Jean Jaurès
Publié le 30/04/2011
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« Ce n'est pas seulement par la force des choses que s'accomplira la révolution sociale. C'est par la force des hommes. « « Ils ont tué Jaurès « hurle la foule ce 31 juillet 1914. Le grand orateur, l'unificateur de la SFIO et l'artisan du pacifisme vient d'être assassiné. En ce début de siècle, une partie de la France est en deuil, elle vient de perdre un apôtre du socialisme français. Ce professeur de philosophie reçu troisième à l'agrégation (après Henri Bergson) prend toute sa dimension politique pendant l'affaire Dreyfus. Jaurès défend brillamment le capitaine Dreyfus et démontre son innocence dans la Petite République. Député républicain à vingt-cinq ans, ses préoccupations sociales lui font changer de camp. Dès lors, il milite pour un socialisme ouvrier et syndical. Sa voix, sa gestuelle (poings liés et mains tendues vers le ciel) en font un député hors du commun, un porte- parole exceptionnel des idées socialistes. C'est un grand orateur dans la tradition de l'éloquence parlementaire. Ses discours sont pétris d'émotion et retentissent avec force dans l'hémicycle. En avril 1904, Jaurès fonde le journal l'Humanité et participe à la création de la SFIO en 1905. On lui doit d'avoir unifié les partis socialistes. En 1907, il préside l'Internationale et milite au côté de Clemenceau pour la séparation des Églises et de l'État. Menant son action politique avec fougue et sincérité, Jaurès prône le collectivisme et le syndicalisme, bien que séparé de la CGT. Ses positions sont celles d'un visionnaire. Il soutient les grévistes en 1908 et condamne violemment la répression de Clemenceau. S'appuyant sur la tradition révolutionnaire française, Jaurès prêche, néanmoins, un socialisme républicain et international qui entend lutter contre la montée des nationalismes (crise des Balkans). Ses prises de position en matière de politique extérieure (anticolonialiste, partisan d'un rapprochement franco-allemand) lui attirent les foudres des radicaux et la haine des nationalistes. En juillet 1914, Jaurès se prononce contre la loi des trois ans visant à rallonger le service militaire et propose un service à six mois. En condamnant la guerre à l'Assemblée, Jaurès soulève le déchaînement des nationalistes qui le considèrent comme un traître. Il paye cher son combat pour la paix puisqu'il est assassiné en 1914 par Raoul Villain, adhérent de la Ligue des jeunes amis de l'Alsace-Lorraine.
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