Farnèse, Élisabeth

Farnèse, Élisabeth, (1692-1766), reine d’Espagne (1714-1746), dernier membre de la famille des Farnèse.

Née à Parme, fille d’Édouard Farnèse et de la duchesse Dorothée Sophie de Neuburg, nièce, puis belle-fille après le remariage de sa mère, de Francesco Farnèse, duc de Parme et Plaisance, Élisabeth épouse Philippe V de Bourbon, roi d’Espagne, en 1714 et exerce une influence considérable sur la politique espagnole pendant trois décennies. En collaboration avec son oncle et le cardinal et ministre italien Giulio Alberoni, elle incite fortement le roi à entreprendre une politique d’expansion en Italie au motif officiel de limiter l'ingérence autrichienne, mais surtout aux fins patrimoniales moins avouées d’assurer à ses fils la possession de territoires dans la Péninsule. Bien que la Quadruple-Alliance entre l’Autriche, la France, le Royaume-Uni et la Hollande lui fasse obstacle, Élisabeth n’en réussit pas moins à faire conquérir le royaume de Naples (bataille de Velletri, 1734) pour son fils aîné Charles (qui deviendra Charles III d’Espagne en 1759) puis à obtenir pour son fils Philippe de Bourbon le duché de Parme et Plaisance, après la brève période d’occupation autrichienne subie par ce fief des Farnèse. Élisabeth Farnèse hérite en outre de la totalité des biens des Farnèse (dont les palais de Rome et de Caprarola) en 1731 à la mort du dernier héritier des Farnèse, son oncle le duc Antoine Farnèse (1679-1731).

Retirée à Aranjuez où elle s’occupe d’œuvres pieuses et soutient ardemment la cause jésuitique (contrevenant en cela à la politique de « despotisme éclairé « du souverain d’Espagne, son fils Charles III), elle y meurt le 11 juillet 1766.

Ainsi que l’a décrite Frédéric II de Prusse, Élisabeth Farnèse avait tout à la fois « le cœur énergique d’une Romaine, la fierté d’une Spartiate, la ténacité d’un Anglais, l’astuce d’un Italien et la vivacité d’un Français «.