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Front de libération nationale [FLN]

Publié le 04/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Front de libération nationale [FLN], parti politique algérien né de la fusion de divers mouvements nationalistes à la veille de la guerre d’Algérie, qui a conduit son pays à l’indépendance. De 1962 à 1989, le FLN a été le parti unique de l’Algérie indépendante.

2   LA FONDATION DU FLN ET LA GUERRE D’ALGÉRIE

Le FLN est créé en novembre 1954, au Caire, par Ahmed Ben Bella (appelé à devenir le premier président de la République algérienne) et huit autres jeunes nationalistes radicaux, qui souhaitent prendre leurs distances avec le mouvement de Messali Hadj, trop lié à leurs yeux à la gauche marxiste métropolitaine, ainsi qu’avec les projets modérés de Ferhat Abbas.

Le FLN rassemble sous sa bannière la majorité des mouvements nationalistes afin de coordonner l’action armée sur le territoire algérien et d’obtenir « l’indépendance nationale par la restauration de l’État algérien «. Il se dote d’un pouvoir exécutif, le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), et d’une armée, l’ALN (Armée de libération nationale). Les neuf fondateurs (les « chefs historiques «) jouent un rôle essentiel pendant toute la guerre d’indépendance, et bon nombre de vétérans du FLN continueront à exercer leur influence politique dans les gouvernements de l’Algérie indépendante.

3   LE FLN, PARTI UNIQUE

À partir de 1962, le FLN assume le rôle de parti unique soutenant la présidence algérienne, Ben Bella ayant supplanté le GPRA dès le 3 août 1962, après le référendum au cours duquel les Algériens se sont prononcés en masse en faveur de l’indépendance. Le caractère autoritaire du régime de Ben Bella soulève bientôt des mécontentements au sein même du parti ; le 19 juin 1965, à la faveur d’un coup d’État, le colonel Houari Boumédiène renverse Ahmed Ben Bella, qui est placé en résidence surveillée.

Houari Boumédiène préconise un renouveau et une restructuration du FLN et encourage les cadres du parti à défendre son modèle de socialisme à l’algérienne, afin d’assurer au pays une totale indépendance politique et économique. L’administration de l’Algérie est alors concentrée dans les mains de ceux qui possèdent la compétence technocratique et se montrent fidèles au pouvoir de plus en plus personnel de Houari Boumédiène. Le FLN n’est plus alors qu’une façade utilisée pour donner au régime des références révolutionnaires. Le vrai pouvoir de décision revient à l’élite militaire de l’Armée populaire algérienne, qui désigne un successeur au président Boumédiène lorsque ce dernier meurt, soudainement, en 1978.

Sous la présidence de Chadli Bendjedid (1979-1992), l’adhésion au FLN devient la condition sine qua non de l’obtention d’un emploi dans le service public, en même temps qu’une preuve de loyalisme au régime. Les crises économiques répétées qui frappent le pays à partir de 1980 accélèrent l’abandon du socialisme par le FLN en faveur d’un certain libéralisme économique. La croissance du chômage et les multiples révélations sur la corruption de ses dirigeants rendent le FLN de plus en plus impopulaire (les révoltes d’octobre 1988, durement réprimées, sont principalement dirigées contre les bâtiments du parti).

4   LE FLN DANS LE CADRE DU MULTIPARTISME

L’adoption d’une nouvelle Constitution, en 1989, marque le retour du multipartisme, et de nombreux Algériens rejoignent le Front islamique du salut (FIS), parti confessionnel créé en opposition à la domination écrasante du FLN. Celui-ci est sévèrement battu aux élections municipales de 1990 et au premier tour des élections législatives de 1991 ; l’armée intervient en janvier 1992 pour empêcher la victoire des islamistes du FIS ; l’Assemblée nationale, dominée par le FLN, est dissoute.

De 1992 à 1996, le FLN s’oppose aux gouvernements d’exception soutenus par les militaires. Affaiblie, sa direction signe, en janvier 1994, une plate-forme commune pour un retour à la démocratie, avec participation du FIS. À l’issue des élections législatives de juin 1997, le FLN, qui obtient 64 sièges, participe à la coalition gouvernementale conduite par le Rassemblement national démocratique (RND), nouveau parti créé afin de soutenir le président Liamine Zéroual. Après l’accession d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence, en 1998, et la nomination d’Ali Benflis au poste de Premier ministre, en 2000, l’ancien parti unique regagne du terrain sur le RND. Le réformateur Ali Benflis, devenu secrétaire général du FLN en 2001, conduit son parti à la victoire aux élections législatives de juin 2002, qu’il remporte à la majorité absolue.

5   LE FLN, PARTI DU PRÉSIDENT

En mars 2003, lors du 8e congrès du FLN, Ali Benflis est reconduit dans ses fonctions de secrétaire général. De nouveaux statuts lui accordent des prérogatives accrues, notamment la désignation des hauts responsables du parti. Ce congrès est également l’occasion pour Ali Benflis d’affirmer la ligne moderniste du FLN, dont le maître mot est l’autonomie vis-à-vis du chef de l’État.

À l’approche de l’élection présidentielle de 2004, le contrôle du FLN donne lieu à une très grave crise opposant les partisans d’Ali Benflis et les fidèles d’Abdelaziz Bouteflika, tous deux candidats potentiels au scrutin présidentiel. Cette crise monte jusqu’au sommet de l’État et aboutit au limogeage d’Ali Benflis du poste de Premier ministre, puis au retrait des ministres FLN favorables à Ali Benflis du gouvernement de coalition, et au gel des activités du FLN par la justice en janvier 2004. L’élection présidentielle d’avril 2004 voit comme prévu s’affronter Abdelaziz Bouteflika, réélu avec près de 85 p. 100 des suffrages, et Ali Benflis, désormais évincé.

Au mois de février 2005 se tient un nouveau 8e congrès du FLN qui consacre le réalignement du FLN sur la politique du chef de l’État. Ali Benflis et ses partisans n’y participent pas, tandis que le chef de file des partisans d’Abdelaziz Bouteflika au moment de la crise de 2004 — le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem — devient secrétaire général du parti. Mais c’est la création de la fonction honorifique de président du FLN, confiée à la majorité absolue à Abdelaziz Bouteflika, qui apparaît comme le signe le plus emblématique de cette reprise en main présidentielle du parti.

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