Devoir de Philosophie

Hébert, Jacques René

Publié le 17/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Hébert, Jacques René (1757-1794), journaliste et homme politique français sous la Révolution.

Né à Alençon (Orne) dans une famille bourgeoise, Jacques Hébert, domestique à Paris après un scandale sentimental, s’engage tardivement mais avec détermination dans la Révolution. En 1790, il fonde le Père Duchesne, dont le premier numéro paraît en septembre, et se fait bientôt connaître comme libelliste. Nanti d’une plume de polémiste trempée de vulgarité, il se fait bientôt surnommer l’« Homère de l’ordure « ou, plus simplement, « le Père Duchesne «.

2   LE CHEF DE FILE DES « HÉBERTISTES «

Membre du club des Cordeliers à partir de mars 1791, Hébert participe à la Commune insurrectionnelle de Paris en mai 1792 — Commune pour laquelle il est nommé second substitut du procureur (décembre). En 1792 encore, il se fait remarquer pour les positions très violentes qu’il expose dans son journal, en particulier lors du procès du roi Louis XVI. De fait, grâce à la voix du Père Duchesne, Hébert devient l’un des principaux porte-parole des sans-culottes.

Arrêté en mai 1793 à la suite d’une campagne acharnée contre les Girondins, le nouveau Jacobin est rapidement relâché après la mobilisation du petit peuple en sa faveur. Il prend alors la tête de la faction la plus extrême de la Montagne, les hébertistes qui prônent des mesures économiques et sociales radicales proches de celles des enragés. Les nouvelles positions du chef de file trouvent encore un écho favorable auprès des sans-culottes, des sections et des sociétés parisiennes ; ainsi, il incite le petit peuple de Paris à affirmer ses doléances en manifestant, comme le 4 septembre 1793, ou le pousse à envahir la Convention pour réclamer du pain.

Surtout, fidèle à l’héritage de Jean-Paul Marat (assassiné en juillet 1793), Hébert appelle à une politique systématique d’épuration des suspects et de répression contre les ennemis de la Révolution. Il apparaît alors comme un allié de Maximilien de Robespierre et du Comité de salut public. Son ascendant est tel qu’il pèse de tout son poids sur les décisions de la Convention en 1793, notamment au sujet de la Terreur et de la loi des suspects.

3   HÉBERT PRIS À SON PROPRE PIÈGE

Mais à force de provocation et de surenchère, dans un climat où les couperets tombent vite, Hébert, doté du soutien populaire, inquiète et gêne les robespierristes, à tel point qu’il finit par payer l’intransigeante virulence de ses propos. Son opposition à Robespierre, grand ordonnateur de la Terreur, ne cesse de croître dès lors qu’Hébert lance à son encontre une campagne l’accusant d’être un « endormeur «. La sanction ne tarde pas : peu après l’arrestation et l’exécution des « indulgents « de Georges Danton, les hébertistes subissent à leur tour l’accusation de Robespierre.

Arrêté le 14 mars 1794, celui qui exaltait les vertus de la « Sainte Guillotine « est condamné à mort, puis décapité le 24 du même mois. Une dizaine de jours plus tard, les hébertistes et sa femme, accusés eux aussi d’espionnage (collusion avec l’Angleterre), paient de leur vie le fait d’avoir cautionné la trajectoire suicidaire d’Hébert.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles