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Inca

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Inca (« Fils du Soleil «), nom des souverains du peuple quechua, au Pérou (vallée de Cuzco), qui ont établi un empire sur la cordillère des Andes qui va être défait au milieu du XVIe siècle lors de la conquête espagnole. Le terme désigne à la fois le souverain de l’Empire lui-même, mais également la tribu qui est à l’origine de son édification qui s’est enrichie de l’ensemble des peuples amérindiens qui lui sont soumis.

2   HISTOIRE
2.1   Constitution de l’Empire

À l’origine, les Incas constituent une petite tribu guerrière qui réside dans la région de plateaux, au sud de la Cordillère centrale du Pérou. Au XIIe siècle, ils commencent à s’installer dans la vallée de Cuzco, soumettant les peuples voisins et leur imposant un tribut. Cependant, il est encore trop tôt pour parler d’expansion : la conquête se limite à quelques épisodes de pillages contre des tribus voisines. La tribu Inca ne fait pas preuve à cette époque d’une volonté d’étendre sa domination sur la région. Sous le règne du sixième empereur inca, Roca au XIVe siècle, leur plus grande avancée n’excède pas un rayon de 30 kilomètres au sud de la capitale, Cuzco.

L’expansion commence véritablement au début du XVe siècle, à la fin du règne du huitième empereur inca, Viracocha. Son fils Yupanqui assure la défense de Cuzco contre les prétentions d’une puissante tribu, les Chancas. Ceux-ci sont défaits en 1438 et soumis à l’ordre inca. Cette victoire permet à Yupanqui de se proclamer empereur sous le nom de Pachacutec. Commence alors la conquête qui s’étend sur presqu’un siècle. À partir d’un petit fief qui n’est encore qu’une modeste bourgade rurale, les Incas vont construire un empire dont la puissance et la richesse est symbolisée par l’édification d’une capitale somptueuse sur le site historique de Cuzco.

2.2   Apogée de l’Empire

L’Empire atteint son apogée sous le règne du fils de Túpac, Huayna Capac onzième empereur inca. En 1525, le territoire placé sous domination inca comprend la partie méridionale de la Colombie et s’étend sur les frontières actuelles de l’Équateur, du Pérou, jusqu’à la Bolivie en incluant une partie de l’Argentine et du Chili. L’ensemble représente près de 3 500 kilomètres du nord au sud et 800 kilomètres d’est en ouest. Ce territoire regroupe près de huit millions de sujets soumis à l’autorité de droit divin de l’empereur.

Huayna Capac meurt en 1527 après avoir vu accoster en baie de Guayaquil un vaisseau espagnol d’où débarque un homme blanc : Francisco Pizarro. Deux des fils du souverain, Huascar et Atahualpa, briguent le trône, et la lutte acharnée qu’ils se livrent ne s’achève qu’en 1532 par la capture de Huascar et contribue à affaiblir l’Empire.

2.3   Chute de l’Empire

Le conquistador espagnol débarque de nouveau en 1531 sur la côte, accompagné d’une troupe d’environ 180 hommes pourvus d’armes à feu. Craignant que Pizarro ne le renverse pour offrir son trône à Huascar, Atahualpa fait exécuter son demi-frère.

Le 16 novembre 1532, Pizarro prend le prétexte du refus d’Atahualpa de se convertir au christianisme pour le capturer. L’empereur propose une pièce emplie d’or pour prix de sa rançon. Sans rencontrer de résistance de la part des Incas, qui pensent que ces Espagnols à peau claire sont des demi-dieux incas de retour sur terre, Pizarro et sa troupe prennent possession du vaste Empire. Le 29 août 1533, alors que de grandes quantités d’or sont rassemblées dans tout le pays pour faire libérer l’empereur, Pizarro fait exécuter Atahualpa après un simulacre de procès, et permet à Manco Capac, l’un des frères de Huascar, de monter sur le trône.

Quelques années plus tard, Manco Capac conduit une révolte contre les Espagnols. Vaincu et contraint de se réfugier dans les montagnes, il est assassiné par ses compagnons. Le dernier prétendant au trône inca, Túpac Amaru, fils cadet de Manco Capac et dernier représentant de la lignée mâle, est décapité par les Espagnols en 1572.

3   CAUSES DE L’EFFONDREMENT

La domination espagnole qui s’est imposée sur cet Empire immense puissamment structuré, et dont les causes sont connues, ne cesse de surprendre : il n’aura fallu que quelques mois à une troupe composée de moins de 200 hommes pour s’imposer face à une population qui compte plus de huit millions d’individus. Les raisons qui expliquent la rapidité de cette conquête sont nombreuses et tiennent à la fois du fait religieux, politique et militaire.

Le fait religieux est certainement le plus déterminant. Pizarro a immédiatement profité de la croyance inca qui reconnaît aux hommes blancs la qualité de dieux, lui-même étant assimilé au dieu Viracocha dont les incas attendent le retour. Ce seul élément suffit à expliquer l’absence de résistance des incas face aux agissements espagnols qui sont interprétés comme l’incarnation d’une volonté divine. Le conquistador espagnol profite ainsi des mêmes circonstances qui ont permis à Hernán Cortés d’asseoir sa domination sur les Aztèques. En fin politique, Pizarro a su utiliser les élites incas et jouer de leurs rivalités pour imposer sa puissance. Il bénéficie également de la démesure de l’Empire, incapable de réaliser l’intégration de ses conquêtes, et qui doit faire face à la rébellion d’ethnies mal pacifiées. La supériorité militaire des Espagnols tient quant à elle à la possession d’armes à feu qui suscite une terreur intense chez les Incas.

Malgré l’engloutissement de la civilisation inca sous des siècles de domination européenne et chrétienne, le souvenir du combat des Incas demeure encore vivace et le peuple quechua attend l’arrivée des vrais Viracochas : la principale organisation d’opposition terroriste au gouvernement péruvien s’appelle Túpac Amaru.

4   LES CARACTÉRISTIQUES DE LA CIVILISATION INCA
4.1   Administration

À l’apogée de leur puissance, les Incas ont développé un système administratif et politique sans équivalent parmi les sociétés amérindiennes. L’État inca s’apparente à une théocratie fondée sur l’agriculture, organisée selon un système rigide de castes et dominée par le tout-puissant Inca, qui est vénéré à l’égal d’un dieu vivant. En-dessous de l’Inca, l’organisation est structurée autour de classes sociales hiérarchisées qui constituent une noblesse sur laquelle l’Inca s’appuie afin de diffuser son autorité sur l’ensemble de la population. Au premier rang figurent les membres de la famille royale, notamment la descendance mâle de l’Inca, qui résident dans la capitale. L’élite aristocratique se complète des administrateurs impériaux et d’une « noblesse d’épée « composée de ceux qui se sont distingués dans l’art du combat. Enfin, les dignitaires religieux, dont les plus hauts représentants sont issus de la famille du souverain lui-même, participent à l’organisation de l’ordre inca.

Du point de vue administratif, l’Empire (appelé Tahuantinsuyu, « le pays des quatre quarts «) est divisé en quatre grandes régions ou quarts. Ces régions sont subdivisées en provinces et en plusieurs autres unités territoriales de moindre importance, dont la plus petite est la propriété familiale étendue, connue sous le nom de ayllu. La mise en culture des ayllus, pratiquement autosuffisantes, est strictement contrôlée par l’État. Des experts du gouvernement supervisent la sélection et l’ensemencement des cultures, et enseignent aux fermiers les techniques de drainage, de fertilisation, d’irrigation de vallée à vallée et de terrassement. Une partie de chaque moisson est prélevée par l’État et stockée dans des entrepôts gouvernementaux, afin d’être distribuée en cas de besoin.

4.2   Organisation économique

L’économie est avant tout une économie rurale de cultures. Les plus répandues sont la culture de la pomme de terre et du maïs. Les incas pratiquent néanmoins l’élevage de lamas utilisés en qualité de bêtes de somme, alors que l’alpaga est domestiqué pour la qualité de sa laine.

Le gouvernement de Cuzco garde un contact étroit sur la marche des affaires de l’Empire grâce à une organisation très élaborée. Une pratique active du recensement qui concerne tant le compte des troupes, des réserves, ou de la population, est tenu au moyen du quipu, qui prend la forme d’un ensemble de cordes de différentes couleurs nouées selon un système de nœuds codés et permet une connaissance fine du niveau de ressources de l’Empire. Un réseau complexe de routes pavées reliant toutes les régions de l’Empire facilite les communications ; des coureurs entraînés, qui se relaient, peuvent parcourir jusqu’à 400 kilomètres par jour en suivant ces routes. Des bateaux en bois de balsa offrent un moyen de transport rapide le long des fleuves et des rivières. Le contrôle rapproché qu’exercent les administrateurs impériaux qui peut aller jusqu’au déplacement des populations pour les implanter dans une nouvelle région pour des raisons économiques ou politiques, est en grande partie rendu possible par ce système de communications d’une remarquable efficacité.

4.3   Art

Les réalisations les plus impressionnantes de la civilisation inca consistent en des temples, des palais et des forteresses militaires, dont la plus connue reste le Machu Picchu. Cette architecture est particulièrement luxueuse notamment à Cuzco, la ville des Dieux qui abrite le grand temple du Soleil, édifice religieux richement décoré. Parmi les autres réalisations d’exception, on peut citer la construction de ponts de corde suspendus (certains dépassant 100 mètres de long), de canaux d’irrigation et d’aqueducs.

Le bronze (un alliage de cuivre et d’étain) est fréquemment utilisé pour le façonnage des outils et des ornements, même si l’orfèvrerie en tant que telle est une technique mal connue. L’or et l’argent n’ont ainsi qu’une valeur symbolique car ce sont les tissus qui constituent les biens les plus précieux, le tissage restant sans conteste l’art majeur pratiqué par les Incas. On comprend ainsi mieux la convoitise et la cupidité des Espagnols, qui sans peine aucune, ont ainsi pu piller les métaux précieux du Nouveau Monde.

4.4   Religion

La religion est fortement formalisée. Viracocha, le dieu inca suprême est adoré comme le créateur de tout être vivant. Les autres divinités qui font l’objet d’un culte sont les dieux du Soleil, des Étoiles et du Temps, et les déesses de la Lune, des Moissons et de la Mer. Les cérémonies et rituels incas, nombreux et souvent très élaborés, sont principalement liés à l’agriculture et au déroulement des cycles saisonniers. Lors des cérémonies les plus importantes, des victimes sacrificielles, le plus souvent des animaux, mais aussi des hommes, sont offertes aux dieux.

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