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folk, musique

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1 PRÉSENTATION folk, musique, genre musical populaire à dominante acoustique né aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Musique traditionnelle et folklorique au même titre que des styles originaires d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine, la musique folk est devenue un genre à part entière aux États-Unis au fil de ses mutations et de ses rencontres, notamment avec le blues et la musique country. Depuis l’avènement de ses hérauts Woodie Guthrie et Pete Seeger, et plus tard de figures telles que Bob Dylan et Joan Baez, la musique folk s’est progressivement intégrée à l’histoire de la musique populaire et plus particulièrement à celle du rock. Elle est aujourd’hui souvent désignée sous le simple vocable « folk ». 2 LA GENÈSE DE LA MUSIQUE FOLK Terre d’immigration, l’Amérique du Nord a accueilli au fil de son histoire des peuples et des cultures venus du monde entier. Ces populations ont apporté avec elles leurs traditions et leurs chansons ; la musique folk américaine est née de la juxtaposition de ces différentes cultures. 2.1 Les premières communautés américaines et leurs traditions musicales Les premiers explorateurs, venus principalement aux xvie et xviie siècles signer des traités avec les Indiens et faire commerce avec eux, sont français et espagnols. Viennent ensuite des colons irlandais et écossais dont la tradition musicale celtique millénaire forme la base essentielle du folk américain, déjà fort diversifié. À partir du xviiie siècle, les esclaves noirs, originaires du continent africain, apportent leurs propres traditions musicales : ainsi apparaissent de nouvelles conceptions de la polyphonie, du rythme, de la danse et du chant. En outre, l’apport des premiers habitants de l’Amérique, les Indiens (Cherokees, Choctaws, Seminoles), ne saurait être minimisé puisque les échanges avec les colons ont souvent été beaucoup plus importants qu’on ne l’a longtemps cru ; de même l’accueil par les Indiens des esclaves noirs en fuite constitue-t-il un facteur d’hybridation des traditions musicales. 2.2 Le rôle de la musique religieuse Les chants de marins (seashanties), qui contribuent à divulguer mélodies et chansons, sont un autre élément de transmission et d’évolution de la musique folk américaine. L’Église joue enfin un rôle de premier plan dans la formation des folksongs (ou « chansons folk »), fondamental pour comprendre la culture musicale américaine : les Évangiles y sont mis en chansons simples, fondées sur une structure à trois accords que l’on retrouve partout en Amérique du Nord ; la pratique des chœurs d’église donne également naissance aux harmonies vocales qui sont l’un des signes distinctifs du folk. 3 LES PIONNIERS DE LA MUSIQUE FOLK 3.1 Le songster, ou troubadour moderne C’est dans les États du sud des États-Unis, misérables et ruinés après la fin de la guerre de Sécession, qu’apparaît la figure du chanteur-musicien professionnel (ou songster) qui s’accompagne au banjo, à la guitare et au violon. Parfois ancien métayer, cet artiste tente sa chance sur les chantiers de reconstruction de l’après-guerre. Contre le gîte et le repas, parfois un peu d’argent, il anime une soirée avec des histoires et des chansons. 3.2 Les minstrels La folksong doit également beaucoup à la professionnalisation, toujours dans le Sud, des minstrels shows (ou « spectacles de ménestrels »), spectacles itinérants présentant des numéros de danse, de jonglage, de mime, des saynètes, de la danse et de la musique. Ces descendants de troubadours sont des Blancs au visage grimé avec du cirage, ou de véritables Noirs. L’histoire a notamment retenu les noms de Frank Bower, Dick Pelham, Billy Whitlock et surtout du joueur de fiddle (un genre de violon) et de banjo Dan Emmett, auteur du célèbre « Dixie ». Vers la fin du xixe siècle et le début du xxe siècle, ce creuset de chansons populaires subit également l’influence du blues, de la ballade de cow-boy et surtout des premiers pas de la musique country : c’est dans ce fond que la musique folk des années 1930 va essentiellement puiser son inspiration et son répertoire. 3.3 Principes fondateurs d’un genre naissant La reconnaissance de la musique folk américaine en tant que genre à part entière doit beaucoup au travail de collecte de quelques ethnomusicologues pionniers comme Cecil Sharp et Carl Sandburg, qui à leur tour suscitent de nombreuses vocations telles celles des folkloristes Alan et John Lomax et Charles Seeger (le père de Pete Seeger). Dès cette époque, la musique folk est conçue comme acoustique et chargée d’un message révolutionnaire. Dans l’esprit de ses « découvreurs », tout l’oppose aux mélodies commerciales de Tin Pan Alley. 4 LES PREMIÈRES GRANDES FIGURES DE LA MUSIQUE FOLK 4.1 Joe Hill, premier folksinger L’un des premiers folksingers (« chanteurs folk ») — et modèle de Woody Guthrie — est Joe Hill (1879-1915), dont le répertoire est directement écrit pour les Wobblies (l’union des syndicalistes aux ambitions révolutionnaires) ; il est accusé de meurtre et exécuté par l’État de l’Utah en 1915. Ce courant idéologique et musical, qui s’implante à New York pendant les années 1940, se développe grâce aux Hootenannies, soit des récitals où le syndicalisme, le militantisme et la chanson tentent de faire bon ménage. 4.2 Leadbelly, Woody Guthrie et Pete Seeger, ou l’apogée de la musique folk La musique folk se fait enfin connaître du grand public grâce à Leadbelly, Woody Guthrie et Pete Seeger. Huddie Ledbetter (1888-1949), dit Leadbelly, est un bluesman — ancien repris de justice, il a passé plus de vingt ans en prison — qui se fait le porte-parole de la condition des pauvres et des Noirs (« I Don’t Want No More of Army Life ») ; son apport à la musique folk du début du xxe siècle est considérable. Woodie Guthrie est, quant à lui, l’une des grandes figures de la musique populaire américaine : chantre de l’Amérique marginalisée par la Dépression (« This Land Is Your Land »), il puise dans la tradition du blues et des ballades country. Pete Seeger, pour sa part, contribue à la popularité de la musique folk au cours des années 1950, en solo (American Industrial Ballads, 1957) et au sein des Weavers (groupe formé en 1949), de même que The Kingston Trio (At Large, 1959), Burl Ives (The Wayfaring Stranger, 1959) et Moses Asch (fondateur du label Folkways). 5 L’EFFERVESCENCE FOLK : LA MUSIQUE FOLK DEVIENT LE FOLK 5.1 L’avènement des songwriters Au cours des années 1960, le genre connaît une expansion sans précédent — le folk revival (ou « renouveau du folk ») — et se pose en alternative au rock, à la musique pop et aux musiques dites de variétés. En effet, les jeunes artistes folk sont pour la plupart issus des milieux étudiants et pratiquent cette musique comme un art de vivre qui implique un engagement politique (voir contre-culture) ; critiques de la société en ébullition dans laquelle ils évoluent, ils se présentent au public comme des songwriters (littéralement « écrivains de chansons ») revendiquant la dimension littéraire et la portée politique de leurs compositions. 5.2 Les multiples déclinaisons du folk Totalement en phase avec une époque marquée par la contestation, le folk révèle notamment Joan Baez (Joan Baez, 1960), Bob Dylan (Bob Dylan, 1962), Peter, Paul & Mary (Peter, Paul & Mary, 1962), Phil Ochs (All the News That’s Fit To Sing, 1964), Buffy Sainte-Marie (It’s My Way, 1964), Joni Mitchell (Song To A Seagull, 1968) et Leonard Cohen (The Songs of Leonard Cohen, 1968). Tous privilégient une orchestration minimale centrée autour d’une guitare acoustique ; le chant et les paroles sont alors mis en valeur et constituent le véritable intérêt des chansons folk, pour la plupart chansons « à texte » ou « à message ». Parallèlement, à partir du milieu des années 1960 environ, une tendance associant écriture folk et sonorités rock apparaît ; c’est l’avènement du folk-rock avec pour principaux représentants Simon and Garfunkel (Wednesday Morning, 3 AM, 1964), The Byrds (Mr. Tambourine Man, 1965), Donovan (What’s Bin Did and What’s Bin Hid, 1965), The Beau Brummels (Introducing The Beau Brummels, 1965), The Lovin’ Spoonful (Do You Believe in Magic, 1965), Tim Buckley (Tim Buckley, 1966), Scott Walker (Scott, 1967), Van Morrison (Blowin’ Your Mind, 1967), The Grateful Dead (The Grateful Dead, 1967), Buffalo Springfield (premier groupe de Neil Young qui publie Buffalo Springfield en 1967), Nick Drake (Five Leaves Left, 1969), The Band (The Band, 1969) ou encore Crosby, Stills, Nash & Young (Déjà vu, 1970). En Angleterre, grâce à sa rencontre avec la musique celtique, le folk-rock donne naissance à des groupes comme Fairport Convention (Unhalfbricking, 1969), Steeleye Span (Below the Salt, 1972), The Albion Band (Battle of the Field, 1976) ou Pentangle (Cruel Sister, 1970). Au cours des années 1970, grâce à James Taylor (Sweet Baby James, 1970) et Jackson Browne (Los Angeles, California, 1972) notamment, le folk gagne en sophistication, souvent au prix d’une certaine aseptisation ; on parle alors de soft-rock, voire de pop-rock, tendance représentée par des formations telles que Fleetwood Mac (Rumours, 1977), où la dimension folk a tendance à s’éclipser au profit d’arrangements pop. 6 ACTUALITÉ DE LA MUSIQUE FOLK Éclaté en de multiples ramifications — toujours plus nombreuses —, le rock n’en laisse pas moins une place de choix à la musique folk au cours des années 1980 et 1990, comme en témoignent l’inspiration et les influences traditionnelles revendiquées par des artistes aussi divers que Bruce Springsteen — Nebraska (1982) —, Suzanne Vega — Solitude Standing (1987), dont sont extraits « Tom’s Diner » et « Luka » — , Tracy Chapman — Tracy Chapman (1988) et son single « Talkin’ ’Bout A Revolution » —, Michelle Shocked — Short Sharp Shocked (1988) et son ton revendicatif proche de l’esprit punk —, Nirvana — Unplugged (1994) et sa reprise de Leadbelly, « Where Did You Sleep Last Night ? » —, Beck — Mellow Gold (1994) et son 45 tours « Loser », incarnation d’un folk-blues enregistré avec des moyens techniques minimalistes — ou Beth Orton — Trailer Park (1996), qui propose une incursion du folk en territoires électroniques. 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« saynètes, de la danse et de la musique.

Ces descendants de troubadours sont des Blancs au visage grimé avec du cirage, ou de véritables Noirs.

L’histoire a notamment retenu les noms de Frank Bower, Dick Pelham, Billy Whitlock et surtout du joueur de fiddle (un genre de violon) et de banjo Dan Emmett, auteur du célèbre « Dixie ». vers la fin du XIX e siècle et le début du XXe siècle, ce creuset de chansons populaires subit également l’influence du blues, de la ballade de cow -boy et surtout des premiers pas de la musique country : c’est dans ce fond que la musique folk des années 1930 va essentiellement puiser son inspiration et son répertoire. 3.3 Principes fondateurs d’un genre naissant La reconnaissance de la musique folk américaine en tant que genre à part entière doit beaucoup au travail de collecte de quelques ethnomusicologues pionniers comme Cecil Sharp et Carl Sandburg, qui à leur tour suscitent de nombreuses vocations telles celles des folkloristes Alan et John Lomax et Charles Seeger (le père de Pete Seeger). Dès cette époque, la musique folk est conçue comme acoustique et chargée d’un message révolutionnaire.

Dans l’esprit de ses « découvreurs », tout l’oppose aux mélodies commerciales de Tin Pan Alley. 4 LES PREMIÈRES GRANDES FIGURES DE LA MUSIQUE FOLK 4.1 Joe Hill, premier folksinger L’un des premiers folksingers (« chanteurs folk ») — et modèle de Woody Guthrie — est Joe Hill (1879-1915), dont le répertoire est directement écrit pour les Wobblies (l’union des syndicalistes aux ambitions révolutionnaires) ; il est accusé de meurtre et exécuté par l’État de l’Utah en 1915.

Ce courant idéologique et musical, qui s’implante à New York pendant les années 1940, se développe grâce aux Hootenannies, soit des récitals où le syndicalisme, le militantisme et la chanson tentent de faire bon ménage. 4.2 Leadbelly, Woody Guthrie et Pete Seeger, ou l’apogée de la musique folk La musique folk se fait enfin connaître du grand public grâce à Leadbelly, Woody Guthrie et Pete Seeger. Huddie Ledbetter (1888-1949), dit Leadbelly, est un bluesman — ancien repris de justice, il a passé plus de vingt ans en prison — qui se fait le porte-parole de la condition des pauvres et des Noirs (« I Don’t Want No More of Army Life ») ; son apport à la musique folk du début du XXe siècle est considérable.

Woodie Guthrie est, quant à lui, l’une des grandes figures de la musique populaire américaine : chantre de l’Amérique marginalisée par la Dépression (« This Land Is Your Land »), il puise dans la tradition du blues et des ballades country.

Pete Seeger, pour sa part, contribue à la popularité de la musique folk au cours des années 1950, en solo ( American Industrial Ballads , 1957) et au sein des Weavers (groupe formé en 1949), de même que The Kingston Trio ( At Large, 1959), Burl Ives ( The Wayfaring Stranger , 1959) et Moses Asch (fondateur du label Folkways). 5 L’EFFERvESCENCE FOLK : LA MUSIQUE FOLK DEvIENT LE FOLK 5.1 L’avènement des songwriters Au cours des années 1960, le genre connaît une expansion sans précédent — le folk revival (ou « renouveau du folk ») — et se pose en alternative au rock, à la musique pop et aux musiques dites de variétés.

En effet, les jeunes artistes folk sont pour la plupart issus des milieux étudiants et pratiquent cette musique comme un art de vivre qui implique un engagement politique ( voir contre -culture) ; critiques de la société en ébullition dans laquelle ils évoluent, ils se présentent au public comme des songwriters (littéralement « écrivains de chansons ») revendiquant la dimension littéraire et la portée politique de leurs compositions. 5.2 Les multiples déclinaisons du folk Totalement en phase avec une époque marquée par la contestation, le folk révèle notamment Joan Baez ( Joan Baez,. »

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