Eyadéma, Gnassingbé
Publié le 06/04/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Eyadéma, Gnassingbé (1937-2005), président du Togo de 1967 à 2005.
2 | CARRIÈRE MILITAIRE |
Né à Pya (nord du Togo), Étienne Eyadéma, d’origine kabré, fait ses études primaires dans une école de missionnaires protestants, avant de s’engager dans l’armée française à l’âge de 19 ans. Entre 1953 et 1961, il sert en Indochine, en Algérie, au Dahomey (actuel Bénin) et au Niger.
De retour au Togo avec le grade de sergent, il prend la tête d’un groupe d’officiers de sa région pour renverser le président Sylvanus Olympio en 1963. Olympio, qui est exécuté au cours des opérations, avait refusé d’intégrer des officiers kabré dans l’armée togolaise dominée par les Ewe.
3 | PRISE DE POUVOIR PAR LES ARMES |
Après avoir mis en place un gouvernement civil dirigé par Nicolas Grunitzky et rejoint les rangs de l’armée en mai 1963, Eyadéma dirige un nouveau coup d’État militaire en janvier 1967, suspend la Constitution et, au mois d’avril suivant, se proclame président et ministre de la Défense. En novembre 1969, il crée un parti unique, le Rassemblement du peuple togolais (RPT). Son programme de nationalisation des mines de phosphates appartenant à des sociétés françaises contribue à la croissance économique.
Après avoir écrasé un complot en 1970, Eyadéma parvient à légitimer son régime grâce aux élections générales de 1972. Se posant en ardent défenseur de l’authenticité culturelle africaine, il se fait l’avocat de la substitution du français par l’ewe et le kabré comme langues nationales, et change son prénom d’Étienne en Gnassingbé, le prénom de son père. Autocrate populaire, il encourage également un culte de la personnalité. Il remporte les élections présidentielles de 1979 et de 1986, au cours desquelles il est le seul candidat en lice.
Au milieu des années 1980, la chute de l’économie provoque des troubles dans le Sud, dont la violente répression par les forces de sécurité entraîne l’exil de plus de 300 000 Togolais. En 1986, les troupes françaises aident Eyadéma à dissuader quiconque de toute velléité de tentative de coup d’État.
4 | DE LA TRANSITION DÉMOCRATIQUE… |
En 1991, sous la pression de l’opposition et du vent de libéralisation qui souffle sur l’Afrique, Eyadéma accepte d’organiser une conférence nationale qui débouche sur une période de transition et l’adoption d’une nouvelle Constitution (1992) autorisant le multipartisme. Mais après que le mouvement démocratique a été rapidement réprimé, Eyadéma est réélu en 1993, au terme d’un scrutin boycotté par l’opposition. La victoire de l’opposition modérée aux élections législatives de 1994 déchaîne une forte hostilité de l’armée, qui fait taire les opposants. Eyadéma, dont la réélection en juin 1998 est entachée d’irrégularités unanimement dénoncées, bénéficie toutefois de l’appui de la France et d’une bonne image internationale en raison de sa position d’arbitre dans la résolution de problèmes africains. De plus, le chef de l’État togolais profite indirectement de la notoriété de Lomé, la capitale du Togo, où ont été signés plusieurs accords économiques entre l’Europe et de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique et du Pacifique (ACP).
Le 29 juillet 1999, les partis politiques soutenant le président et ceux de l’opposition signent un accord pour mettre fin à la crise politique qui sévit depuis le début des années 1990. Le texte de l’accord prévoit notamment la création d’une commission électorale indépendante et d’un code de bonne conduite précisant devoirs et droits respectifs de l’opposition et de la majorité. Le président annonce qu’il dissoudra l’Assemblée nationale et organisera des élections législatives pour que d’autres formations politiques puissent entrer au Parlement. Il s’engage également à respecter la Constitution et à ne pas se présenter pour un troisième mandat.
5 | … À LA PRÉSIDENCE À VIE |
Mais, à l’approche de l’élection présidentielle de juin 2003, le président Eyadéma rompt son engagement en arguant des impératifs de « paix et de stabilité «. Il fait amender la Constitution afin de supprimer la clause limitant le nombre des mandats présidentiels à deux quinquennats successifs. Il parvient aussi, grâce à la loi électorale, à exclure du scrutin son principal adversaire, Gilchrist Olympio. Face à une opposition divisée et peu expérimentée, il est réélu avec 57,79 p. 100 des suffrages, à l’issue d’un scrutin dont la légalité est fortement contestée. Dans ces conditions, le Togo continue d’être soumis à d’importantes sanctions économiques, en particulier de la part de l’Union européenne.
Gnassingbé Eyadéma meurt brutalement d’une crise cardiaque en février 2005. Son décès plonge le pays dans une grave crise de succession.
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