Fahd ibn Abd al-Aziz

Fahd ibn Abd al-Aziz (1923 ?-2005), roi d’Arabie saoudite de 1982 à sa mort.

Né à Riyad, fils du roi Ibn Séoud, fondateur du royaume d’Arabie saoudite, Fahd devient ministre de l’Éducation en 1953, puis ministre de l’Intérieur en 1962. Associé au pouvoir par son demi-frère Khaled, à partir de 1975, Fahd succède à celui-ci en 1982 et cumule les fonctions de roi et de Premier ministre.

Fahd, utilisant les ressources pétrolières du royaume, multiplie les investissements de l’Arabie Saoudite à l’étranger, aux États-Unis comme en Europe, et accroît l’aide financière accordée aux pays musulmans. Sous son règne, la puissance de l’Arabie Saoudite au Proche-Orient s’affirme, le pays prétendant à un rôle modérateur.

Soucieux de défendre les intérêts pétroliers du royaume, Fahd est à l’origine du Conseil de coopération du Golfe, créé en 1981, en réponse à l’instauration d’une république islamique en Iran.

Lors de la guerre du Golfe, l’Arabie Saoudite apparaît comme l’un des principaux pays alliés des États-Unis au Proche-Orient. Après l’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990, convaincu que son pays est menacé, le roi Fahd ouvre ses frontières aux forces militaires coalisées contre l’Irak. Des centaines de milliers de travailleurs immigrés, ressortissants de pays ayant refusé de prendre parti contre l’Irak, sont expulsés du royaume. Après la défaite de l’Irak, Fahd exige de Saddam Hussein des réparations tant pour le Koweït que pour son royaume. Il est l’un des principaux partisans des sanctions économiques prises contre l’Irak.

La guerre du Golfe, cependant, a également d’importantes répercussions à l’intérieur du royaume. Pressé par les gouvernements occidentaux de démocratiser le régime, absolutiste et fondé sur l’application de la loi islamique (la charia), Fahd crée, en mai 1992, un conseil, le Majlis al-Shoura, aux attributions très réduites et dont l’avis n’est que consultatif. Ce premier pas limité vers la démocratisation renforce cependant l’opposition des islamistes radicaux, qui trouvent dans les difficultés économiques entraînées par le coût considérable de la guerre du Golfe un autre argument contre le roi Fahd. Atteint par une embolie cérébrale en 1995, le roi Fahd confie l’essentiel du pouvoir à son demi-frère, le prince Abdallah bin Abd al-Aziz. À la mort du roi Fahd, le prince Abdallah lui succède, alors qu’il est lui-même âgé de 82 ans.