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ENCYCLOPEDIE: Vichy (gouvernement de)

Publié le 17/01/2022

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Nom donné au gouvernement institué par le maréchal Pétain durant la Seconde Guerre mondiale, et dont le siège se trouvait à Vichy.
 

La "révolution nationale"
La désastreuse campagne de France de 1940 entraîne rapidement la formation d'un nouveau gouvernement. Dès le lendemain de sa nomination à la présidence du Conseil, le maréchal Pétain fait parvenir une demande d'armistice à Adolf Hitler. L'arrivée au pouvoir d'un des symboles du conservatisme va, de fait, ouvrir une parenthèse réactionnaire dans l'histoire politique de la France.
La "révolution nationale" se fonde sur un certain nombre de principes supposés hérités de l'histoire : exaltation de la notion de travail, rejet des loisirs qui favoriseraient le relâchement, etc. La famille est promue : les femmes sont encouragées à rester chez elles et à procréer (la mère de famille nombreuse est omniprésente dans la propagande de l'époque). La patrie est un autre axe fort de la propagande pétainiste. La nouvelle devise de ce qui est rebaptisé "Etat français" est : "Travail, Famille, Patrie".
Les syndicats sont dissous et remplacés par des corporations (dénuées, dans l'esprit des fondateurs, de toute vocation politique), les grèves sont interdites (selon la Charte du travail). Le gouvernement encourage le retour à la terre, gage d'une "France traditionnelle et paisible".


La politique du gouvernement de Vichy
Avant même la signature de l'armistice, Laval met en place avec l'ambassadeur allemand à Paris, Otto Abetz, les grandes lignes de la politique du gouvernement de Vichy. Celle-ci est placée sous le signe de la collaboration.
Le 18 octobre 1940 est promulgué le premier "statut des Juifs en zone libre". L'entrevue de Montoire du 24 octobre élimine les derniers doutes sur la volonté du maréchal Pétain de collaborer avec l'Allemagne. Le 30 octobre, Pétain prononce son premier discours ouvertement pro-collaborationniste.
Le 14 Juin 1941, un nouveau "statut des Juifs" est publié. Ceux-ci sont ouvertement livrés à l'Allemagne. Les victoires allemandes en URSS, la nomination de Laval (un moment écarté du pouvoir) à la tête de l'Etat font du gouvernement de la zone libre une véritable courroie de transmission du gouvernement du Reich : rafle du Vél' d'hiv' (16-17 juillet 1942), massacre d'Oradour-sur-Glane (10 juin 1944), etc.


La fin du régime
Miné de l'intérieur par la Résistance (rendue particulièrement efficace par l'action de Jean Moulin), menacé par les victoires alliées, le régime de Vichy s'écroule sur lui-même. Le maréchal Pétain, âgé et malade, laisse le champ libre aux fanatiques de la collaboration (Jacques Doriot, Marcel Déat).
Peu après le débarquement en Normandie du 6 juin 1944, le reflux allemand laisse place au désordre. Les milices instituées par Pétain sèment la terreur (assassinat de Jean Zay le 20 juin 1944, de Georges Mandel le 7 juillet).
Edouard Herriot est déporté en Allemagne. Le gouvernement de l'Etat français suit la retraite allemande : Belfort (19 août 1944), puis Sigmaringen (septembre 1944). Doriot devient le véritable chef des collaborateurs en exil.
Le gouvernement de Vichy devient alors un encombrant fardeau, sans aucune légitimité, que l'on transporte de résidence en résidence.

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