Khrouchtchev, Nikita

Khrouchtchev, Nikita

(1894-1971) Homme politique soviétique. Parcours

Issu d'une famille modeste, il commence par travailler dans le milieu minier. Il apprend à lire sur le tard et découvre le communisme. Son adhésion au parti date de 1918. Il intègre ensuite l'académie de Moscou puis devient en 1932 deuxième secrétaire du comité du parti. Son ascension, quoique relativement lente, l'amène à occuper de 1938 à 1949 le poste de premier secrétaire du parti ukrainien. Entre-temps, il intègre le Politburo en 1939. Sa carrière bascule alors réellement après la mort de Staline où, favori à la succession du "petit père des peuples" avec Malenkov, il renverse celui-ci et devient premier secrétaire du parti. En 1955, Khrouchtchev s'est débarrassé des vice-présidents du praesidium. Sans aucune opposition désormais, il devient le nouveau maître de l'URSS.

Une ère de changements

Exhubérant et jovial d'apparence, Khrouchtchev est tout l'opposé de Staline. Son rapport au XXe congrès de 1956 dénonce les excès du stalinisme. De fait, la déstalinisation est rapidement en route. Ses premières mesures visent à réconcilier le peuple avec le régime. Il fait diminuer le temps de travail et augmente les salaires. Tout en privilégiant l'industrie lourde, il lance une grande campagne de mise en valeur de terrains agricoles. Les bonnes récoltes qui s'ensuivent le confortent dans sa position. Mais le vent de détente qui souffle sur l'URSS atteint les pays satellites qui tentent de s'émanciper, obligeant le régime à faire preuve de fermeté : émeutes en Pologne et en Hongrie en 1956. 

Sur le plan international, "Monsieur K" voyage beaucoup et renoue des relations avec l'étranger. Ses tentatives de conciliation avec Kennedy, à qui il propose une limitation de l'armement, et son passage à l'ONU en 1960 sont sans effet, comme en témoigne le bras de fer des fusées de Cuba en 1962. L'URSS se brouille avec la Chine et l'Albanie. Il lance alors le pays dans la course à l'espace, remporte les victoires du premier satellite et du premier homme dans l'espace.

En raison de ses résultats économiques peu convaincants et de son image de politicien antirévolutionnaire, il est démis par le praesidium en 1964 et remplacé par Leonid Brejnev.