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hiéroglyphes

Publié le 29/01/2013

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1   PRÉSENTATION

hiéroglyphes, caractères utilisés dans n'importe lequel des systèmes d'écriture comportant des caractères pictographiques, c'est-à-dire qui représentent des objets reconnaissables. Le terme hiéroglyphe est toutefois plus généralement associé à l'écriture de l’égyptien ancien.

Les anciens Grecs appliquaient ce terme (signifiant « inscription sacrée «) aux caractères décoratifs gravés sur les monuments égyptiens. Le terme de « hiéroglyphe « fut utilisé plus tard pour désigner les systèmes d'écriture pictographiques des Hittites, des Crétois et des Mayas, mais ces systèmes n'avaient absolument aucun rapport entre eux si ce n'est le fait d'être pictographiques.

2   IDÉOGRAMMES ET PHONOGRAMMES

Les inscriptions hiéroglyphiques égyptiennes comprennent deux types de signes de base : les idéogrammes et les phonogrammes. Les idéogrammes renvoient à l'objet spécifique dessiné ou à quelque chose de très proche ; par exemple, un dessin du soleil peut signifier « soleil « ou « jour «. Les phonogrammes, ou signes représentant des sons, étaient uniquement utilisés pour leur valeur phonétique et ils n'avaient aucune relation avec le mot qu'ils permettaient d'épeler.

L'écriture de noms propres, d'idées abstraites et d'éléments grammaticaux était possible parce que l'image d'un objet pouvait représenter non seulement cet objet mais aussi un mot de sonorité identique et de sens différent. Les phonogrammes pouvaient représenter une consonne ou la combinaison de deux ou trois consonnes dans un ordre spécifique. Les voyelles n'étaient pas écrites. Un signe pouvait servir d'idéogramme dans un mot et de phonogramme dans un autre.

La plupart des mots étaient écrits avec une combinaison de signes phonétiques et idéographiques. Une image représentant le plan d'une maison signifiait « maison «, mais le même signe, suivi d'un complément phonétique et d'une image représentant deux jambes en position de marche, était utilisé pour écrire le verbe homophone signifiant « sortir «. Certains idéogrammes sont appelés déterminatifs ; placés à la fin d'un mot, ils indiquent la catégorie à laquelle le mot appartient et donnent ainsi le sens voulu par le scripteur (sens que le contexte n'éclairait pas toujours). Par exemple, la représentation d'un rouleau de papyrus, quand elle est utilisée comme déterminatif, indique une intention d'abstraction.

3   DISPOSITION DES INSCRIPTIONS HIÉROGLYPHIQUES

Les inscriptions hiéroglyphiques pouvaient être écrites verticalement ou horizontalement, habituellement de droite à gauche. Le sens de la lecture d'une inscription est indiqué par les signes représentant des êtres animés : ceux-ci sont en principe tournés vers le début de l'inscription. Les inscriptions se composent de noms, de verbes, de prépositions et d'autres parties du discours organisées selon des règles strictes régissant l'ordre des mots. Les signes correspondant à des mots distincts étaient disposés en groupe et les espaces étaient évités dans les inscriptions.

Pour des raisons honorifiques, les mots se référant au roi et aux dieux étaient souvent antéposés. Les deux noms les plus courants du roi étaient inscrits à l'intérieur de cartouches ou « cercles royaux «, représentations stylisées de boucles formées par une corde de double épaisseur dont les extrémités étaient nouées en bas.

4   DÉVELOPPEMENT DES FORMES CURSIVES

Les Égyptiens utilisèrent les hiéroglyphes depuis l'époque du développement du système, vers 3000 av. J.-C., jusqu'à l'époque de l'Empire romain. La dernière inscription hiéroglyphique date de 394 apr. J.-C. La forme et le nombre des signes restèrent à peu près constants jusqu'à la période gréco-romaine (après 332 av. J.-C.), pendant laquelle le nombre de signes, en particulier celui des phonogrammes, augmenta beaucoup.

Vers le début de l'Ancien Empire (autour de 2649 av. J.-C.), les Égyptiens avaient toutefois développé une écriture plus cursive qui remplaça les hiéroglyphes dans la très grande majorité des documents écrits à l'encre sur papyrus. Ce type d'écriture est qualifiée de hiératique (du grec hieratikos, « sacerdotal «). Les Grecs l'avaient nommé ainsi parce que vers le VIIe siècle av. J.-C., elle servait surtout à la transcription de textes religieux.

Pour tous les autres types de texte, on utilisait une écriture encore plus cursive et entrelacée qu'on appelait le démotique (du grec demotikos, « populaire «). Même si l'écriture hiéroglyphique demandait beaucoup plus de temps que les écritures hiératique ou démotique, la première continua d'être utilisée pour les inscriptions gravées sur les monuments. Précisément parce qu'elle était pictographique, les Égyptiens la considéraient comme une partie intégrante de la décoration des monuments.

5   DÉCHIFFREMENT DES HIÉROGLYPHES

Les Romains pensaient que les hiéroglyphes égyptiens étaient symboliques et allégoriques, et non phonétiques. Cette théorie prévalut jusqu'à la Renaissance. En 1799, un soldat de Napoléon Bonaparte qui participait à la campagne d'Égypte découvrit la pierre de Rosette, stèle recouverte d'inscriptions bilingues (196 av. J.-C.), avec un décret de Ptolémée V en grec, en égyptien hiéroglyphique et en démotique. Un diplomate suédois, Johan David Åkerblad, fit avancer la recherche en identifiant quelques-unes des lettres phonétiques de la version cursive du texte. Le physicien et égyptologue britannique Thomas Young alla plus loin en ajoutant l'identification de quelques noms propres.

Toutefois, c'est le travail (commencé en 1821) de l'égyptologue français Jean-François Champollion, qui permit de comprendre la nature phonétique des deux écritures égyptiennes. Les intuitions de Champollion, à l'origine de ses recherches furent confirmées par des cartouches, communs à la pierre de Rosette et à d'autres monuments ptolémaïques. Après l'identification de noms et de titres gréco-romains, il en déduisit des valeurs phonétiques qu'il combina avec sa connaissance du copte, le dernier stade de la langue égyptienne. Il fut ainsi capable de déchiffrer des cartouches pharaoniques plus anciens. Au milieu du XIXe siècle, l'écriture était entièrement déchiffrée.

Voir aussi égyptien antique ; alphabet ; écriture.

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