Ghézo

Ghézo, ( ?-1858), roi du Dahomey de 1818 à 1858. Réformateur pour son époque, Ghézo a tenté d’adapter son pays au contexte politique marqué par les rivalités franco-britanniques pour le contrôle du golfe de Guinée.

Héritier du royaume de Dahomey, Ghézo, fils cadet d’Agonglo, n’accède pourtant pas au trône à la mort du roi (1797), du fait de son jeune âge. Son frère Adandozan administre en effet le royaume jusqu’à la majorité de Ghézo. Adandozan ayant oublié sa promesse, en 1818, Ghézo organise un complot avec un certain nombre de notables — dont Francisco da Souza, un métis brésilien venu s’établir à Ouidha comme trafiquant d’esclaves — et détrône son frère. Le jeune souverain montre rapidement sa volonté d’affirmer l’indépendance du royaume en refusant de verser le tribut traditionnel à la grande cité-État yoruba d’Oyo (actuel Nigeria). La cité yoruba tente de réagir en réunissant une coalition mais elle est battue à Pawiga en 1821.

À l’intérieur, Ghézo structure son royaume en le dotant d’une administration qui reçoit ses ordres par des messagers porteurs de récades (bâtons de commandements) à l’image de sa devise : « Le buffle devenu puissant traverse le pays sans rencontrer d’obstacle. « Le recensement de la population lui permet de créer un impôt et une conscription plus justes et plus efficaces. Il réorganise l’armée, dont le célèbre corps des amazones qui lui est tout dévoué, et constitue des régiments identifiables par différents drapeaux.

Ghézo développe l’agriculture (banane, cocotier, manioc, maïs), et surtout la culture du palmier à huile pour l’exportation. Il passe également des accords commerciaux avec l’empereur français Napoléon III. Sous l’influence d’une de ses femmes, chrétienne, il autorise l’installation des missionnaires à Ouidha (ce qui se fait en 1861). En 1858, blessé lors d’une expédition militaire, il doit remettre le pouvoir à son fils Glé-Glé et meurt peu après.