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Euzkadi Ta Azkatasuna [ETA]

Publié le 04/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Euzkadi Ta Azkatasuna [ETA], organisation séparatiste basque qui cherche à obtenir l’indépendance du Pays basque. Son nom signifie « le Pays basque et sa liberté «.

2   LA FONDATION DE L’ETA

L’histoire de l’ETA s’inscrit dans le vaste mouvement du séparatisme basque. Sa fondation remonte à 1959, date à laquelle le Parti national basque (PNV) commence à s’essouffler. Dès le départ, l’ETA se distingue du PNV en considérant la violence comme un moyen légitime de parvenir à ses fins ; elle a alors recours au terrorisme. Mais progressivement, des divergences entre ses membres provoquent une scission à l’intérieur de la toute jeune organisation. Une faction reste fidèle aux objectifs traditionnels de l’indépendance basque, respectant les institutions, tandis que l’autre adopte une ligne plus dure et privilégie les attentats à la bombe et les assassinats.

3   LE RECOURS AU TERRORISME

Après la mort de Franco, les provinces basques espagnoles acquièrent un statut d’autonomie en 1979. Toutefois, les violences se multiplient, renforcées par la création d’un autre mouvement indépendantiste, au Pays basque français cette fois, Iparretarak. Entre 1968 et le milieu des années 2000, on estime à plus de 800 le nombre de victimes de l’action terroriste, contrée violemment, dans les années 1980, par les Groupes antiterroristes de libération (GAL).

Affaiblie par de nombreuses arrestations, l’ETA se lance à partir de 1997 dans une nouvelle série d’attentats contre des élus du Parti populaire (PP), au pouvoir à Madrid depuis mars 1996. Cependant, l’indignation et la réprobation que suscitent ces actes, même au Pays basque, réduisent son audience et l’isolent au sein du mouvement nationaliste. En septembre 1998, l’ETA annonce une trêve unilatérale illimitée. Sa branche politique, Herri Batasuna (HB), signe avec le Parti nationaliste basque (PNV) et plusieurs autres groupes politiques la Déclaration de Lizarra, une proposition de paix inspirée du modèle de règlement du conflit en Irlande du Nord. En octobre, lors des élections au Parlement autonome basque, Euskal Herritarok (coalition indépendantiste regroupée autour d’HB) obtient 17,9 p. 100 des voix et gagne 3 sièges (14 au total). Pour protester contre la poursuite de ses membres (des militants haut placés de l’ETA ont été arrêtés à Paris en mars 1999) et le non-respect de l’« accord secret « passé avec le PNV, l’ETA annonce, en novembre 1999, la fin de la trêve, avouant que celle-ci était un piège. L’organisation « torpille « ainsi la déclaration de Lizarra et rompt le pacte de gouvernement passé avec les modérés. La reprise des activités terroristes, à partir de janvier 2000, marginalise de plus en plus l’ETA, qui cherche à discréditer les partis nationalistes modérés, en révélant, en mai, des négociations secrètes qu’elle aurait ouvertes avec eux au cours de l’été 1998 pour les inciter à rompre avec le pouvoir central.

De nombreux attentats (près d’une trentaine de janvier 2000 à avril 2001 notamment) sont perpétrés. Malgré un renforcement des mesures de sécurité, la police espagnole éprouve beaucoup de difficultés à neutraliser l’organisation au sein de laquelle a été recrutée une nouvelle génération de membres actifs, généralement inconnus des services de police. Le chef du gouvernement espagnol, José María Aznar, qui réaffirme qu’il ne cédera pas à l’ETA, reçoit l’appui du Parti socialiste ouvrier espagnol. L’ETA s’en prend dès lors aux élus du parti socialiste, assassinant le 21 novembre 2000 à Barcelone Ernest Lluch, ex-ministre socialiste de la Santé, qui avait participé aux négociations avec les indépendantistes dans les années 1980.

Dans le même temps, l’ETA est affaiblie par l’arrestation de ses deux chefs militaires présumés, en 2000 et 2001, et le renforcement de la collaboration policière entre l’Espagne et la France, territoire jusqu’alors considéré par l’organisation séparatiste comme une base arrière. Elle multiplie les gestes spectaculaires (menaces contre les sites touristiques en Espagne, et contre le joueur de football d’origine basque Bixente Lizarazu), afin d’influer sur le résultat des élections régionales anticipées du 13 mai 2001. Remporté par le PNV, le scrutin voit Euskal Herritarrok (EH), la formation politique issue de l’ETA, perdre la moitié de ses députés avec un score de 10,2 p. 100 des voix. Après l’interdiction en 2002 de Herri Batasuna, un nouveau parti politique proche de l’ETA est fondé, le Parti communiste des terres basques (PCTB) — il remporte 9 sièges aux élections régionales de 2005. Parallèlement, le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero entend ouvrir le dialogue avec l’ETA à la condition que celle-ci renonce à la violence — le 22 mars 2006, l’ETA annonce un « cessez-le-feu permanent «, mais il est rompu neuf mois plus tard par l’attentat du 30 décembre 2006. Considérant que « les conditions minimales ne sont pas remplies pour poursuivre un processus de négociation « avec le gouvernement, l’ETA annonce qu’elle met fin à son « cessez-le-feu permanent « le 4 juin 2007.

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