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Front populaire [Espagne]

Publié le 19/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Front populaire [Espagne] (Frente popular), large coalition de partis de gauche qui a remporté les élections législatives espagnoles de février 1936, et qui a donné son nom au dernier gouvernement de la IIe République, de février à juillet 1936.

2   CRÉATION DU FRONT POPULAIRE

En 1935, la Confédération espagnole des droites autonomes (Confederación España de Derechas Autonomas, CEDA) — rassemblement catholique dirigé par José María Gil Robles — apparaissant de plus en plus comme un danger pour la République, les forces bourgeoises républicaines et révolutionnaires de gauche se réunissent sous l’impulsion de l’ancien président du Conseil Manuel Azaña. En effet, ce dernier a compris que seul un vaste front de gauche — constitué le 20 octobre 1935 — peut permettre à celle-ci de remporter les élections, le mode de scrutin en vigueur favorisant les coalitions. Le pacte du Front populaire est présenté le 15 janvier 1936 : il réunit notamment le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), les Jeunesses socialistes (JS), le Parti communiste espagnol (PCE), l’Union générale du travail (UGT), le Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM), la Gauche républicaine (le parti d’Azaña), l’Union républicaine, l’Esquerra catalane et le Parti syndicaliste (PS). Le programme du Front populaire est modéré ; il insiste surtout sur l’amnistie des prisonniers politiques, la remise en route de la réforme agraire et le rétablissement du statut d’autonomie en Catalogne.

3   GOUVERNEMENT DU FRONT POPULAIRE

Le Front populaire remporte les élections de février 1936 — il totalise 278 sièges, tandis que la droite en remporte 165 —, provoquant l’enthousiasme de ses partisans et l’affolement parmi les modérés et les conservateurs. En levant leur habituelle consigne d’abstention, les anarchistes de la Confédération nationale du travail (CNT) ont facilité la victoire de la gauche. Le président de la République, Alcalá Zamora, charge Manuel Azaña de former un gouvernement le 19 février. Celui-ci accorde l’amnistie aux prisonniers politiques incarcérés depuis le soulèvement ouvrier des Asturies d’octobre 1934, et cherche à poursuivre les réformes engagées lors des deux premières années de la République, tout en maintenant l’ordre public. Toutefois, les affrontements entre l’extrême droite et l’extrême gauche se multiplient, installant un climat de terrorisme, à tel point que cette période a été qualifiée de « printemps tragique « de 1936.

Les occupations de terres et d’usines, les violences anticléricales, les grèves, les assassinats politiques de tous bords entretiennent une anarchie croissante que le gouvernement ne parvient pas à juguler et qui a pour effet, en effrayant la bourgeoisie, de la pousser dans les rangs de la contre-révolution. En avril 1936, le président Zamora est destitué, et remplacé par Azaña (Santiago Casares Quiroga préside alors le gouvernement). Dans une atmosphère toujours plus tendue, l’assassinat du monarchiste José Calvo Sotelo par des membres des Gardes d’assaut, les forces de sécurité républicaine, le 13 juillet 1936, apparaît comme le détonateur du soulèvement militaire des 17 et 18 juillet, qui marque le début de la guerre civile (1936-1939) et la fin, de fait, du Front populaire.

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