Devoir de Philosophie

Grenelle, accords de

Publié le 04/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Grenelle, accords de, nom donné au protocole d’accord conclu le 27 mai 1968 entre le patronat et les syndicats, sous l’égide du Premier ministre, Georges Pompidou, au ministère du Travail, rue de Grenelle.

2   LA FRANCE EN GRÈVE

Relayant la crise estudiantine qui agite la France en mai 68, la crise sociale paralyse le pays en quelques jours. On compte alors sept millions de grévistes et la situation menace de dégénérer. Aussi, après l’échec du discours du général de Gaulle qui, le 24 mai, annonce un référendum, le Premier ministre, Georges Pompidou, décide de s’engager sur la voie de la négociation pour mettre un terme au conflit.

Réunis le 25 mai au ministère du Travail, rue de Grenelle, les représentants du Conseil national du patronat français (CNPF), emmenés par leur président Paul Huvelin, et ceux des centrales syndicales tentent d’aboutir à un accord. Mais les positions de la Confédération générale du travail (CGT) et celles de la Confédération française et démocratique du travail (CFDT) diffèrent grandement. Si la CGT, soucieuse de ne pas être débordée par les mouvements gauchistes, privilégie des revendications plus traditionnelles et d’ordre matériel (augmentation des salaires, réduction du temps de travail), la CFDT prône en revanche des aspects plus qualitatifs, en particulier la réforme des rapports au sein de l’entreprise, et plaide pour le droit d’expression des salariés sur leur lieu de travail.

3   LA LENTE SORTIE DE CRISE

Le 27 mai, grâce à l’intervention de Georges Pompidou, entouré de ses conseillers, notamment Édouard Balladur et Jacques Chirac, les partenaires sociaux parviennent à un protocole d’accord prévoyant un certain nombre de mesures : l’augmentation du SMIG de 35 p. 100, le relèvement des salaires de 10 p. 100, le paiement à 50 p. 100 des jours de grève, la réduction d’une heure du temps hebdomadaire de travail et la diminution du ticket modérateur de la Sécurité sociale. Malgré ces avancées importantes, les accords de Grenelle sont rejetés par les grévistes, comme en témoigne l’accueil réservé par les ouvriers de Renault à Georges Séguy, dirigeant de la CGT, venu leur présenter le résultat des négociations.

La réponse traditionnelle à une crise somme toute exceptionnelle a échoué, nombre de grévistes se montrant plutôt désireux d’un véritable changement des structures à l’intérieur des entreprises. Au lendemain de cet échec s’ouvre une crise politique, marquée dès le 27 mai au soir par la manifestation des syndicats et des étudiants au stade Charléty en présence de Pierre Mendès France, cependant le travail reprend peu à peu au cours de la première quinzaine de juin dans la plupart des usines. Ainsi, chez Renault, des négociations s’engagent le 12 juin entre la direction et les syndicats, sur la base du protocole de Grenelle. Elles débouchent quelques jours plus tard sur un accord, approuvé par la majorité des salariés, qui entraîne la reprise du travail. De même, durant l’été, de nombreux accords particuliers sont signés, branche par branche, reprenant les grandes lignes de ceux de Grenelle.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles