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Inkatha

Publié le 04/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Inkatha (Inkatha Freedom Party, IFP), parti politique nationaliste zoulou d’Afrique du Sud fondé en 1975 par le chef zoulou Mangosuthu Buthelezi.

2   UN PARTI NATIONALISTE ZOULOU LIÉ AU POUVOIR BLANC

Quand, en 1975, le chef zoulou Mangosuthu Buthulezi, Premier ministre du bantoustan du Kwa Zulu, décide de créer son parti, il choisit délibérément de se référer à la tradition zouloue et de former un parti national. Il le baptise Inkatha, du nom de l’anneau sacré symbolisant l’unité du peuple zoulou. L’Inkatha apparaît immédiatement dans les faits comme un parti zoulou : sur les 1 200 sections existant en 1984, 95 p. 100 regroupent des Zoulous, 1 000 sont situées en zone rurale, à peine 200 dans les villes. Il se développe rapidement : ses effectifs oscillent entre 200 000 et 1 million de membres ; aux élections législatives du Kwa Zulu, en 1978, il remporte la quasi-totalité des sièges.

Parti légal, il se pose en rival de l’ANC de Nelson Mandela, interdit dès 1960. Affichant la volonté de lutter contre l’apartheid de l’intérieur, il entretient de bonnes relations avec le pouvoir blanc sud-africain.

3   LA GUERRE AVEC L’ANC

Accusé de promouvoir les divisions ethniques au lieu de tenter d’unifier le pays autour d’une vision commune, l’Inkatha s’oppose violemment à l’ANC à partir de la révolte de Soweto en 1976, tentant de s’implanter dans les cités noires, sans succès. Une guerre impitoyable oppose les « Comrades « de l’ANC aux « Vigilantes « de l’Inkatha, lesquels bénéficient du soutien de la police sud-africaine. Les violences perdurent pendant les négociations menées au début des années 1990 pour le démantèlement de l’apartheid. Elles auraient fait plus de 12 000 morts entre 1980 et 1994.

4   L’INTÉGRATION DIFFICILE SUR L’ÉCHIQUIER POLITIQUE SUD-AFRICAIN

La fin de l’apartheid puis l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela réduisent considérablement l’influence de l’Inkatha. Aux élections nationales d’avril 1994, auxquelles l’Inkatha refuse d’abord de participer, le parti zoulou recueille 10,5 p. 100 des votes et obtient 43 sièges sur les 400 de la nouvelle Assemblée. Dans un souci d’ouverture et de réconciliation nationale, son chef historique, Mangosuthu Buthelezi, est nommé ministre de l’Intérieur. Devant le refus des autorités d’accorder plus d’autonomie au KwaZulu-Natal, province à laquelle a été intégré le Kwa Zulu, les députés de l’Inkatha boycottent le Parlement, refusant en mai 1996 de ratifier la nouvelle Constitution. Le climat de violence dure encore quelque temps, puis l’apaisement vient avec la promulgation de la Constitution qui respecte les particularismes et attribue des pouvoirs importants aux assemblées provinciales.

En dépit de sa participation au gouvernement de Nelson Mandela, puis à celui de son successeur, Thabo Mbeki, le poids de l’Inkatha sur l’échiquier politique sud-africain diminue progressivement, tandis que l’ANC s’impose. Le mouvement nationaliste zoulou obtient 34 sièges aux élections législatives de juin 1999, puis 28 à celles d’avril 2004. Surtout, lors de ce dernier scrutin, il perd le contrôle de la province du Kwazulu-Natal, son bastion historique, au profit de l’ANC.

Dans le rapport rendu en 2003 par la Commission vérité et réconciliation (TRC) mise en place en 1995 pour faire la lumière sur les violations des droits de l’homme sous l’apartheid, l’Intakha est désigné comme le plus grand violateur des droits de l’homme au Kwa Zulu après l’État, une conclusion vivement réfutée par son leader, Mangosuthu Buthelezi.

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