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Drumont, Édouard

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Drumont, Édouard (1844-1917), écrivain et homme politique français, dont les écrits polémiques, notamment la France juive, en firent l’un des principaux propagandistes de l’antisémitisme à la fin du XIXe siècle.

2   LES DÉBUTS D’UN JOURNALISTE

Né à Paris, au sein d’une famille modeste, de souche paysanne, Édouard Drumont dut très tôt subvenir aux besoins de sa famille et entra à vingt ans comme employé à l’Hôtel de Ville de Paris, tout en faisant ses débuts dans le journalisme. Des chroniques au Moniteur du bâtiment, quelques articles dans la Presse théâtrale le firent connaître de plusieurs personnalités du monde des lettres et lui ouvrirent les portes de la Liberté, le journal d’Émile de Girardin.

Combattant dans la garde mobile pendant la guerre franco-allemande de 1870, il assista à la répression de la Commune et en garda une solide hostilité contre la bourgeoisie conservatrice. Chrétien et légitimiste, défenseur obstiné du comte de Chambord et du principe monarchique, il commença une carrière de polémiste et, tout en publiant en 1879 les deux volumes de Mon vieux Paris, recueil de souvenirs et d’anecdotes sur la capitale, il entreprit la rédaction de la France juive, qui devait paraître en 1886.

3   LA FRANCE JUIVE

Dans un contexte marqué par la crise économique, le souvenir de la défaite de 1870 et un affrontement idéologique permanent autour de la laïcité et des valeurs de la république, la France juive, ouvrage foisonnant d’informations, de noms, de descriptions et de raccourcis historiques d’une validité souvent douteuse, entreprenait de reconstruire l’histoire de France à travers le prisme déformant d’un prétendu « complot juif «.

Le fond du propos empruntait au racisme (en se fondant sur l’opposition entre aryens et sémites mise en évidence par Renan), à la tradition de l’antisémitisme chrétien (le thème du juif assassin du Christ), mais également à un anticapitalisme qui lui faisait retrouver des accents socialistes : le juif, incarnation de l’usure, de l’exploitation de l’ouvrier et de l’enrichissement stérile et improductif (dont les Rothschild étaient présentés comme un symbole), devenait donc l’ennemi d’une vraie France, éternelle et laborieuse, à la fois patriarcale et populaire, désormais livrée par la république et la franc-maçonnerie à ceux qui rêvaient sa disparition.

L’ouvrage, qui connut dès sa parution un succès considérable, et qui valut à son auteur duels et polémiques, lui attira une grande célébrité ; en 1892, Drumont fonda un journal, la Libre Parole, qui fut l’un des premiers à révéler le scandale de Panamá, puis devint, à partir de 1894, l’un des organes les plus acharnés à soutenir la thèse de la culpabilité de Dreyfus. En 1898, enfin, Drumont, devenu l’un des dirigeants de la ligue de la Patrie française, fut élu député d’Alger. Battu aux élections de 1902, il vit peu à peu son lectorat se détourner vers l’Action française et, à peu près ruiné, dut céder son journal en 1910.

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