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Kim Il-sung

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Kim Il-sung (1912-1994), homme d’État et maréchal nord-coréen, Premier ministre (1948-1972) puis président de la République démocratique populaire de Corée (1972-1994).

À la tête de la Corée du Nord pendant plus de quarante-cinq ans, Kim Il-sung a instauré une dictature de type marxiste-léniniste, tout en s’appuyant sur les spécificités historiques, religieuses et culturelles de la société coréenne. Objet d’un culte de la personnalité qui le déifiait de son vivant, le « grand leader « a pu, en plaçant son fils à sa succession, mettre en place un système souvent défini comme la seule dynastie héréditaire communiste. Le régime de quasi-autarcie qu’il a imposé à la population nord-coréenne a abouti à l’effondrement économique du pays.

2   UN HÉROS DE LA RÉSISTANCE ANTIJAPONAISE

Né dans la banlieue de Pyongyang, Kim Sung-ju quitte la Corée, annexée deux ans avant sa naissance par le Japon, alors qu’il est encore un enfant. Scolarisé en Mandchourie, il séjourne ensuite en Chine. Membre du Parti communiste chinois en 1931, il fonde l’Armée révolutionnaire populaire coréenne en 1934. C’est sans doute pendant ses années de guérilla contre l’occupant japonais qu’il prend le nom de Kim Il-sung, emprunté à un célèbre patriote de la lutte antijaponaise. En 1941, il part en Union soviétique et dirige une unité coréenne dans l’Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1945, il rentre en Corée avec les forces d’occupation soviétiques chargées de désarmer les Japonais au nord du pays.

3   LE PREMIER DIRIGEANT DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

En 1946, Kim Il-sung fonde le Parti du travail de Corée (PTC) et devient président du Comité populaire provisoire nord-coréen mis en place par les Soviétiques. Il parvient à écarter l’opposition et devient Premier ministre de la République populaire démocratique de Corée lors de sa fondation en 1948 — dans le Sud, la république de Corée vient d’être proclamée sous l’égide des États-Unis. Soutenu par l’Union soviétique et la Chine, il tente d’étendre son pouvoir à la Corée du Sud, mais la guerre de Corée (1950-1953), qu’il conduit au titre de commandant en chef des armées, se solde par un échec. Bien que son leadership en ressorte entamé, il parvient à conserver son autorité en procédant à de vastes purges. Il élimine ses rivaux dangereux et place des membres de sa famille aux postes-clés.

4   LE FONDATEUR DU « SOCIALISME À LA CORÉENNE «

Kim Il-sung instaure un régime totalitaire fondé sur une économie centralisée et planifiée, qui privilégie les industries lourdes, et en particulier l’armement. Il a cependant l’ambition de créer un « socialisme à la coréenne « et, sur ce modèle stalinien, imprime sa propre idéologie nationaliste, connue sous le nom de « kimilsungisme «. Cette idéologie repose sur le principe d’une économie autosuffisante et d’une diplomatie indépendante (théorie dite du Djoutché) : pour prouver sa supériorité, la Corée du Nord ne doit compter que sur ses ressources propres. Respecté pour avoir libéré le pays du joug japonais, Kim Il-sung parvient à asseoir son pouvoir en s’appuyant sur la propagande et l’endoctrinement, la coercition et la répression féroce, ainsi que sur un culte de la personnalité poussé à l’extrême.

En 1972, il fait amender la Constitution et se fait élire président de la République. Il prépare dès lors sa succession et orchestre progressivement l’ascension politique et militaire de son fils aîné, Kim Jong-il.

5   UN DIEU VIVANT À LA TÊTE D’UN PAYS ISOLÉ DU MONDE

En politique étrangère, Kim Il-sung amorce un tournant dans ses relations avec la Corée du Sud au début des années 1970 en proposant un programme de réunification. Mais, en dépit de la volonté de dialogue affichée, les négociations peinent à progresser, entre grandes avancées — telles que, en 1986, le premier échange de visites entre des familles séparées par la guerre — et coups d’arrêt, en partie liés aux actions entreprises par la Corée du Nord pour déstabiliser la Corée du Sud (programme nucléaire secret, attentats meurtriers…).

Au début des années 1990, le dirigeant nord-coréen doit faire face à l’effondrement du régime soviétique et au rapprochement entre la Corée du Sud et la Chine. Plus que jamais isolé, et économiquement affaibli en raison de la réduction de l’aide fournie par l’Union soviétique et la Chine, il relance l’ouverture diplomatique. Celle-ci permet la préparation d’une rencontre entre Kim Il-sung et son homologue sud-coréen. Le « grand leader « meurt subitement le 8 juillet 1994, quelques jours seulement avant la date prévue pour cette rencontre historique. Il laisse un pays délabré, presque totalement isolé du reste du monde. À sa mort, un deuil national de trois ans est décrété. Déjà déifié de son vivant, Kim Il-sung est nommé « président éternel « à titre posthume en 1998. Conformément à la succession dynastique qu’il avait mise en place, son fils Kim Jong-il lui succède à la tête de l’État.

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