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Garibaldi, Giuseppe

Publié le 17/02/2013

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garibaldi

1   PRÉSENTATION

Garibaldi, Giuseppe (1807-1882), patriote et révolutionnaire italien.

Partisan de l’unification de la péninsule italienne, le républicain et indépendantiste Giuseppe Garibaldi, surnommé le « héros des deux mondes « pour avoir un temps combattu auprès des révolutionnaires latino-américains, reste l’une des principales figures de l’unification italienne.

2   GARIBALDI, PATRIOTE LATINO-AMÉRICAIN

Né à Nice, d’un père capitaine de marine d’origine génoise, Giuseppe Garibaldi devient à son tour officier dans la marine marchande sarde en 1822. Lors de ses navigations dans le bassin méditerranéen, il rencontre des exilés italiens : en 1833, après avoir sympathisé avec Giuseppe Mazzini à Marseille, il adhère au mouvement Jeune-Italie. Pour avoir organisé une insurrection militaire à Gênes en février 1834, il doit prendre la fuite et s’installe à Marseille ; mais, condamné à mort par contumace, il s’exile en Amérique du Sud en 1835.

Il devient alors un chef militaire dévoué aux causes patriotiques, aux jeunes États qui aspirent à une indépendance contre des voisins trop puissants : il participe en 1836 à la révolte de l’État de Rio Grande do Sul contre le Brésil et combat, en 1841, pour l’Uruguay contre le dictateur argentin Juan Manuel de Rosas. C’est là qu’il forme les « Chemises rouges «, des volontaires vêtus d’un uniforme improvisé (des chemises rouges provenant d’un stock destiné aux ouvriers des abattoirs de Buenos Aires).

3   GARIBALDI, PATRIOTE ITALIEN
3.1   Le temps des échecs

À la faveur des Révolutions de 1848 en Europe, Garibaldi rentre en Italie et s’engage dans le mouvement de libération et d’unification de la péninsule. Il organise un corps d’environ trois mille volontaires, qu’il propose de mettre au service de Charles-Albert, roi de Piémont-Sardaigne.

En Lombardie, il combat sans succès les Autrichiens et doit se réfugier en Suisse (août 1848). Ayant appris la fuite du pape Pie IX à Gaète et la constitution d’une République romaine par son ami Mazzini, Garibaldi constitue, en novembre, une troupe de volontaires qu’il emmène à Rome. Défenseur de la république, il devient également député républicain à l’Assemblée constituante de janvier 1849. Entre avril et juin 1849, il combat vaillamment les troupes françaises du général Oudinot ; mais, lorsque Rome tombe le 1er juillet, il se retire avec ses Chemises rouges. Sa femme, la Brésilienne Anna Maria qu’il a épousée en 1842, meurt durant la retraite, et Garibaldi s’exile seul aux États-Unis (septembre). Installé à New York, il monte une fabrique de bougies et devient citoyen américain.

3.2   Le temps des victoires ou l’expédition des Mille

En 1854, Garibaldi rencontre Mazzini à Londres ; peu convaincu par l’option républicaine de son compatriote indépendantiste — bien que républicain lui-même —, il rentre en Italie et s’allie avec le nouveau roi de Piémont-Sardaigne, le libéral Victor-Emmanuel II. Depuis l’île de Caprera où il s’installe, il soutient la politique du nouveau président du Conseil sardo-piémontais, le comte de Cavour. C’est en ce sens qu’il dirige, en 1859, une expédition de 5 000 hommes contre les forces autrichiennes qu’il bat à Varèse (26 mai) et Brescia (13 juin). Mais la paix de Villafranca, signée le 11 juillet entre la France (pourtant alliée des partisans du Risorgimento) et l’Autriche, annihile les efforts de Garibaldi néanmoins convaincu, à la suite du souverain piémontais, que « l’Italia farà da se « (« l’Italie se fera par elle-même «). Patriote controversé du fait de son acharnement à combattre les États pontificaux, il est contraint de démissionner, en octobre 1859, de son poste de commandant en second de l’armée patriotique.

Mais Garibaldi a acquis ses lettres de noblesse et nombre de patriotes, notamment le Sicilien Francesco Crispi, font appel à sa bravoure pour défendre l’idéal d’unité italienne. Aussi, en 1860, Garibaldi prend-il la tête d’une force d’un millier de volontaires, et embarque près de Gênes pour la Sicile, dans la nuit du 5 au 6 mai (voir expédition des Mille). Il s’empare de l’île, alors possession du roi François II de Naples, et instaure un gouvernement insulaire provisoire. Le 7 septembre, Garibaldi et ses hommes rejoignent Naples alors que François II se réfugie à Gaète. Fidèle à Victor-Emmanuel, il se refuse à monter sur Rome et reçoit le roi de Piémont-Sardaigne à Teano le 26 octobre 1860. Puis, refusant les honneurs, Garibaldi se retire de nouveau sur l’île de Caprera. Le 17 mars 1861 est institué le royaume d’Italie, avec à sa tête le roi Victor-Emmanuel — mais, en Italie du Sud, Garibaldi est plus populaire que le souverain.

3.3   Rome ou la mort

Le temps des batailles semble se terminer et Garibaldi, âgé désormais de 55 ans, doit songer à sa retraite militaire. Élu député de Naples, il s’oppose avec virulence à la cession de Nice (sa ville natale) et de la Savoie à la France — traité de Turin de 1860. Garibaldi estime qu’il faut achever l’unité : la ville de Rome demeure un territoire pontifical où les Français conservent des garnisons ; la Vénétie et la région de Trente sont toujours aux mains des Autrichiens.

En mars 1862, il prend la présidence de la Société émancipatrice. Résolu à faire de Rome la capitale de l’Italie — au grand dam de Cavour qui refuse de s’aliéner la France catholique —, il entre en conflit ouvert avec le président du Conseil. Il lève à nouveau une armée de volontaires pour prendre la ville éternelle et l’inclure dans un État italien unifié. Après la mort de Cavour en mars 1861, le nouveau gouvernement d’Urbano Rattazzi s’oppose fermement à l’invasion du Trentin, en mai 1862, par les troupes garibaldiennes et envoie ses soldats contre les Chemises rouges. À la bataille de l’Aspromonte, le 29 août 1862, Garibaldi est blessé au combat, tandis que ses troupes sont vaincues par l’armée de Victor-Emmanuel.

Cet épisode ne décourage pas le Génois qui, amnistié, mène en 1866 une nouvelle expédition militaire pour annexer les États pontificaux au royaume d’Italie. Mis en échec, il est arrêté en septembre 1867, avant d’être libéré et ramené sur l’île de Caprera. À nouveau, il lance une expédition contre les États du Saint-Siège mais est battu par les zouaves pontificaux lors de la bataille de Mentana (3 novembre). Rome est finalement annexée par l’Italie en octobre 1870, après une bataille à laquelle Garibaldi ne participe pas : il est parti combattre en France.

4   GARIBALDI, PATRIOTE FRANÇAIS

Alors que la France affronte la Prusse, Garibaldi propose ses services au gouvernement de la Défense nationale de Léon Gambetta et combat auprès des républicains, avec ses deux fils Menotti et Ricciotti. Sous son commandement, les Chemises rouges de la Légion Ravelli participent à la libération de Dijon, en janvier 1871. Garibaldi, extrêmement populaire en France, se fait élire député par quatre départements français à l’Assemblée de Bordeaux, en février, mais refuse d’y siéger. Durant les dernières années de sa vie, il sympathise avec le mouvement socialiste qui se développe en Europe. Élu membre du Parlement italien en 1874 à Rome, Garibaldi reçoit une rente nationale, en reconnaissance de sa contribution à l’unification italienne.

Giuseppe Garibaldi meurt dans sa retraite de Caprera en 1882 : héros de l’unité, il est célébré dans tout le pays. En 1895, la ville de Rome érige sur la colline du Janicule (là où il a combattu les troupes françaises) une statue équestre à son effigie, dont le regard est symboliquement tourné vers le dôme de la basilique Saint-Pierre.

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