IN MEMORIAM d Alfred Tennyson

IN MEMORIAM. Poème du poète anglais Alfred Tennyson (1809-1892), publié en 1850, écrit en souvenir d’un ami intime du poète, Arthur H. Hallam, mort à 22 ans en 1833. Commencé l’année de la mort d’Hallam, le poème qui comprend 131 paragraphes, ne fut publié que dix-sept ans après. C’est la longue plainte d’une âme plongée dans une immense douleur, brisée par un malheur irréparable. En prenant comme point de départ la mort de son ami, thème qui donne son unité à l’œuvre, le poète alfronte dans ce monologue philosophique le problème de l’immortalité, considéré sous ses aspects spirituels les plus divers ; le doute, la peur, la confiance tour à tour envahissent son âme. La mort de son ami soulève chez Tennyson

les problèmes fondamentaux de l’homme, le problème de la foi et celui de l’immortalité. Du fond de sa douleur, le poète remonte lentement vers une plus grande sérénité ; celle-ci provient du sentiment d’une survivance spirituelle, de la foi en Dieu et de la confiance envers les hommes. Son prologue et son épilogue, sa division arbitraire en 3 parties - « Désespoir « [Despair;, « Regret « [Regret], « Espérance « [Hope] marquent les affinités du poème avec la poésie élégiaque anglaise de ce siècle mélancolique, qui va de 1733 à 1840. Tennyson a remanié le poème jusqu’en 1850 ; il y a introduit la partie proprement explicative et les passages « philosophiques «. En fait, c’est le noyau lyrique et élégiaque qui en est la partie la plus belle ; le tempérament poétique de Tennyson s’y révèle tout entier. Dès sa parutiion, et malgré une critique opposée, In memoriam fut très bien accueilli ; il marqua le début de cette admiration quasi-fanatique dont les contemporains entouraient Tennyson pendant les quarante dernières années de sa vie. A la suite de la publication de cette œuvre, Tennyson fut élu, vers la fin de 1850, Poète Lauréat. La cadence employée dans ce poème (vers octosyllabique, rimes a-b-b-a) a pris le nom de « In Memoriam Stance «.