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gaucho

Publié le 12/02/2013

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1   PRÉSENTATION

gaucho, gardien de troupeaux bovins des pampas (grandes plaines) de l’Argentine et de l’Uruguay aux xviiie et xixe siècles.

D’une étymologie incertaine, le terme de gaucho est vraisemblablement le produit du contact du castillan (et du portugais) avec les langues indigènes sud-américaines — mapuche, quechua ou guaraní. Son emploi est déjà avéré dans la seconde moitié du xviiie siècle pour désigner, dans les confins méridionaux hispano-portugais, l’homme au contact avec l’élevage du bétail et l’échange, voire la contrebande de cuir.

2   PORTRAIT D’UN GAUCHO

Il ne s’agit pas d’une catégorie raciale ou ethnique — qui relèverait nécessairement du métissage — mais il est certain que le gaucho évolue à la lisière des sociétés, à la frontière des territoires et des cultures. Habitué à la solitude et aux rigueurs d’un travail exigeant et fatigant, il est généralement sobre et austère, même s’il peut sombrer dans l’alcoolisme. Son parler, succinct et synthétique, limité aux besoins de la vie rustique des campagnes, est composé de métaphores basées sur l’observation de la nature. Ce langage original est d’ailleurs la matière première de la littérature gauchesca, qui a connu un certain succès au xixe siècle et sur une partie du xxe siècle.

3   SYMBOLIQUE DU GAUCHO

La crainte et le mépris que le gaucho a d’abord suscités se sont changés en sympathie et en admiration, du fait de sa contribution aux victoires des armées indépendantistes (voir indépendance de l’Amérique latine, 1808-1826). Dans leur lutte contre les colonisateurs espagnols, et à l’instar des llaneros des plaines vénézuéliennes, les caudillos des provinces du Río de La Plata (tel José Gervasio Artigas) savent en effet mettre à contribution les qualités physiques des gauchos et leur goût pour la liberté. Des militaires donc, symbolisés par leurs principales armes : le lasso et les « bolas « (cordes se terminant par plusieurs boules permettant de ligoter les pattes des bêtes).

Dans la seconde moitié du xixe siècle, l’image du gaucho est devenue l’un des symboles, controversé, de la nationalité argentine (et uruguayenne). Néanmoins, avec la modernisation des techniques d’élevage, l’arrivée de fermiers européens en Amérique du Sud ainsi que la division des pampas en parcelles clôturées, les gauchos doivent abandonner leur mode de vie et se résigner à devenir des fermiers sédentaires. À l’instar du cowboy américain, le gaucho demeure toutefois une figure mythique de l’imaginaire et du folklore sud-américain, toujours célébré par de nombreux textes et chansons populaires, notamment le poème populaire Martín Fierro de l’Argentin José Hernández.

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