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Georges Catroux, une carrière militaire et politique

Publié le 22/02/2012

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8 juin 1941 - Né le 29 janvier 1877 à Limoges, Georges Catroux était le fils d'un officier général. Il est affecté dans les chasseurs, puis à la Légion étrangère en Algérie. En 1914, il reçoit quatre citations dès le début de la guerre, à Charleroi et à Arras. Blessé et fait prisonnier, il est interné au fort IX, à Ingolstadt, avec le capitaine de Gaulle et le futur maréchal Toukhatchevski. Après la guerre, il part pour le Levant. De 1927 à 1930, il commande le 6e régiment de tirailleurs, puis le territoire d'Aïn-Sefra. Promu général, il reçoit en mai 1931 le commandement de la région de Marrakech, dont il poursuit la pacification. Commandant de la 14e division en 1935, du 19e corps d'armée à Alger l'année suivante, il est versée en 1939 dans le cadre de réserve. Georges Mandel, ministre des colonies, le rappelle le 21 août 1939 pour le nommer gouverneur général de l'Indochine par intérim. Cet intérim durera jusqu'au 20 mai 1940. Le général Catroux est alors titularisé. Mais la défaite française a enhardi le Japon. Le 19 juin, placé devant un ultimatum japonais, sans moyens de résistance, le gouverneur général est obligé de faire des concessions. Il se trouve rapidement déjà en dissidence de fait à l'égard du gouvernement de l'armistice, et cherche des appuis du côté de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Mais ni la première ni, dans une certaine mesure, les seconds, ne peuvent fournir de garanties à l'Indochine. Révoqué par le gouvernement du maréchal Pétain, Catroux ne peut que s'incliner et céder ses pouvoirs à l'amiral Decoux. Il gagne alors Singapour, puis Le Caire, et, le 17 septembre 1940, arrive à Londres, où il repousse la suggestion que lui fait Churchill de supplanter le général de Gaulle, alors en route vers Dakar. Son ralliement à la France libre lui vaudra d'être déchu de la nationalité française par Vichy, puis, le 10 avril 1941, condamné à mort par contumace. Il est désigné, le 28 novembre 1940, comme représentant de la France libre au Levant. Le 10 mai 1941, des avions allemands sont autorisés à y faire escale. Le 8 juin, les Britanniques et les Français libres entrent en Syrie et au Liban. Catroux, dans une proclamation, abolit le mandat confié à la France par la Société des nations, et promet aux deux pays un " statut d'indépendance et de souveraineté ". Après les combats et la signature de la convention de Saint-Jean-d'Acre, il fait son entrée à Beyrouth, le 16 juillet, et met en place les premiers gouvernements syrien et libanais. Membre du Comité national français du général de Gaulle, il participe, à Londres, aux délibérations qui suivent le débarquement allié en Afrique du Nord. Membre du nouveau Comité français de la libération nationale (CFLN), constitué à Alger, à titre de commissaire d'Etat, il est chargé de la coordination des affaires musulmanes en mai 1943, puis, en juin 1943, gouverneur général de l'Algérie, il jette les bases d'une politique d'intégration. A La Libération, il est nommé ambassadeur de France en URSS, et restera à ce poste jusqu'en 1948. C'est à lui qu'en 1954 Edgar Faure fera appel pour négocier avec le sultan exilé, Mohammed Ben Youssef, une solution de conciliation au problème marocain. En septembre 1954, le général Catroux est nommé grand chancelier de la Légion d'honneur . Au début de 1956, Guy Mollet décide de le nommer ministre-résident en Algérie. Mais, lors de sa visite à Alger, sous la pression de la foule européenne, il accepte par téléphone la démission du général, le 6 février. Georges Catroux sera un peu plus tard chargé d'une tâche redoutable : la présidence de la commission d'enquête sur Dien-Bien-Phu. Après le retour au pouvoir du général de Gaulle, il siégera au Haut Tribunal militaire, qui juge les généraux du putsch d'avril 1961. En juillet 1964, il ajoute à ses fonctions celles de chancelier de l'ordre national du Mérite. Il meurt le 22 décembre 1969. JEAN PLANCHAIS Le Monde du 23 décembre 1969

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