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Joumblatt, Kamal

Publié le 10/04/2013

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Joumblatt, Kamal (1917-1977), homme politique libanais, leader de la communauté druze, fondateur du Parti socialiste progressiste (PSP).

Né à Moukhtara, dans le Chouf, héritier d’une famille qui se partage le leadership sur la communauté druze libanaise — celle-ci représente environ 6 p. 100 de la population du pays —, Kamal Joumblatt, fils du préfet de la région du Chouf, berceau historique de cette communauté musulmane, entame une carrière politique sitôt ses études terminées. À 26 ans, il est élu député de cette région avant de devenir, à 29 ans, le plus jeune ministre de la première République libanaise. Il occupera diverses fonctions ministérielles tout au long de sa carrière, notamment entre 1960 à 1964, avant de se voir confier, en 1969, le double portefeuille ministériel de l’économie et de l’agriculture. Il assure alors la représentation politique de sa communauté confessionnelle d’origine, les druzes, dans un pays où l’échiquier politique est entièrement dominé par un communautarisme de partis qui s’appuie sur l’expression du sentiment religieux.

Ce système politique fondé sur la représentativité confessionnelle, consacré par la Constitution de 1926, constitue un obstacle à l’affirmation d’une véritable identité politique libanaise. La fondation, en mai 1949, du Parti socialiste progressiste (PSP) représente, pour ce partisan d’une laïcisation des structures d’État, le moyen d’inaugurer une nouvelle conception de la politique de son pays, et ce d’autant plus que les druzes sont largement minoritaires au Liban. Pourtant, malgré ce handicap, Kamal Joumblatt parvient à fédérer l’ensemble des partis de gauche au sein du Mouvement national (alliance du PSP avec le parti communiste et le parti social nationaliste) et à s’inscrire en arbitre de la vie politique. À ce titre, il participe autant à l’élection qu’à la chute de plusieurs présidents — son influence sera déterminante lors des événements de 1958 qui aboutiront au retrait de Camille Chamoun, il en sera de même vis-à-vis de Soleiman Frangié en 1970, qu’il soutiendra avant de le combattre. Ses positions en matière de politique étrangère le conduisent peu à peu à abandonner son image de réformateur laïc : il apporte un soutien inconditionnel à la cause palestinienne — il est nommé, en 1972, secrétaire du Front arabe de soutien à la révolution palestinienne — et milite en faveur des droits des musulmans contre les « privilèges « chrétiens.

Fermement opposé à l’intervention syrienne au Liban (1976), Kamal Joumblatt s’oppose à la droite musulmane qui juge avec bienveillance cette occupation armée au nom de la solidarité arabe. Bien que lui-même acquis à cette solidarité, le nationaliste qu’il est comprend que cette intervention dissimule, en réalité, les desseins hégémoniques de ce voisin trop puissant. Son intransigeance irréductible cause sa perte : il est assassiné en mars 1977.

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