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Frédéric II le Grand

Publié le 10/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Frédéric II le Grand (1712-1786), roi de Prusse (1740-1786).

Figure par excellence du « despotisme éclairé «, ami des écrivains et des savants, Frédéric II le Grand ou l’Unique a été un homme d’État tenace et un grand chef militaire, dont la politique d’annexion a permis à la Prusse des Hohenzollern de se poser en rivale de la maison de Habsbourg en Allemagne.

2   UN PRINCE HÉRITIER RAFFINÉ

Né à Berlin, Frédéric est, en sa qualité de prince héritier, éduqué avec une grande rigueur par son père le Roi-Sergent Frédéric-Guillaume Ier. Très vite, il entre en conflit avec l’autorité paternelle qu’il défie par le raffinement de son goût. Pour exemple, en 1728, il rencontre à l’issue d’un concert Johann Joachim Quantz dont il fait son professeur de flûte (Frédéric devient bientôt un flûtiste chevronné) ; de même, il développe un grand intérêt pour la littérature française, la philosophie anglaise et la poésie. Aussi, afin d’échapper aux sarcasmes paternels, Frédéric décide-t-il de fuir en Angleterre. Mais son projet étant découvert, il est temporairement privé de son statut de prince héritier et contraint d’assister à l’exécution de son complice, Hans Hermann von Katte (1730).

Enfermé quelques temps, Frédéric est ensuite initié aux affaires et à la vie militaire, puis rétabli dans sa position de prince héritier. En 1733, il est contraint d’épouser la princesse Élisabeth Christine, fille de Ferdinand Albert II de Brunswick. Pendant sept ans, il vit dans son château de Rheinsberg, où il se consacre à la philosophie, à l’histoire et à la poésie, correspondant en français avec Voltaire et rédigeant dans cette même langue son Anti-Machiavel (publié en 1740). Cet écrit, prônant un pouvoir qui ne serait plus fondé sur le droit divin mais bien sur un contrat, lui vaut la réputation de « roi-philosophe «.

3   UN SOUVERAIN SIMULTANÉMENT ÉCLAIRÉ ET ABSOLU
3.1   Une politique belliqueuse en Europe

Le 31 mai 1740, Frédéric monte sur le trône de Prusse et, dès le 16 décembre, sans déclaration de guerre préalable, il envahit la Silésie autrichienne ; l’Europe s’embrase alors dans la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748). Aux termes du traité de Breslau (1742), l’archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche est contrainte de lui céder le duché, qu’elle cherche néanmoins à lui reprendre en 1744. Le souverain prussien envahit alors la Bohême et obtient la garantie de sa possession silésienne par le traité de Dresde (1745).

Le génie militaire et la ténacité inébranlable de Frédéric II permettent à la Prusse de renforcer considérablement son rôle en Europe pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763). En effet, pour contrer la menace de démembrement du royaume que fomente l’Autriche depuis sa perte de la Silésie, Frédéric envahit la Saxe en août 1756, une fois encore sans avoir officiellement déclaré la guerre. Simplement soutenu financièrement par la Grande-Bretagne, le roi doit combattre une alliance européenne réunissant les armées autrichienne, russe, suédoise, saxonne et française. L’avènement de Pierre III de Russie, admiratif du souverain prussien, sauve la mise à Frédéric II qui, ayant conclu la paix avec la Russie, reconquiert les territoires perdus et impose les termes de la paix signé à Hubertsburg (février 1763).

En 1764, Frédéric conclut une alliance avec la nouvelle tsarine Catherine II de Russie et, lors du premier partage de la Pologne (1772), reçoit les territoires prussiens sous domination polonaise (excepté Dantzig et Thorn), unifiant ainsi les régions de Brandebourg et de Poméranie. La guerre de Succession de Bavière, menée contre l’Autriche en juillet 1778, permet à Frédéric II de recevoir les principautés franconiennes de Bavière. Sa volonté de mettre fin à la domination de l’Autriche culmine en 1785, lorsqu’il réunit les princes allemands pour former une ligue de princes (Fürstenbund) afin de préserver la constitution du Saint Empire.

Sur la scène internationale, Frédéric soutient également la guerre de l’Indépendance américaine et est l’un des premiers souverains à conclure un traité commercial avec les États-Unis.

3.2   De timides résultats en politique intérieure

En politique intérieure, les affaires connaissent un essor prodigieux et, malgré une allégeance formelle aux principes des Lumières, le pouvoir de Frédéric II reste absolu. Le souverain conserve à la noblesse ses privilèges mais, en bon administrateur, rétablit l’économie du pays au lendemain de la guerre de Sept Ans, grâce à un fort dirigisme étatique.

Des méthodes agricoles et industrielles sont introduites et la fiscalité améliorée par des monopoles d’État (poste, tabac, café) ; le servage est quelque peu libéralisé (dans les territoires polonais annexés lors du partage de 1772, les serfs reçoivent le statut de tenanciers libres) ; la torture est abolie en 1742. Enfin, et non des moindres, l’armée se développe en nombre et en efficacité au point que Mirabeau note à la mort du souverain que « la Prusse n’est pas un État qui possède une armée, mais une armée qui occupe un État «.

Toutefois, la centralisation et l’autoritarisme de Frédéric II fragilisent le royaume, qui s’effondre plus tard devant les bouleversements apportés par la Révolution française et les conquêtes napoléoniennes.

4   UN HOMME DE CULTURE

Homme de culture, Frédéric protège les arts et les sciences sa vie durant et, pendant son règne, l’enseignement primaire progresse plus que jamais. Dans son château de Sans-Souci, à Potsdam, Frédéric II, dédaignant la langue et la culture germaniques, converse en français avec les nombreux écrivains qui lui rendent visite. Il est lui-même un auteur prolifique ; l’ensemble de son œuvre — qui compte trente volumes, dont les Considérations sur l’état présent du corps politique en France (1738), l’Histoire de mon temps (1746), ou De la littérature allemande (1780) — a été publié à titre posthume entre 1846 et 1857.

Frédéric II meurt dans son château de Sans-Souci le 17 août 1786 ; son neveu lui succède sous le nom de Frédéric-Guillaume II.

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