoléon Bonaparte, respectivement en 1796-1797 et en 1798-1799. Les puissances européennes répliquent par la création de la deuxième coalition (1798-1802).

En 1799, les revers militaires et les soulèvements contre-révolutionnaires affaiblissent le Directoire. Le 9 novembre, il est renversé par Napoléon Bonaparte (coup d'État du 18 brumaire an VIII), qui institue le Consulat.

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