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Hussein, Saddam

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION Hussein, Saddam (1937-2006), homme politique irakien, président de la république d’Irak de 1979 à 2003.
2   ASCENSION POLITIQUE AU SEIN DU PARTI BAAS Né à Tikrit, dans une famille paysanne de confession musulmane sunnite, Saddam Hussein gagne la capitale irakienne, Bagdad, en 1955. Il adhère au Baas, le « Parti de la Renaissance Arabe socialiste «, dès 1957, et gravit rapidement les échelons du parti. En 1959, il prend part au complot organisé contre le régime du général Karim Kassem. Obligé de fuir, il s’exile au Caire, où il étudie le droit tout en poursuivant ses activités politiques. Il rentre en Irak en 1963, à la faveur de la prise de pouvoir du général Aref. Soupçonné de comploter contre ce dernier, il est arrêté et emprisonné en 1964 dans le cadre d’un vaste mouvement d’éviction des dirigeants baasistes.
Après son évasion, en 1966, il prépare un plan de renversement du régime, qui aboutit avec succès au coup d’État du 17 juillet 1968. Le Baas porte le général Hassan al-Bakr à la tête du pays, tandis que Saddam Hussein est nommé vice-président du Conseil de commandement de la révolution (CCR).
3   ACCESSION AU POUVOIR ET GUERRE CONTRE L’IRAN Au cœur d’un noyau de collaborateurs fidèles, parents pour la plupart et originaires de sa ville natale, Saddam Hussein assure sa domination sur l’appareil politique et militaire en éliminant ses rivaux politiques et en établissant le contrôle du Baas sur l’armée. Numéro deux du pays, il succède tout naturellement au général Hassan al-Bakr à la suite de son retrait politique en 1979. Saddam Hussein cumule alors les fonctions de chef de l’État, de chef suprême des forces armées, de secrétaire général du Baas et de président du CCR. Il met en place un régime autocratique et policier visant tous ses ennemis de l’intérieur comme de l’extérieur.
Dès son accession au pouvoir, il orchestre une vague d’épurations au sein même de son parti et dans les milieux d’opposition. Il durcit la répression contre les chiites (majoritaires dans la population) — 30 000 chiites sont déportés, et l’imam iranien Khomeiny, réfugié en Irak depuis 1963, est expulsé — et contre les Kurdes, alors qu’il leur a lui-même accordé une certaine autonomie quelques années auparavant. Sur le plan international, il freine la coopération avec l’URSS et se rapproche des pays arabes modérés, notamment les monarchies pétrolières du Golfe persique, ainsi que des pays occidentaux, la France en particulier.
En septembre 1980, redoutant la propagation de la révolution islamique iranienne, il déclare nul et non avenu l’accord qu’il avait lui-même négocié avec Téhéran en 1975, et attaque l’Iran. Parallèlement, il coopère avec la Turquie pour détruire l’irrédentisme kurde. En 1987, la « guerre des villes « ne donnant guère de résultats, il recourt à l’utilisation d’armes chimiques contre les villages kurdes. À l’instar de l’Iran, l’Irak sort exsangue de cette guerre longue et meurtrière, à laquelle met fin le cessez-le-feu du 20 août 1988 (voir guerre Iran-Irak).
4   INVASION DU KOWEÏT ET MISE AU BAN DES NATIONS Fort d’une armée expérimentée et bien équipée, en partie grâce au soutien financier et technologique des pays occidentaux, Saddam Hussein tente de s’imposer au niveau régional et fait pression sur son ancien allié koweïtien pour qu’il efface la dette irakienne. La question financière se double d’un vieux contentieux territorial et, alors que les négociations entre les deux pays échouent, l’Irak envahit et annexe le Koweït le 2 août 1990. Menés par les États-Unis, les pays occidentaux et une partie des pays arabes répondent à cette agression en formant une coalition militaire contre l’Irak (voir guerre du Golfe), sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU). Écrasée par les bombardements des forces de la coalition, qui commencent en janvier 1991, l’armée irakienne est contrainte de se retirer de l’émirat à l’issue de six semaines de guerre. Saddam Hussein parvient cependant à réprimer durement les soulèvements des chiites, au sud, et des Kurdes, au nord. Il perd toutefois le contrôle de ces territoires, placés sous protection internationale par des zones d’exclusion aérienne.
À l’issue de la guerre du Golfe, le Conseil de sécurité de l’ONU vote le boycottage économique et financier du pays et oblige l’Irak à démanteler son arsenal de destruction massive. Les sanctions imposées au pays plongent la population dans la misère, sans entamer réellement le pouvoir de Saddam Hussein. Mis au ban de la scène internationale, et contesté au sein même de la classe dirigeante irakienne, Saddam Hussein durcit la dictature et étend la répression jusqu’aux membres de sa famille. En 1995, il organise un référendum portant sur le renouvellement de son mandat présidentiel pour sept ans. Le score qu’il obtient alors, 99,96 p. 100 de « oui «, discrédite largement la régularité du scrutin dans l’opinion publique internationale.
5   DÉSARMEMENT ET STRATÉGIES D’OBSTRUCTION Tout au long des années 1990, les manœuvres militaires de l’Irak, ainsi que son refus de se plier aux inspections menées par l’ONU pour contrôler son désarmement, entraînent la reconduite des sanctions économiques et une succession d’opérations punitives américano-britanniques. Ainsi, les États-Unis bombardent-ils de nouveau l’Irak lorsqu’en août 1996 Saddam Hussein tente de reprendre pied au Kurdistan, profitant des conflits opposant les factions kurdes. La question du désarmement et du rôle des experts américains dans la Commission spéciale des Nations unies chargée de cette mission (Unscom) conduit en novembre 1997 à une grave crise et à la menace par les États-Unis d’une intervention d’envergure. Celle-ci est évitée grâce à l’action de Kofi Annan, qui signe à Bagdad un accord avec Saddam Hussein sur les conditions de la mission de l’Unscom. L’obstruction mise par l’Irak à la visite de certains sites stratégiques entraîne de nouveau des bombardements américano-britanniques en décembre 1998.
À l’intérieur, alors que la population subit les effets catastrophiques de l’embargo, le dictateur irakien continue de consolider son pouvoir absolu en réprimant toute opposition. Après avoir fait élire, en mai 2001, son fils Qsay à la direction du parti Baas, Saddam Hussein est réélu le 16 octobre 2002 à la présidence de la République pour sept ans, lors d’un référendum qui recueille 100 p. 100 de participation et 100 p. 100 de « oui «.
À la suite des attentats perpétrés aux États-Unis le 11 septembre 2001, l’Irak de Saddam Hussein se retrouve au centre de la guerre contre le terrorisme international menée par le président américain Georges W. Bush, pour qui l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord constituent un « axe du mal, armé pour menacer la paix du monde «. Sous la pression accrue de l’administration américaine, Saddam Hussein annonce en septembre 2002 qu’il accepte sans condition le retour en Irak des experts en désarmement de l’ONU.
6   GUERRE ET ARRESTATION La résolution 1441 de l’ONU du 8 novembre 2002 exige l’élimination par l’Irak de ses armes de destruction massive sous peine d’un recours à la force. Tout en poursuivant une politique de défi face à la communauté internationale, Saddam Hussein donne aux inspecteurs de l’ONU des signes d’engagement sérieux dans le désarmement, tandis que les États-Unis commencent l’acheminement de leurs troupes dans la région du Golfe. Le Conseil de sécurité de l’ONU demeure cependant divisé sur l’opportunité de recourir à la force contre l’Irak. Face à ces divisions, George W. Bush lance le 18 mars 2003 un ultimatum de 48 heures à Saddam Hussein pour qu’il quitte le pouvoir. Il ordonne finalement les premiers bombardements sur Bagdad le 20 mars.
Le sort de Saddam Hussein, qui exhorte la population irakienne à la guerre sainte, est rapidement incertain. Son bunker est bombardé le 7 avril et la capitale est prise par les forces anglo-américaines les 8-9 avril. Elles procèdent alors au déboulonnage symbolique des statues du dictateur en fuite. Près de 9 mois plus tard, le 13 décembre 2003, Saddam Hussein est arrêté par l’armée américaine alors qu’il est réfugié dans une cachette située à 7 mètres de profondeur à proximité de son fief, Tikrit. Sa capture est accueillie avec soulagement par l’ensemble de la communauté internationale et par la majorité des Irakiens.
Alors que la transition démocratique de l’Irak se met progressivement en place dans un contexte de violence persistante, le premier procès de Saddam Hussein pour « crimes contre l’humanité « (assassinat de 148 civils dans un village chiite en 1982) s’ouvre en octobre 2005 à Bagdad, devant le Tribunal spécial irakien (TSI), créé par décret en décembre 2003 par l’administrateur américain provisoire de l’Irak, Paul Bremer. À l’issue d’un procès marqué par l’assassinat de plusieurs avocats, par le renvoi de plusieurs juges et par le rejet de nombreux témoins, Saddam Hussein est condamné à mort par pendaison le 5 novembre 2006 ; il est exécuté le 30 décembre 2006. Cette exécution précipitée, dans un contexte intérieur marqué par les affrontements entre chiites et sunnites, rend impossible la tenue de la douzaine d’autres procès prévus, notamment sur les massacres contre 200 000 Kurdes (1988, opération Al-Anfal) et contre des centaines de milliers de chiites (écrasement de la révolte de 1991).
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