Devoir de Philosophie

« Faut il haïr les autres pour être soi même ? »

Publié le 22/07/2010

Extrait du document

Être soi même relève un problème lorsque l'on prend en compte que l'homme est un animal vivant en société. Le problème est donc le suivant, dois je me détacher d'autrui pour être un individu unique, avec une personnalité propre ? Nous verrons dans un premier temps qu'au contact avec autrui, j'ai tendance à l'imiter, et que m'en détacher serait le mieux pour moi. Dans une deuxième partie, nous verrons que l'affect et les notions de collectivités dominent l'homme qui ne peux par conséquent pas totalement haïr les autres. La troisième partie évoquera l'alternative entre les deux réponses précédente à l'égard de ma relation avec autrui et de mon individualité : l'indifférence.  Le fait d'être soi même implique une constance, ne pas changer en matière d' opinions, de choix, sous quelque influence que ce soit. Cependant nous nous rendons également conforme aux règles que la société nous impose comme la mode par exemple ce qui peut changer en partie ou même entièrement notre façon d'être. Nous nous plions aux vouloir des autres et n'osons pas nous affirmer si nous nous sentons trop différents. Nous prenons exemple sur des stéréotypes pour nous sentir plus à l'aise, pour nous faire accepter, pour nous "insérer dans la masse". C'est particulièrement le cas des adolescent qui ont besoin d'un support sur lequel il peuvent se construire. A cet période de la vie, les individus sont particulièrement influençables car ils se cherchent, c'est pourquoi certains d'entre eux calquent sur un idéal qui ne leur correspondent pas forcément, comme idolâtrer certains chanteur, ou autres personnalité connues. On peut donc se demander si autrui influe sur ma personnalité.  Le contact avec autrui se fait principalement par le langage, c'est ainsi que le fait de communiquer pourrait engendrer une imitation d'autrui. Selon Diderot «On est soi de nature on est autre d'imitation«. L'imitation revient à s'identifier à autrui, elle suppose de mettre de côté sa propre identité pour revêtir celle d'un autre. René Girard, avec sa théorie du désir mimétique, explique que l'imitation engendre et explique presque tout, concernant les phénomènes humains tel que la psychologie ou la sociologie par exemple.  C'est un fait, autrui influe directement sur ma personne, sur mes goûts, ce que j'aime... autrui est un modèle, si autrui n'avais pas fait ceci, ou inventé cela, je n'aurais pas eu l'idée de l' inventer moi même. Par exemple, en ce qui concerne la mode, ou les codes vestimentaires d'un lieu et de certains individus donnés, tel un lycée, on remarque certaines ressemblances. Si une élève achète une certaine paire de chaussures, il est sur que cette même paire de chaussures va plaire à quelqu'un d'autre voir même à plusieurs personnes, c'est pourquoi on peut dire que les phénomènes de mode sont directement liés à l'imitation. On peut également associer cet exemple à autre chose que la mode tel gastronomie. Mais pourquoi une telle imitation? Un individu n'est il pas capable d'être pleinement lui même ? Qu'est ce qui pousse un individu à imiter ?  L'imitation est avant tout un besoin de reconnaissance social, affectif. On imite pour ne pas trop se différencier des autres, pour pouvoir avoir des points communs. Si je suis trop différent, les individus extérieur à mon entourage vont ressentir une certaine peur, ne vont pas avoir envie d'aller vers moi. Selon Heidegger, le groupe étouffe le moi le plus authentique, c'est ce qu'il appel « la dictature du On « c'est à dire que sous l'influence de « on «, d'un groupe, tout individu perd ce qu'il a de particulier et d'authentique. Car c'est d'autant plus facile de se plier au groupe que d'être soi  L'imitation est donc comme un rejet de soi pour mieux se faire accepter de la société.  En quoi me détacher d'autrui pourrait être bénéfique pour moi ?  Nous avons vu précédemment qu' autrui à une place importante dans la personnalité de chaque individu qui est du notamment à l'imitation. Il est donc important pour tout homme qui veut être soi même, autrement dit, qui souhaite être entièrement lui même sans influence extérieure, de se détacher d'autrui.  L'homme vivant en société, celle ci ne retiens que ce qu'il y a de commun entre les hommes c'est à dire le contraire même de notre individualité authentique, et plus on est nombreux, moins notre individualité peut apparaître, une solution possible est donc la solitude. En étant seul, je suis sur d'être moi même, cependant autrui est celui qui me fait exister, j'existe à travers le regard d'autrui, qui est nécessaire à la conscience de soi et des choses. On remarque notamment comment la solitude a ronger Robinson dans le roman de Tournier.  La solitude n'étant pas bénéfique pour être moi même, car j'ai besoin d'autrui même si celui ci m'est enclin à l'imiter, une solution apparait pour me détacher de lui, la haine.  Haïr l'autre revient à éprouver un sentiment fort envers lui, c'est éprouver une forte révulsion en sa personne. Une personne que je hais, provoquerai donc en moi un forte répulsion et je n'aurais en aucun cas la volonté d'imiter, de communiquer ou encore d'être en contact avec un individu réveillant en moi de tel sentiment de violence.  Autrui m'est important en tant que j'existe a travers lui, le haïr est donc un bon compromis entre rester en contact avec lui, et devoir rester moi même  Faut il toutefois aller jusqu'à haïr autrui pour être soi même ?  L'homme est un animal politique. Cette thèse évoquée par Aristote a pour but de définir l'homme en tant qu'il est inné pour lui de vivre en société, au sein d'une cité. L'homme a donc besoin de relations sociales avec autrui et c'est par lui qu'il éprouve des sentiments.  Le haïr reviendrai à couper les liens avec les autres, et ne plus éprouver certains sentiments tel que l'amitié ou l'amour. Tout individu a besoin d'amitié, cette relation est très particulière comme le dit La Rochefoucauld « Quelque rare que soit le véritable amour, il l'est encore moins que la véritable amitié « cette relation unie deux personnes dans un rapport d'égalité contrairement aux liens familiaux qui sont inégaux car un père sera toujours supérieur à son fils. C'est ainsi qu'on partage beaucoup de chose avec un ami, tel que des conversations, de la joies ou même des peines. Cela permet à tout individu de pouvoir exister autrement que pour lui même, c'est à dire à ne pas totalement vivre pour soi, à pouvoir être là quand l'autre en a besoins et pouvoir compter sur lui. L'amour quand à lui est à distinguer de l'amitié, celui ci prend en compte l'aspect corporelle de la relation et la dimension érotique . L'amour lui même ne serait qu'une façon inconsciente de combler une impuissance face à l'autonomie. L'absence de lien affectif et le fait de n'exister pour personne de manière privilégié comme avec l'amitié peut remettre en cause le sentiment de sa propre existence et de son identité.  On peut donc se poser la question suivante, qu'est ce que je deviendrai sans autrui ?  L'expérience humaine n'est pas celle d'un être isolé, coupé des autres et du monde qui l'entoure, mais celle d'être en rapport avec d'autres. On parle ici d' intersubjectivité. Un individu se construit un monde dans et par sa relation aux autres. C'est ce que Michel Tournier dans « Vendredi ou les limbes du pacifique « montre par le personnage de Robinson que sa vision du monde se déstructure dans la solitude car celui ci, étant privé d'autres point de vue possible que le sien, ne sais pas si ce qu'il voit existe vraiment. Il n'a plus autrui pour lui prouver qu'il existe. En perdant autrui, il perd également son monde.  Me détacher d'autrui peut nuire à ma propre personne, cependant puis je rester moi même sans le haïr ?  La haine envers les autres nuit à ma personnalité, en effet, coupé d'autrui je ne suis plus moi même étant donné que j'existe à travers lui. Il y a un point commun à l'amour et à la haine, c'est l'intérêt que je porte à l'autre en éprouvant ces deux sentiments. Deux sentiments relativement opposés mais qui me permet d' établir le contact envers l'autre. C'est sans doute ce contact qui m'empêche d'être moi même, il faudrait donc trouver un compromis entre le fait de ne pas me séparer des autres car j'en ai besoin, et de ne pas être en contact avec lui sous peine de nuire à ma personnalité.  Cette alternative est l'indifférence. En étant indifférent à autrui, je ne fais pas attention à lui, je l'ignore, cependant je sais qu'il existe ce qui me garanti une certaine stabilité de mon être.  Le fait d' haïr les autres peut donc préserver une ce que je suis, dans le sens que coupé des autres et du monde extérieure je peut rester moi même sans être influencer. Toutefois haïr se révèle être quelque peu extrémiste du fait que j'ai besoin d'autrui pour exister à travers lui.  L'indifférence est donc une bonne alternative quant à mon contact avec autrui tout en restant moi même.

Liens utiles