Devoir de Philosophie

Hussein Ier de Jordanie

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

jordanie

1   PRÉSENTATION

Hussein Ier de Jordanie (1935-1999), roi de Jordanie de 1952 à sa mort.

2   UN JEUNE ROI PLONGÉ DANS LA TOURMENTE DU PROCHE-ORIENT

Né à Amman, Hussein ibn Talal est le petit-fils du roi Abd Allah ibn Hussein, fondateur de la monarchie hachémite de Jordanie. Il reçoit une éducation musulmane avant d’intégrer les bancs du Victoria College d’Alexandrie (Égypte), fleuron de l’enseignement britannique au Proche-Orient. Il part ensuite étudier en Angleterre, à la prestigieuse Harrow School. Le 20 juillet 1951, il est le témoin de l’assassinat de son grand-père à Jérusalem par un Palestinien. Un an plus tard, en août 1952, il est appelé à régner après que son père Talal a été jugé inapte à gouverner pour incapacité mentale. Tandis qu’un conseil de régence est mis en place, le jeune souverain suit l’enseignement de l’Académie militaire royale de Sandhurst.

Couronné en 1953, Hussein Ier de Jordanie hérite d’un petit royaume dangereusement situé entre Israël et des pays arabes hostiles à l’État hébreu, dans un contexte géopolitique marqué aussi par la guerre froide. Son éducation très britannique, ainsi que les soupçons de collusion avec Israël qui pèsent sur sa famille, jouent en outre en sa défaveur. Alors que le nationalisme arabe, incarné notamment par Gamal Abdel Nasser en Égypte, connaît un succès grandissant, Hussein est présenté comme un traître et un pion de l’Occident. Dès 1965, se sentant vulnérable, il désigne son frère Hassan comme prince héritier.

3   UN « ÉQUILIBRISTE « ENTRE MONDE ARABE ET OCCIDENT

La guerre des Six-Jours, en 1967, permet à Hussein de renouer les liens de solidarité avec ses voisins arabes contre Israël. Mais la victoire israélienne coûte à la Jordanie la moitié de son territoire, avec la perte de la Cisjordanie et de la partie arabe de Jérusalem. Le petit État devient une pièce clé dans la recherche d’une solution au conflit. Surtout, il devient la base arrière des mouvements de résistance armée palestiniens, réunis au sein de la nouvelle Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). En proie aux tentatives de déstabilisation de son régime menées par une organisation qui menace son autorité et lui dispute la représentation des Palestiniens, le roi Hussein lance l’assaut contre les combattants de l’OLP en septembre 1970. L’armée royale jordanienne parvient à écraser dans le sang la révolte palestinienne et à expulser l’OLP de Jordanie l’été suivant (voir Septembre noir). Si la souveraineté de l’État jordanien est préservée, le roi Hussein se retrouve isolé dans le camp arabe ; les relations diplomatiques avec la Syrie, fer de lance de l’insurrection palestinienne, sont notamment rompues.

Face à la nécessité de négocier avec l’OLP, compte tenu de l’importante population de réfugiés palestiniens établie en Jordanie (environ les deux tiers de la population du royaume), Hussein renoue le dialogue avec Yasser Arafat, dès 1974, lors du sommet de la Ligue arabe à Rabat, au Maroc. En 1978, alors qu’il est un partisan d’un règlement négocié de la question palestinienne, Hussein condamne les accords de Camp David conclus en 1978 entre l’Égypte et Israël. Mais, paradoxalement, en 1973, il n’entraîne pas son pays dans la guerre du Kippour et, selon certaines sources historiques, se serait secrètement rendu en Israël pour prévenir le Premier ministre israélien Golda Meir de l’imminence d’une attaque syro-égyptienne.

En 1988, le déclenchement de la première Intifada dans les territoires occupés par Israël, que Yasser Arafat parvient à exploiter habilement, marque un tournant dans la politique du leader jordanien. L’ancien promoteur d’un projet de fédération jordano-palestinienne rompt tout lien avec la Cisjordanie et renonce à toute revendication sur ce territoire.

4   LE PROMOTEUR DE LA PAIX ISRAÉLO-ARABE

À l’intérieur, cependant, Hussein de Jordanie est confronté au mécontentement croissant de sa population contre les mesures d’austérité économique imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et la corruption du régime (émeutes de 1989), la contestation s’accompagnant de la montée d’une opposition islamiste (Frères musulmans). Dans ces circonstances, il décide de sacrifier ses amitiés occidentales au profit de l’opinion de sa population et soutient l’Irak de Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe (1990-1991). Contraint de lancer un processus de démocratisation, il organise en novembre 1993 des élections pluripartistes.

Si ses relations avec les États-Unis ont été ternies par ses positions lors de la crise du Golfe, il retrouve rapidement son rôle de premier plan dans le processus de paix. En 1994, à la suite des accords israélo-palestiniens de 1993 (accord de Washington), il signe à son tour un traité de paix avec Yitzhak Rabin. Mais, s’ajoutant aux effets d’une politique d’ajustement économique et de rigueur budgétaire, le manque d’effets positifs de cette normalisation crée une forte hostilité dans la population et interrompt la politique d’ouverture démocratique.

Atteint d’un cancer et soigné aux États-Unis, Hussein continue d’imposer sa réputation d’homme de paix lors des négociations du mémorandum de Wye Plantation, signé par Yasser Arafat et Benyamin Netanyahou en octobre 1998. De retour en Jordanie, il organise sa succession et, en janvier 1999, il écarte du trône le prince héritier Hassan, au profit de son fils Abdallah. Il meurt un mois plus tard, le 7 février 1999, après 46 années de règne. Il laisse l’image d’un roi populaire et d’un chef d’État courageux et obstiné, qui a survécu à plusieurs attentats et complots et a su renforcer la place de son royaume dans un Proche-Orient déchiré.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles