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Habibie, Jusuf

Publié le 06/04/2013

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Habibie, Jusuf (1937- ), homme d’État indonésien, président de l’Indonésie de mai 1998 à octobre 1999.

Bacharuddin Jusuf Habibie reçoit une formation d’ingénieur en aéronautique en Allemagne avant de travailler, de 1961 à 1974, chez Messerschmitt et d’y diriger la branche avions. De retour dans son pays, il est conseiller du président Suharto pour la technologie avant d’être nommé ministre de la Recherche et de la Technologie. À ce poste, il développe des projets extrêmement coûteux et contestés, en particulier dans le domaine de la construction aéronautique. Il accède, par ailleurs, à de hautes responsabilités au sein des plus importantes entreprises indonésiennes, prenant notamment la présidence de la société de construction aéronautique indonésienne, l’IPTN.

Présenté comme le dauphin du chef de l’État indonésien, Jusuf Habibie étend son influence en accédant, en 1990, à la présidence de l’Association indonésienne des intellectuels musulmans (ICMI). En mars 1998, l’armée l’impose comme vice-président de l’Indonésie. Deux mois plus tard, Suharto ayant été poussé à la démission par la rue et par la pression internationale, Habibie devient le nouveau président d’un pays plongé dans une crise économique et politique (21 mai 1998). Ses thèses économiques, empreintes de nationalisme, ne correspondent guère à l’attente des investisseurs et des institutions internationales qui soutiennent financièrement l’économie indonésienne, mais Habibie s’emploie un temps à donner des signes de bonne volonté politique. Il procède à la libération de plusieurs prisonniers politiques et engage, en août 1998, des négociations sur l’avenir du Timor-Oriental, menées sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU). Refusant l’indépendance de cette province annexée, il propose une autonomie relative et accepte un retrait progressif de l’armée. Le rejet de cette offre d’autonomie spéciale par les Est-Timorais, qui se prononcent pour l’indépendance du Timor-Oriental lors du référendum d’août 1999, provoque une vague de terreur perpétrée par les extrémistes anti-indépendantistes et par l’armée indonésienne (voir Timor).

De plus en plus contesté (en novembre 1998, il ordonne à l’armée de réprimer le mouvement d’émeutes relancé par les étudiants, insatisfaits de la lenteur des réformes), privé du soutien escompté de l’armée, il est contraint de retirer sa candidature à la veille du scrutin pour l’élection présidentielle du 20 octobre 1999, après son rejet par l’Assemblée consultative du peuple. Abdurrahman Wahid, un musulman modéré, né en 1940, lui succède à la tête de l’État.

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