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Frédéric II (Saint Empire)

Publié le 08/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Frédéric II (Saint Empire) (1194-1250), roi de Sicile (1197-1250) et empereur du Saint Empire (1215-1250).

Le règne de Frédéric II de Hohenstaufen — surnommé « l’Antéchrist « pour avoir été excommunié à plusieurs reprises — est teinté de la longue lutte du Sacerdoce et de l’Empire et a marqué la fin de la domination impériale sur l’Allemagne et l’Italie.

2   FRÉDÉRIC II, LE « STUPOR MUNDI «

Né à Iesi (près d’Ancône, en Italie) le 26 décembre 1194, fils de l’empereur Henri VI de Hohenstaufen et de Constance de Naples et de Sicile, Frédéric-Roger devient roi de Sicile à l’âge de trois ans, sous le nom de Frédéric Ier. Placé sous la tutelle du pape Innocent III, Frédéric est confirmé dans son titre au prix de nombreuses promesses.

Ayant également reçu le soutien du pontife dans la lutte pour le trône impérial contre l’empereur Othon IV de Brunswick, Frédéric est couronné roi germanique à Mayence en 1212. Le pape ayant ainsi réaffirmé l’autorité papale dans l’arbitrage des candidats au titre impérial, Frédéric reçoit à cette occasion le surnom de « Stupor mundi «, l’« Étonnement du monde «.

En 1215, après avoir remis la couronne de Sicile à son fils mineur Henri VII, — il reprend la direction effective des affaires à partir de 1220 —, Frédéric reçoit de surcroît la couronne de roi des Romains à Aix-la-Chapelle, avant d’être sacré à Rome empereur du Saint Empire romain germanique (1220).

3   FRÉDÉRIC II EN PROIE AUX ITALIENS

La principale promesse faite au pape Innocent III, un vœu de croisade, date de 1215 mais Frédéric reporte indéfiniment l’expédition. La convocation d’une diète commune pour l’Italie et l’Allemagne (Crémone, 1226) provoque le soulèvement des villes italiennes. Frédéric II mène alors campagne contre les villes révoltées fédérées en une Ligue lombarde. Parallèlement, exaspéré par le retard de croisade de Frédéric, le nouveau pape Grégoire IX excommunie ce dernier en 1227. Aussi, Frédéric embarque-t-il en juin 1228 pour l’Orient et prend-il part à la sixième croisade ; grâce à ses talents de diplomate (traité de Jaffa, juin 1229), il obtient du sultan d’Égypte, Al-Kamil, la rétrocession des principales villes chrétiennes en Terre sainte (Jérusalem, Bethléem, Nazareth et Sidon). Il se couronne lui-même roi de Jérusalem en 1229. La « croisade diplomatique « de Frédéric est cependant mal perçue par l’ensemble de la chrétienté.

De retour en Europe, il se consacre presque exclusivement à la lutte contre les Lombards : il doit réprimer un soulèvement général soutenu par Grégoire IX en 1230 et impose à ce dernier son absolution et la paix de San Germano (13 juillet). L’agitation en Lombardie est également aggravée par la révolte des princes allemands conduits par son propre fils Henri VII ; Frédéric se rend alors en Allemagne, mate la révolte et ramène Henri qu’il fait emprisonner en Italie (1235). Son fils Conrad reçoit alors le gouvernement de l’Allemagne et est élu roi des Romains en 1237. En Italie, Frédéric vainc définitivement la Ligue lombarde à la bataille de Cortenuova de 1237. Mais, pour avoir offert la terre pontificale de Sardaigne à l’un de ses bâtards, Enzio, Frédéric est à nouveau excommunié par Grégoire IX (mars 1239) puis par le nouveau pontife Innocent IV, réfugié en France sous la protection de Louis IX, qui le dépose également lors du concile de Lyon (17 juillet 1245).

4   FRÉDÉRIC II, UN PRINCE CULTIVÉ ET ITALOPHILE

Homme au caractère complexe, l’empereur Frédéric II mène une politique à deux visages selon les territoires. En Allemagne, il précipite le déclin de l’autorité impériale en protégeant la féodalité et en concédant un grand nombre de droits régaliens aux princes laïques et ecclésiastiques. En Italie au contraire, il pratique une politique autoritaire et dirigiste : Constitutions de Melfi (1231), établissement d’une administration centralisée et vassalisation des grands seigneurs.

Homme de culture, parlant plusieurs langues, Frédéric II peuple sa cour de Palerme de savants grecs, arabes, italiens et juifs. Il fait preuve de grandes connaissances en mathématiques, en astronomie et en sciences naturelles. L’université de Naples est fondée sous son autorité, en 1224.

D’une personnalité originale et résolument moderne, Frédéric II, soupçonné d’irréligion, est plus certainement un athée né dans une période de foi intense. Il défend l’orthodoxie et se montre d’une grande tolérance vis-à-vis des autres religions, notamment de l’islam qui le séduit.

5   LA MORT DE FRÉDÉRIC II ET LE GRAND INTERRÈGNE

Frédéric II meurt le 13 décembre 1250 au château de Fiorentino, dans les Pouilles. Sa mort laisse le trône vacant durant plusieurs décennies — son fils Conrad étant désigné empereur mais non installé, Voir Grand Interrègne.

Pendant près d’un siècle, une légende a voulu que l’empereur soit resté en vie, réfugié en Thuringe dans l’attente de l’appel du peuple allemand pour venir rétablir la paix dans l’Empire. Par la suite, c’est à Frédéric Ier Barberousse, grand-père de Frédéric II, que cette légende a fait référence.

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