Dzurinda, Mikulá¨

Dzurinda, Mikuláš (né en 1955), homme politique slovaque, Premier Ministre de Slovaquie de 1998 à 2006, président de l’Union démocratique et chrétienne slovaque (SDKU).

Né à Spišsky Štvrtok, dans l’ex-Tchécoslovaquie, Mikuláš Dzurinda est diplômé de l’École supérieure des transports de ´ilina (1979). Après s’être consacré à la recherche, il commence sa carrière politique en 1990 en participant à la fondation du Mouvement chrétien-démocrate (droite). En 1992, il est élu au Parlement slovaque, au sein de la République fédérale tchèque et slovaque, et travaille à la Commission des finances et du budget.

À la suite de la partition de la Tchécoslovaquie en 1993 en deux États indépendants, il entre au gouvernement de la Slovaquie et occupe en 1994 le ministère des Transports, de la Poste et des Travaux publics. À la suite de la défaite aux élections législatives de 1994, il retrouve son siège de député, dans les rangs de l’opposition. Lors des élections législatives de septembre 1998, il réunit autour de lui une large coalition de partis de droite et de gauche (la Coalition démocratique slovaque, SDK), qui parvient à faire barrage au Premier ministre sortant Vladimir Mečiar.

À la tête de la nouvelle coalition gouvernementale, Mikuláš Dzurinda s’attache à partir de 1998 à normaliser la situation politique de la Slovaquie et à sortir le pays de l’isolement dans lequel la politique nationaliste et autoritaire de Vladimir Mečiar l’a plongé. Il entreprend une série de réformes économiques et politiques et s’emploie à accélérer le processus d’intégration à l’Union européenne (UE) et à l’OTAN. Sous son impulsion, la Slovaquie adopte en 2001 les réformes constitutionnelles indispensables à son entrée dans l’UE. L’indépendance du pouvoir judiciaire est consolidée tandis que le pouvoir est décentralisé vers des entités régionales.

Le scrutin législatif de septembre 2002 permet à Mikuláš Dzurinda, à la tête de l’Union slovaque chrétienne démocrate (SDKU), de former une coalition gouvernementale de centre-droit et de conserver son poste de Premier ministre. Fort des progrès enregistrés en matière internationale, et en particulier sur la voie de l’intégration européenne et de l’intégration à l’OTAN (effectives en 2004), Mikuláš Dzurinda continue de bénéficier du soutien de la population en dépit de l’impopularité de ses réformes économiques et sociales, synonymes de hausse des prix et du maintien d’un taux de chômage élevé, et son parti arrive légèrement en tête lors de l’élection du Parlement européen en juin 2004 (3 élus sur 14). Ce n’est plus le cas lors du scrutin de 2006, qui voit la victoire du parti d’opposition social-démocrate SMER-SD, porteur des aspirations de la population à une redistribution plus large des fruits de la croissance. Le leader du SMER-SD, Robert Fico, succède à Mikuláš Dzurinda à la tête du gouvernement slovaque. Réélu député et président du SDKU, Mikuláš Dzurinda quitte la direction du gouvernement alors que la Slovaquie apparaît comme l’un des pays de l’Union européenne à la situation économique la plus dynamique (plus de 5 % de croissance en 2005). La transition vers l’économie de marché accomplie sous sa direction a été qualifiée de « parcours sans faute « par l’OCDE.