il dut faire entrer des militaires au sein de son gouvernement
Publié le 02/11/2014
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En 1970, Salvador Allende (1908-1973) entame la difficile succession d'Eduardo Frei à la présidence du Chili. Son élection tient du miracle. Il s'est en effet appuyé sur une coalition hétéroclite, composée de communistes, de socialistes, de radicaux et de l'aile gauche de la démocratie chrétienne. Avec 36% des voix, il ne devance le candidat de la droite que de 40 000 voix. Tout de suite, son action sera freinée par les deux Chambres où l'opposition est toujours majoritaire. Néamoins, il poursuit la reforme agraire entamée par Frei et va plus loin. Il nationalise les mines de cuivre et fait passer sous contrôle étatique les grandes banques, le secteur textile, celui du papier, les houillères et même le secteur sidérurgique. Il va sans dire que cette politique, timidement amorcée par Frei, heurte de front les intérêts nord-américains. Les Etats-Unis coupent aussitôt les crédits et mettent en place un blocus financier des plus efficace. Très vite, Allende perd le soutien de l'aile gauche de la démocratie chrétienne et doit faire face à une agitation popu‑
laire spontanée ou organisée par la droite. Les ménagères se plaignent des pénuries, le syndicat des transporteurs déclenche une grève qui paralyse l'économie jusqu'en novembre 1972. Sentant le pouvoir lui échapper, Allende fait entrer deux militaires dans son gouvernement en novembre 1972.
L'opposition de droite conserve la majorité dans les deux Chambres lors des élections de mars 1973. Mais n'ayant pas obtenu les 2/3 des sièges, elle ne peut s'opposer aux décrets présidentiels. Il n'est guère aisé de gouverner sans le soutien des Chambres. L'agitation va croissant et, sur place, "on" sent des événements importants se préparer.
L'assassinat, en juillet, de l'aide de camp d'Allende, Arturo Araya Marin, ne contribue pas à la détente. Entre le 18 et le 27 août, les militaires au gouvernement démissionnent l'un à la suite de l'autre". Le 11 septembre 1973, une junte militaire, avec le général Pinochet à sa tête, s'empare du pouvoir. Allende trouve la mort dans son palais présidentiel. La junte prétextera un complot communiste devant avoir lieu le 19 septembre pour légitimer son action. Le Chili entre alors dans une longue période de dictature. Elle durera seize ans.
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