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expositions internationales

Publié le 12/02/2013

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1   PRÉSENTATION

expositions internationales, expositions présentant les réalisations et les produits industriels, technologiques, artistiques de pays hôtes et invités dans une ville durant plusieurs semaines.

À l’origine des expositions universelles, les expositions internationales en diffèrent au départ par leur envergure ; la notion d’« universalité « dépend alors de l’écho véritablement international des événements. C’est le BIE (Bureau international des expositions, Paris), créé en 1928, qui établit une distinction entre expositions de première catégorie (universelles, pour lesquelles les pays invités ont l’obligation de construire des pavillons) et expositions de deuxième catégorie (ou spécialisées, pour lesquelles cette contrainte n’existe pas).

L’histoire des expositions internationales s’enracine dans le xviiie siècle ; dans la tradition des foires médiévales, l’idée de rencontres plurinationales autour de l’industrie est mise à l’ordre du jour : ces expositions sont dites « industrielles « (la dénomination internationale date de 1853) et sont à l’échelle européenne. Événements à caractère utilitaire autant que symbolique, elles permettent au pays d’accueil de briller dans le monde, de faire valoir ses talents et ceux venus d’ailleurs.

2   LE XIXE SIÈCLE, ÂGE D’OR DES EXPOSITIONS INTERNATIONALES

Après un baptême londonien en 1756, les premières expositions internationales prennent leurs marques en France, Italie, Russie, Espagne, Belgique et Prusse. La révolution industrielle stimule ce phénomène européen. Durant la première moitié du xixe siècle, tandis que certaines villes s’en font une spécialité (notamment Turin, Milan, Paris, Caen, Munich, Dublin et Madrid), les expositions, toujours plus vastes, foisonnent. On en dénombre 21 de 1801 à 1810, 27 de 1811 à 1820, 63 de 1821 à 1830 ; puis c’est l’explosion : 138 de 1831 à 1840 et 132 jusqu’en 1851, année qui marque l’entrée dans l’ère des grandes manifestations, désormais appelées « universelles « (Londres, 1851) ou « internationales « (Dublin, 1853). La seconde moitié du xixe siècle et ses 285 expositions marquent le temps de l’internationalisation. Baltimore et New York (1849), Rio de Janeiro (1861), Santiago (1875), Tokyo et Melbourne (1881), puis Calcutta (1883) inaugurent l’histoire des expositions internationales aux quatre points cardinaux.

Le succès des expositions universelles des années 1860-1910 (Londres, Paris, Bruxelles) incitent les « simples « expositions internationales à rivaliser d’audace pour soutenir la comparaison. Fiers de leur image, les États en organisent sans relâche, accueillant des milliers d’exposants et des millions de visiteurs. Cette effervescence donne aussi lieu aux premières expositions coloniales (1880-1890).

Sans rivaliser avec l’exposition internationale et universelle de Paris en 1900, certaines expositions, surtout américaines, jouissent d’un succès certain et leur excellence marque l’histoire. C’est le cas de Philadelphie (1876, organisée autour de l’industrie minière), Chicago (1893, 27,5 millions de visiteurs pour célébrer la découverte de l’Amérique), Saint Louis (1904, 19 millions de visiteurs qui profitent de l’occasion des jeux Olympiques).

3   1900-1939 : MOINS D’EXPOSITIONS, PLUS D’EXIGENCE, PLUS D’ENJEUX

Au début du xxe siècle, les expositions se raréfient. Leur coût ne cesse de s’alourdir. Certains déboires financiers rendent nécessaire une instance internationale apte à juger de la pertinence et de la validité des projets, à accentuer la concertation pour gérer un calendrier anarchique et surchargé.

3.1   Organisation des expositions : le BIE

Signée en 1928, la Convention de Paris normalise la présentation des projets et l’organisation des expositions universelles et internationales. Ces dernières, dites de « seconde catégorie « — puis spécialisées (1972) et spéciales (1988) — ont une périodicité variable, mais doivent être organisées autour d’un thème central (industriel, technologique, artistique, commémoratif, éthique) et répondre à la philosophie général du BIE : l’entente entre les hommes et les nations pour le progrès.

Moins nombreuses mais dès lors plus exigeantes et de plus grande envergure, les expositions des années 1920-1930 sont des succès, parmi lesquels Philadelphie (1926, célébration du 150e anniversaire de la Déclaration d’Indépendance, 6 millions de visiteurs), Barcelone (1929, sur l’électricité), Chicago (1933, « Un siècle de progrès «) et Paris en 1937, archétype de l’exposition à enjeu politique.

3.2   L’exposition de Paris 1937

Somptueuse et lumineuse, l’« exposition internationale des Arts et des Techniques dans la vie moderne « met en avant l’électricité (célébrée par le peintre Dufy, au palais de Chaillot, à travers la fresque la Fée électricité), la peinture (Picasso expose dans le pavillon espagnol la toile commémorant le massacre de la population basque de Guernica), une architecture moderne audacieuse.

Trente-quatre millions de personnes visitent l’exposition ouverte au temps du Front populaire, alors que l’on assiste à la montée des totalitarismes, et que le monde paraît au bord du gouffre. Trois pavillons dominent la manifestation. Leur aspect colossal est un fort symbole d’arrogance, tout comme la façon dont ils sont implantés. Outre le pavillon de l’Italie mussolinienne, il y a celui du IIIe Reich — pesant, drapeaux au vent — et celui — monolithique et à la gloire du prolétariat — de l’URSS. Ils se font face, tels deux colosses. Un an après les jeux Olympiques de Berlin qui ont été l’occasion de la première instrumentalisation politique d’un événement de portée mondiale (au profit de Hitler), Paris 1937 est ainsi parasitée par des enjeux diplomatico-militaires qui dépassent le seul désir de célébrer les arts et techniques. Chacun est venu démontrer sa puissance, sa stature. Autant de mises en garde sur l’avenir.

4   LES EXPOSITIONS DEPUIS 1945

Après le triomphe de l’exposition new-yorkaise de 1939-1940 qui bat en audience les expositions universelles (57 millions de personnes viennent y découvrir « La construction du monde de demain « à travers deux édifices futuristes : le Trylon et la Périsphère), la guerre ouvre une parenthèse.

Les expositions internationales renaissent à la fin des années 1940 : Milan (« VIIIe Triennale «, 1947), Paris (« Urbanisme et habitation «, 1947), Stockholm (« Sport «, 1949), puis Lyon (« Habitat rural «, 1949). Depuis lors, 46 expositions ont été organisées avec un nombre grandissant de manifestations horticoles (14), mais aussi des sujets de plus en plus imprégnés des grandes questions sociales, économiques, écologiques du monde contemporain. Après la navigation (Naples, 1954), les agrumes (Beit Dagon, Israël, 1956), la chasse (Budapest, 1971), on traite du « Progrès sans pollution « (Spokane, 1974), de « la Mer et son Avenir « (Okinawa, 1975), de « l’Énergie « (Knoxville, 1982), de « Science et technologie au service de l’homme et de la maison « (Tsubuka, 1985), de « Transport et communication « (Vancouver, 1986), des « Loisirs à l’âge de la nouvelle technologie « (Brisbane, 1988), des « Jeunes inventeurs au service de la paix « (Plovdiv, 1991), des « Océans, un patrimoine pour l’avenir « (Lisbonne, 1998).

Malgré les défections de Manille (ville organisatrice de l’exposition initialement prévue en 2002 sur le thème de « l’Ecotourisme «) et de la France (exposition attendue en Seine-Saint-Denis pour 2004 sur le thème de « l’Image «), la prochaine exposition à Aichi (2005, « la Sagesse de la nature «) s’inscrit toujours dans la lignée de la préoccupation du BIE d’interroger le présent pour mieux préparer l’avenir en « faisant l’inventaire des moyens dont dispose l’homme pour satisfaire les besoins [de la] civilisation «. Ainsi les expositions internationales perpétuent ce rôle de stimulation de l’innovation qu’elles ont depuis le xixe siècle et continuent de refléter, en dépit de leur métamorphose progressive, les grandes phases de l’évolution socioculturelle et économique du monde.

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