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Johnson-Sirleaf, Ellen

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Johnson-Sirleaf, Ellen (1939- ), femme politique libérienne, élue présidente du Liberia en 2005.

2   UNE HÉRITIÈRE DE L’ÉLITE AMÉRICANO-LIBÉRIENNE

Né à Monrovia, Ellen Johnson-Sirleaf est issue de l’élite américano-libérienne formée par les descendants d’esclaves affranchis venus des États-Unis au xixe siècle pour fonder le Liberia. Diplômée de l’université américaine Harvard, elle est économiste de formation. Elle commence sa carrière politique en 1972 comme secrétaire d’État aux Finances sous la présidence de William Tolbert. Lors du coup d’État sanguinaire mené par le sergent-chef Samuel K. Doe le 12 avril 1980, qui marque la fin du contrôle de l’État par la minorité américano-libérienne, elle reconnaît la nécessité d’un rééquilibrage politique en faveur des autochtones et est épargnée par les putschistes.

3   UNE « DAME DE FER «

Toutefois, alors que le pays sombre dans la dictature, Ellen Johnson-Sirleaf est emprisonnée à deux reprises pour avoir critiqué les exactions du président Doe et doit quitter le pays. Sa détermination lui vaut le surnom de « Dame de fer «. Elle soutient le chef de guerre rebelle Charles Taylor lorsque celui-ci lance une offensive sur Monravia contre le régime Doe en septembre 1989. Elle s’en désolidarise, alors que le pays plonge dans une longue guerre civile (1989-1996) qui provoquera la mort de 200 000 personnes. Critiqué pour ce faux pas, elle fera valoir par la suite que ce soutien a été de courte durée, présentera des excuses et qualifiera Charles Taylor de criminel.

Ellen Johnson-Sirleaf poursuit parallèlement une carrière prestigieuse : cadre à la Citybank puis haut fonctionnaire à la Banque mondiale, elle rejoint l’ONU comme directrice du bureau Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 1992 à 1997. Lors de l’élection présidentielle de juillet 1997, elle se présente contre Charles Taylor et remporte 25 p. 100 des suffrages. À la suite du départ de Charles Taylor, en août 2003, et du processus de paix aboutissant à la mise en place d’un gouvernement de transition, elle prend la tête d’une commission gouvernementale sur la bonne gouvernance (2004-2005).

4   LA PREMIÈRE PRÉSIDENTE ÉLUE D’AFRIQUE

Chef de file du Parti de l’unité, Ellen Johnson-Sirleaf se présente à l’élection présidentielle du 11 octobre 2005, qui met un terme au régime de transition. Elle passe le premier tour avec 19,8 p. 100 des voix derrière l’ancien footballeur international George Weah, qui en obtient 28,3 p. 100. Dans le face-à-face qui l’oppose au « roi George « (39 ans), enfant des bidonvilles incarnant la réussite, elle se présente comme la candidate de « la compétence et de l’expérience «. Au second tour (8 novembre), elle est élue avec 59,4 p. 100 des suffrages contre 40,6 p. 100 à son rival, qui conteste la régularité du scrutin tout en appelant ses partisans à garder le calme. Le 25 novembre, elle est finalement déclarée vainqueur et devient ainsi la première femme élue à la tête d’un pays africain.

À un peuple libérien meurtri par une guerre sanglante, Ellen Johnson-Sirleaf promet de mettre en place un gouvernement d’union nationale et de « créer les conditions d’une politique de réconciliation et d’unité nationale «. Dans un pays ruiné, et pourtant riche en ressources naturelles, elle entend encourager les investissements étrangers en épongeant la dette publique et en luttant contre la corruption endémique. Ses priorités sont le rétablissement de l’électricité et de l’eau courante dans la capitale et la scolarisation des enfants.

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