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Frédéric II

Publié le 22/02/2012

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(le Grand, 1712-1786) Roi de Prusse à partir de 1740,  il régna en despote éclairé et fit de la Prusse une grande puissance.

En conflit avec son père Frédéric Guillaume Ier, refusant l'éducation militaire que celui-ci veut lui imposer, le prince héritier Frédéric tente de lui échapper en s'enfuyant en Angleterre. Sa tentative ayant échoué, son père l'oblige à assister à l'exécution de son complice et meilleur ami Katte et le fait emprisonner pendant deux ans à Küstrin. Après sa sortie de prison, Frédéric se familiarise avec les institutions prussiennes en servant dans l'armée et l'administration. De 1736 à 1740, il réside au château de Rheinsberg, où il se consacre à la philosophie, aux sciences et à la musique. Il joue de la flûte et compose lui-même des morceaux. Imprégné de l'esprit des Lumières, il expose dans son "Anti-Machiavel" sa conception du pouvoir et entreprend dès son arrivée au pouvoir en 1740 de transposer les postulats des Lumières en réformes politiques concrètes (abolition de la torture, liberté d'expression, liberté de la presse et liberté du culte). Il conserve cependant un style de gouvernement absolutiste, qui fait de lui, aux côtés de Joseph II d'Autriche, l'archétype du despote éclairé.

Mais son action est avant tout motivée par le désir de défendre les intérêts de son royaume et d'accroître la puissance de la Prusse. Profitant de l'interrègne entre Charles VI et Marie-Thérèse, il occupe la Silésie, possession autrichienne, pour laquelle la Prusse et l'Autriche s'affrontent dans trois conflits successifs. Au cours de ces guerres de Silésie, la Prusse est soutenue par la France et la Bavière, qui souhaitent affaiblir l'hégémonie autrichienne et contestent la Pragmatique Sanction de 1713 assurant à Marie-Thérèse la succession d'Autriche (guerre de succession d'Autriche). En 1745 est signée la paix de Dresde, par laquelle Marie-Thérèse reconnaît, à son corps défendant, la cession de la Silésie à la Prusse. A cette occasion, son envoyé et futur ministre des Affaires étrangères Wenzel Anton Kaunitz parvient à un renversement du jeu des alliances et à faire de sa principale rivale, la France, un pays allié, bientôt imité par la Russie, la Suède et la Saxe. Frédéric II tente par une attaque préventive de détruire cette alliance et provoque la guerre de Sept Ans. Après quelques succès préliminaires, la Prusse se retrouve bientôt au bord de l'effondrement et ne doit son salut qu'à un changement de règne en Russie. Le tsar Pierre III succède à la tsarine Elisabeth, bouleverse de nouveau le jeu des alliances et fait cause commune avec la Prusse. La France quant à elle est en pleine confrontation avec la Grande-Bretagne au sujet des possessions d'Amérique et d'Inde. Une paix est donc conclue en 1763 reconnaissant définitivement le rattachement de la Silésie à la Prusse. La rivalité entre la Prusse et l'Autriche continue cependant de dominer l'histoire allemande jusqu'à l'avènement du Second Reich sous hégémonie prussienne en 1871.

Dans les années qui suivent la guerre de Sept Ans, Frédéric II se consacre à la reconstruction de son royaume dévasté par les combats. L'alliance avec la Russie devient une constante de sa politique étrangère. En 1772, Frédéric accepte le partage de la Pologne pour éviter un conflit austro-russe dans les Balkans, dans lequel il aurait été impliqué du fait de son alliance avec la Russie. Par ailleurs, la Prusse obtient lors de ce partage des avantages territoriaux.

A l'intérieur, Frédéric règne en monarque absolu, secondé par les conseillers de son cabinet, mais gardant toujours à l'esprit les grands principes de la philosophie des Lumières. Ainsi, celui qu'on appelle le "Philosophe du Sanssouci" invite Voltaire à sa cour.

Il parvient à améliorer la situation économique de la Prusse (développement de l'industrie textile et de l'agriculture, construction de canaux). Ses ministres jettent les bases du code agraire prussien qui entre en vigueur en 1794. Au cours de son règne, les effectifs de l'armée passent de 80 000 à 190 000 soldats. La Prusse devient sous son autorité  une grande puissance européenne.

Frédéric II est également célèbre pour son goût prononcé pour les arts et les lettres, et surtout pour la musique. Musicien lui-même, il fonde en 1732, alors qu'il est encore prince héritier, l'orchestre de Rheinberg. Son dirigeant, Graun, initie Frédéric à l'art de la composition. L'une des première réalisation de Frédéric quand il monte sur le trône est la création de l'opéra de Berlin "Unter den Linden". Le roi décide lui-même des programmes de l'opéra et des concerts de la cour, où il fait parfois jouer ses propres compositions. Son oeuvre regroupe cent vingt et une sonates pour flûte, quatre concertos pour flûte et orchestre, des symphonies, des opéras et trois cantates.

  • Quelques citations

"Il n'est pas important que je vive, mais il est important que je fasse mon devoir."

(Lettre au marquis d'Argens)

"Il est beau de faire des ingrats ; il est infâme de l'être."

(Dialogue de morale à l'usage de la jeune noblesse)

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