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Doctrine de Monroe (extrait)

Publié le 19/02/2013

Extrait du document

À l’occasion de son septième discours annuel le 2 décembre 1823, le président James Monroe présente au Congrès des États-Unis sa déclaration de politique extérieure sur les activités et les droits des puissances européennes dans l’hémisphère occidental. Élevée au rang de principe, la « doctrine de Monroe « demeure vivace, aujourd’hui encore, dans la politique extérieure américaine.

La doctrine de Monroe ou la politique extérieure américaine, en 1823

 

[…] Dans les discussions auxquelles cet intérêt a donné lieu (l’Alaska) et dans les arrangements qui peuvent les terminer, l’occasion a été jugée convenable pour affirmer, comme un principe, où sont impliqués les droits et intérêts des États-Unis, que les continents par la condition libre et indépendante qu’ils ont conquise et qu’ils maintiennent, ne doivent plus être considérés comme susceptibles de colonisation à l’avenir par aucune puissance européenne…

 

 

Dans les guerres entre puissances européennes nées des difficultés qui ne regardent qu’elles-mêmes, nous n’avons pris aucune part, et notre politique est de pratiquer l’abstention. C’est seulement quand nos droits sont attaqués ou sérieusement menacés, que nous ressentons nos injures et faisons des préparatifs pour notre défense. Nous sommes bien plus intéressés par les mouvements qui se produisent dans cet hémisphère, et cela pour des raisons qui doivent être évidentes à l’observateur éclairé et impartial. Le système politique des puissances alliées est essentiellement différent à cet égard de celui de l’Amérique et cette différence procède de celle qui existe dans leurs gouvernements respectifs… Nous devons en conséquence, à la bonne foi et aux relations amicales qui existent entre les États-Unis et ces puissances, de déclarer que nous devons considérer toute tentative de leur part pour étendre leur système à une portion quelconque de cet hémisphère comme dangereuse pour notre tranquillité et notre sécurité. En ce qui concerne les dépendances actuelles de telle ou telle puissance européenne en Amérique, nous ne sommes pas intervenus et n’interviendrons pas. Mais pour ce qui regarde les gouvernements qui ont proclamé leurs affranchissements, qui l’ont maintenu, et dont, après mûres considérations et conformément à la justice, nous avons reconnu l’indépendance, nous ne pourrions regarder toute intervention d’une puissance européenne, ayant pour objet soit d’obtenir leur soumission, soit d’exercer une action sur leurs destinées que comme la manifestation d’une disposition hostile à l’égard des États-Unis.

 

 

[…] Il est impossible que les puissances alliées puissent étendre leur système politique à aucune portion de l’un ou l’autre continent sans mettre en danger notre sécurité et notre bonheur… La vraie politique des États-Unis est de laisser (les anciennes colonies de l’Espagne) à elles-mêmes, dans l’espérance que les autres puissances adopteront la même attitude.

 

 

Source : Fohlen (C.), Suratteau (J. R.), Textes d’histoire contemporaine, Paris, SEDES, 1967.

 

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