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Golfe, guerre du

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Golfe, guerre du, conflit qui s'est déroulé principalement au Koweït et en Irak de janvier à février 1991 et a opposé les armées de Saddam Hussein à une coalition internationale conduite par les États-Unis, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU).

2   L’INVASION DU KOWEÏT

La crise éclate le 2 août 1990, lorsque l'Irak, dirigé par le président Saddam Hussein, envahit et annexe le Koweït. Cette invasion a des causes lointaines et récentes. L'Irak n'a jamais reconnu l'indépendance du Koweït décidée par les Britanniques en 1961, alors que ce territoire était autrefois rattaché à l'Irak. D'autre part, Saddam Hussein reproche à l'émir Jaber al-Sabah de maintenir les cours du pétrole trop bas et de priver ainsi l'Irak d'une partie de ses revenus, tandis que la guerre contre l'Iran, menée avec le soutien des monarchies arabes de la région, a plongé l'économie irakienne dans la crise. Les forces koweïtiennes sont rapidement débordées et la population soumise à un brutal régime d'occupation. L'Irak décrète officiellement que le Koweït devient la 19e province irakienne, le 28 août. Entre août et novembre, le Conseil de sécurité des Nations unies entérine une série de résolutions, puis exige finalement de l'Irak un retrait inconditionnel et total du Koweït, le 15 janvier 1991 au plus tard.

Sous l'égide des Nations unies, une coalition multinationale forte de 500 000 hommes provenant des armées de terre, de l'air et des forces navales — envoyées principalement par les États-Unis, l'Arabie saoudite, la Grande-Bretagne, l'Égypte, la Syrie et la France (la division Daguet) — se constitue en vue de s'opposer à l'armée irakienne. Dans le même temps, l'Irak décide de retenir en otage tous les Occidentaux présents sur son territoire et de les installer comme « bouclier humain « sur des sites civils ou militaires susceptibles d'être bombardés par la coalition internationale. Ces otages sont finalement relâchés en décembre. Le rassemblement des troupes de la coalition, dans l'opération Bouclier du désert, est initialement destiné à protéger l'Arabie saoudite d'une autre attaque. Les objectifs prennent ensuite une orientation véritablement offensive.

3   L’OPÉRATION TEMPÊTE DU DÉSERT

Sous le commandement du général américain H. Norman Schwarzkopf, la coalition multinationale déclenche des bombardements aériens de cibles militaires en Irak et au Koweït dans les 24 heures suivant l'expiration de l'ultimatum des Nations unies. L'opération est baptisée Tempête du désert. Après avoir conquis la supériorité aérienne, les forces alliées neutralisent les postes de commandement et de contrôle irakiens, en particulier à Bagdad et à Bassorah, ainsi que les routes et les moyens de communication, coupant Bagdad du front. Enfin, elles attaquent l'infanterie irakienne qui s’est retranchée le long de la frontière koweïto-saoudienne, ainsi que les 125 000 hommes d'élite de la garde républicaine postés au sud-est de l'Irak et au nord du Koweït. Les pertes subies par la coalition sont relativement légères. Du côté irakien, quelques avions sont abattus en vol et beaucoup sont bombardés dans leurs abris ou convoyés vers l'Iran. L'Irak riposte à l'aide de lanceurs mobiles qui envoient des missiles Scud sur l'Arabie saoudite et sur Israël. En frappant l'État hébreu, Saddam Hussein tente de déplacer l'enjeu du conflit et d'apparaître comme le champion de la cause palestinienne, afin de briser l'unité de la coalition internationale en obligeant les pays arabes qui en font partie, à la quitter. Afin d'éviter que le conflit ne dégénère et ne s'étende, le président Bush obtient d'Israël de ne pas riposter et décide de contrer la menace avec l'utilisation de missiles antimissiles Patriot et des opérations commando menées contre les plates-formes de lancement des Scuds.

À la mi-février, constatant un accroissement rapide de ses pertes militaires et civiles, l'Irak se déclare prêt à se retirer du Koweït. La coalition rejette une série de propositions irakiennes de retrait négocié, présentées par l'intermédiaire de l'Union soviétique.

4   LA DÉFAITE DE L’IRAK

Pour toute réponse, les forces alliées lancent une offensive terre-air conjointe, l'opération Sabre du désert, et parviennent à percer la principale ligne de défense irakienne à la frontière koweïto-saoudienne ; dès lors, elles s'introduisent rapidement au sud de l'Irak, débordent le gros de l'armée irakienne et coupent la principale ligne de retraite de la garde républicaine. En l'espace de cent heures, Koweït City est libérée. Les pertes militaires de la coalition sont faibles : le 28 février, date de suspension des opérations offensives, on dénombre 149 morts et 513 blessés parmi les soldats alliés. Quant aux Irakiens, leurs pertes sont estimées entre 100 et 200 000 morts.

Les représentants irakiens se rendent aux termes des Alliés : une trêve provisoire à partir du 3 mars, suivie d'un cessez-le-feu définitif dès le 6 avril, en contrepartie de quoi l'Irak consent à verser des réparations au Koweït, à révéler l'emplacement et la quantité de ses stocks d'armes chimiques et biologiques, ainsi qu'à supprimer ses armes de destruction massive.

5   LES CONSÉQUENCES DE LA GUERRE DU GOLFE

Les conséquences de cette guerre ont été multiples. Sur le plan diplomatique, des pays jusqu'alors isolés comme la Syrie et l'Iran ont pu revenir sur la scène internationale, tout en n'intervenant pas dans le conflit. En affaiblissant considérablement la position de Yasser Arafat, qui a soutenu l'Irak, la guerre du Golfe a également favorisé l'ouverture de négociations au sujet du problème palestinien, comme en témoigne la conférence de Madrid en décembre 1991. L'influence des États-Unis dans la région s'est aussi considérablement renforcée. En ce qui concerne l'Irak, les suites du conflit ont été nombreuses et dramatiques. Les Kurdes au nord et les chiites au sud du pays ont profité de l'affaiblissement du régime irakien pour se soulever. Les Occidentaux, pour leur venir en aide, ont décidé d'instaurer au nord comme au sud des zones d'exclusion interdisant à l'aviation irakienne de les survoler afin d'éviter tout bombardement des populations civiles.

Depuis l'arrêt des hostilités, l'Irak n'a jamais retrouvé une indépendance totale. Il demeure aujourd'hui sous embargo commercial, militaire et pétrolier, même si certaines mesures d'aide ont été prises en faveur des civils menacés par la famine. Si Saddam Hussein a dû accepter le démantèlement de sa puissance militaire, il conserve néanmoins toujours le pouvoir. Enfin, la question de la destruction des armes chimiques est demeurée au centre des rapports entre l'ONU et l'Irak. Le refus manifesté à plusieurs reprises de Saddam Hussein de permettre aux inspecteurs de l'ONU de visiter tous les sites susceptibles de receler ou produire des armes chimiques, a entraîné des crises graves qui ont débouché (comme en 1998) sur de nouveaux bombardements de l'Irak par les États-Unis et la Grande-Bretagne. De fait, aucune solution globale n'a été jusqu'à présent apportée aux problèmes soulevés lors de la guerre du Golfe.

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