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Guesde, Jules

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Guesde, Jules (1845-1922), homme politique français, qui a donné son nom à un des principaux courants socialistes de la fin du xixe siècle, le guesdisme.

2   LE JOURNALISTE RÉPUBLICAIN

Né à Paris, Jules Bazile a un profil brillant. Bachelier à seize ans, il s’oriente vers le journalisme. Sous le pseudonyme de Guesde (pour ne pas nuire à ses parents), il collabore dès la fin des années 1860 au Progrès libéral de Toulouse, à la Liberté et aux Droits de l’Homme (deux titres montpelliérains). Ces journaux républicains de gauche s’opposent au second Empire. Condamné pour avoir accusé Napoléon III d’être responsable de la guerre contre la Prusse, il est libéré après la défaite de Sedan (4 septembre 1870). Mais, en tant que sympathisant de la Commune il est condamné à cinq ans de prison. Il s’exile en Suisse où il adhère à l’Internationale socialiste. Rentré en 1876, il reprend la plume dans l’Égalité.

3   LE SOCIALISTE RÉVOLUTIONNAIRE

Sa rencontre avec Karl Marx à Londres, en 1880, l’incite à relancer le mouvement ouvrier français sur des bases plus doctrinales. En 1882, il rompt avec le Parti des travailleurs socialistes de France et crée, avec Paul Lafargue, le Parti ouvrier, d’inspiration plus collectiviste. Il dirige le parti qui devient le Parti ouvrier français (POF), puis le Parti socialiste de France après avoir fédéré plusieurs mouvements socialistes, dont le blanquisme (1902). La vulgarisation de l’expression guesdisme, atteste alors de l’autorité du député de Roubaix (1893-1898, puis 1906-1922), ville symbole du Nord ouvrier et « rouge «. Cette expression témoigne aussi d’une tradition de gauche anticonformiste incarnée par l’intégrité doctrinale de son inspirateur. Ainsi, en 1899 Guesde condamne l’entrée du socialiste Alexandre Millerand au gouvernement — au nom de l’anti-participationnisme et par refus de voir un socialiste siéger au gouvernement avec le général Galliffet qui a réprimé la Commune. Pour Guesde, le socialisme doit être juste et incorruptible sur le plan idéologique, c’est-à-dire préoccupé avant tout du sort des travailleurs. Ce credo l’amène ainsi à se situer en décalage parmi la gauche dreyfusarde. Avec clairvoyance, il juge que cette bataille politique et intellectuelle n’est pas celle des ouvriers. Cette intransigeance l’incite surtout à rester en contact avec la base : durant les années 1890, il consacre l’essentiel de son temps à des tournées en province et diffuse sa pensée dans Le Cri du Peuple. À l’aube du xxe siècle, il est donc « le « représentant du socialisme révolutionnaire, par opposition à Jean Jaurès, champion d’une approche plus conciliante. Du reste, avec l’unification des socialistes au sein de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1905, le jauressisme éclipse le guesdisme, celui-ci s’étant d’ailleurs rapproché de positions plus consensuelles : recherche de l’union et stratégie de conquête légale du pouvoir.

En août 1914, Jules Guesde finit par entrer au gouvernement. En 1915, quoiqu’il ait appartenu jusqu’en 1914 au courant pacifiste, il se rallie, comme la majeure partie de la classe politique, à l’Union sacrée. Au moment du congrès de Tours (1920), il se range aux côtés de la SFIO.

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