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Gül, Abdullah

Publié le 08/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Gül, Abdullah (1950- ), homme politique turc, ministre des Affaires étrangères de la Turquie (2002-2007), élu président de la République turque en août 2007.

Abdullah Gül est l’un des artisans de la réintroduction moderniste de l’islam dans la société et la vie politique turques, face aux militaires, héritiers vigilants du legs laïque de Mustapha Kemal Atatürk. Avec Recep Tayyip Erdogan, il est l’un des principaux dirigeants du Parti de la justice et du développement (Adalet ve Kalkinma Partisi, AKP), qui entend incarner un islam politique turc moderne et modéré.

2 UNE CARRIÈRE D’ÉCONOMISTE

Né dans une famille pieuse de la ville religieuse de Kayseri en Anatolie, Abdullah Gül est diplômé en économie de l’université d’Istanbul (1971). Il poursuit ses études en Angleterre et, à son retour en Turquie, participe à la fondation de la section technologique de l’université de Sakarya à Istanbul. De 1983 à 1991, il est en poste à Djeddah (Arabie saoudite) comme économiste à la Banque islamique de développement.

3 UNE ENTRÉE EN POLITIQUE DANS LA MOUVANCE ISLAMISTE

Abdullah Gül revient en Turquie et entre en politique auprès du leader de l’islam politique turc, Necmettin Erbakan, qui prône un retour aux valeurs religieuses traditionnelles sous la bannière du Parti de la prospérité. Élu député de Kayseri en 1991, il accède à la présidence du parti en 1993. Alors que Necmettin Erbakan devient Premier ministre en 1996, Abdullah Gül fait ses premiers pas dans le domaine international comme responsable du dossier chypriote et des relations avec les républiques turcophones d’Asie centrale. Après la démission, en 1997, de Necmettin Erbakan sous les pressions de l’armée, il rompt avec la ligne dure de la mouvance islamiste.

4 LE PORTEFEUILLE STRATÉGIQUE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

En 2001, Abdullah Gül devient le numéro deux du Parti de la justice et du développement (AKP), nouvelle formation fondée par Recep Tayyip Erdogan en opposition aux visions traditionalistes de Necmettin Erbakan. Il est réélu député lors des élections législatives de novembre 2002, dont l’AKP sort grand vainqueur. Alors que des raisons légales empêchent Recep Tayyip Erdogan de devenir Premier ministre, Abdullah Gül prend la tête du gouvernement. En mars 2003, il cède la place au leader de l’AKP et devient son ministre des Affaires étrangères. À ce poste, il conduit les difficiles négociations pour promouvoir l’entrée de son pays dans l’Union européenne et contribue à l’ouverture des pourparlers d’adhésion en octobre 2005.

5 UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE CONTESTÉ

Au printemps 2007, Abdullah Gül se trouve au cœur d’une grave crise politique provoquée par sa candidature à la succession du président de la République Ahmed Necdet Sezer. Considérée comme une menace pour les fondements laïques de l’État turc, cette candidature est vivement rejetée par le président sortant, l’état-major de l’armée, l’opposition politique laïque et une partie de l’opinion, qui soupçonnent l’AKP de dissimuler un programme d’islamisation de la société sous des dehors démocratiques. Après plusieurs mois de confrontation avec les défenseurs de la laïcité, elle est cependant légitimée à la suite de la large victoire de l’AKP aux élections législatives anticipées de juillet 2007. Fort de ces résultats, Abdullah Gül maintient sa candidature et est finalement élu le 28 août suivant à l’issue d’un troisième tour de scrutin au Parlement, avec 339 voix sur 550. Il devient le 11e président de la République turque, et le premier issu de la mouvance islamiste. Il s’engage à respecter la démocratie et les principes kémalistes de laïcité.

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