Harsa
Publié le 08/02/2013
Extrait du document
Harsa (v. 590-647), roi de Kanauj (606-647), dernier roi bouddhiste de l’Inde du Nord.
L’empire de Harsa a émergé après le déclin de la dynastie Gupta au vie siècle, à la suite d’attaques perpétrées par les Hephtalites (ou « Huns blancs «), et été marqué par un gouvernement efficace et un épanouissement des arts comparable à celui de dynastie Gupta.
Harsa est le plus jeune fils de Prabhakara-Vardhana, roi de Pushyabhuti, l’un des quatre royaumes du nord de l’Inde. Monté sur le trône en 606, à la mort de son père et de son frère aîné, Harsa gouverne pendant quarante et un ans. Il étend son pouvoir, grâce à des campagnes militaires victorieuses, sur tout le nord de l’Inde jusqu’à l’Assam. Au début de son règne, il unifie son empire avec le royaume voisin des Maukharis, après la disparition de leur roi, son beau-frère, et fait de Kanauj sa capitale. Toutefois, dans le Sud, sa tentative d’expansion vers le Dekkan se solde par un échec, et il est défait par Pulakeshin II, souverain du puissant royaume des Chalukya.
Devenu un fervent disciple du bouddhisme, Harsa consacre une grande place à la culture et au développement des centres du savoir bouddhique ; l’université de Nalanda est alors à l’apogée de sa splendeur, avec une capacité d’accueil de plus de 10 000 étudiants venant de tout le monde bouddhique, position qu’elle conserve jusqu’à l’avènement de l’Empire moghol. Harsa semble avoir été lui-même un grand lettré. Il a composé des vers et écrit au moins trois pièces, parmi lesquelles Nagananda, fondée sur une légende bouddhique. Harsa entretient des relations avec les grands de son temps, en particulier avec l’empereur Taizong de la dynastie Tang chinoise. Ces relations favorisent les échanges culturels entre les deux empires.
Nombre de traits concernant la vie de Harsa et l’administration de son empire nous sont parvenus grâce aux récits détaillés du chroniqueur chinois Xuanzang, un pèlerin bouddhiste qui a parcouru l’Inde, et à travers d’autres ouvrages historiques chinois, ainsi que par une biographie romancée de son historien Bhana. Harsa semble avoir voyagé régulièrement, maintenant ainsi le contact avec ses sujets et supervisant les détails de l’administration de son empire.
À la mort de Harsa, le royaume de Kanauj — qui doit son unité à l’habileté militaire et à l’implication personnelle de son souverain dans le gouvernement — se désagrège rapidement.