kamikazes

kamikazes (en japonais, « vent divin «), pilotes de l'armée de l'air japonaise qui, au cours des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, écrasaient volontairement leurs avions remplis d'explosifs sur les navires, les bombardiers et les porte-avions américains dans l'océan Pacifique. À l’origine, le nom kamikaze désignait les typhons providentiels qui ont anéanti la flotte des envahisseurs mongols au large de l’archipel en 1274 et 1281.

L’unité Shinpû (prononciation sino-japonaise des caractères kami et kaze) est organisée fin 1944 par l’amiral Onishi Takajirô. Elle est tout d’abord utilisée depuis la base de Malabacat entre octobre 1944 et janvier 1945, alors que les Américains tentent de reconquérir les Philippines. Les avions, surnommés « fleurs de cerisier « — symbole de pureté et d’éphémère — infligent de lourdes pertes aux navires de guerre ennemis, mais les Japonais perdent cependant le contrôle de l’archipel et l’amiral Onishi doit se retrancher à Taïwan.

Les premiers avions utilisés par ces unités spéciales sont des chasseurs (Zéro) et des bombardiers (Mitsubishi, le « Betty « des Américains). À la fin de la guerre, les usines japonaises commencent à produire des machines spécifiquement conçues pour servir de projectiles : des avions simples et fonctionnels, souvent destinés à être largués à haute altitude par un bombardier, dotés de puissantes fusées permettant un piqué final le plus rapide possible, et rarement pourvus d’un train d’atterrissage.

Au mois de mars 1945, tandis que les Américains s’approchent dangereusement d’Okinawa, Onishi décide d’intensifier le recours aux kamikazes. La première attaque tourne au désastre, puisque aucun des seize avions-torpilles ne parvient à approcher les porte-avions américains. La seconde n’a pas vraiment plus de succès : pour huit avions engagés, un seul torpilleur est touché. Pourtant, l’enthousiasme de l’encadrement comme celui des pilotes volontaires (de jeunes appelés sans expérience, anciens étudiants en lettres pour la plupart) ne faiblit pas. Se voulant les héritiers des guerriers héroïques du Japon féodal, exaltant les valeurs du code d’éthique des samouraïs — le bushido — plusieurs milliers de jeunes gens se lancent à l’assaut des navires de guerre ennemis, leur infligeant finalement d'importantes pertes en hommes et en matériel.

L’action menée par les kamikazes, signe caractéristique de la volonté désespérée des Japonais de gagner la guerre à n’importe quel prix, serait l’un des facteurs qui aurait poussé l’état-major américain à provoquer rapidement la reddition en larguant deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.