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Kim Jong-il

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Kim Jong-il (1942- ), homme d’État nord-coréen, fils du dictateur communiste Kim Il-sung, à la tête de la Corée du Nord depuis la mort de son père en 1994.

2   UNE NAISSANCE DEVENUE LÉGENDAIRE

Né en Sibérie, où son père dirige une unité coréenne de l’Armée rouge, Kim Jong-il serait venu au monde, selon la légende hagiographique officielle, sur le mont Paektu (point culminant de la Corée du Nord, berceau mythique du peuple coréen et haut-lieu de la guérilla contre l’occupant japonais) ; sa naissance aurait été saluée par l’apparition d’un double arc-en-ciel. Alors que son père est devenu le Premier ministre de la nouvelle République populaire démocratique de Corée fondée en 1948, le jeune Kim est envoyé par sécurité en Chine pendant la guerre de Corée (1950-1953).

Après avoir suivi les cours d’une école d’aviation en République démocratique allemande (RDA), il rentre en Corée du Nord et fréquente l’université Kim Il-sung de Pyongyang, dont il sort diplômé en 1964.

3   L’HÉRITIER DE LA PREMIÈRE DYNASTIE COMMUNISTE

Tandis qu’il assoit son pouvoir en multipliant les purges, le « grand leader « Kim Il-sung met en œuvre, à partir du début des années 1970, un vaste et long plan de succession visant à imposer son fils à la tête de l’État. Kim Jong-il gravit les échelons du Parti des travailleurs de Corée (PTC) — en 1973, il est nommé secrétaire à l’organisation et à la propagande du Parti — et devient le secrétaire personnel de son père. En 1975, son jour de naissance (le 16 février) est déclaré fête nationale. Dès la fin des années 1970, Kim Jong-il reçoit le surnom officiel de « cher leader « ; grâce à une propagande efficace, il apparaît comme le successeur légitime de son père.

Nommé à des postes importants au Bureau politique et au Comité central du Parti lors du congrès du PTC de 1980, Kim Jong-il est officiellement désigné comme le successeur du « grand leader « en 1986. Après avoir pris le commandement suprême de l’armée en 1991, il est nommé président de la Commission de défense nationale en 1993.

4   UNE PRISE DE POUVOIR PROGRESSIVE

À la mort de son père, le 8 juillet 1994, Kim Jong-il lui succède, inaugurant ainsi la première dynastie héréditaire communiste. Son leadership ne lui est cependant pas totalement acquis, en raison notamment de la résistance des vieux cadres du Parti et de l’armée, ainsi que de certains membres de sa famille. Il « décline « la fonction de chef de l’État par respect pour Kim Il-sung, qui reçoit le statut de « président éternel «. Il parvient toutefois progressivement à cimenter son autorité en instituant un culte de la personnalité exacerbé et en exerçant un contrôle ferme sur l’armée en tant que président de la Commission de défense nationale. En 1997, il accède officiellement au poste de secrétaire général du PTC. Réélu en 1998 par le Parlement à la présidence de la Commission de défense nationale, il amende la Constitution et fait de cette instance l’organe suprême de l’État, dont il devient de facto le chef — il sera réélu en 2003.

Personnage mystérieux cultivant le culte du secret, Kim Jong-il fait l’objet de nombreuses interrogations quant à ses capacités de gouverner. Si son hagiographie officielle le pare de toutes les vertus — infaillible et omniscient, il serait un penseur et théoricien exceptionnel, un cinéaste de talent, un compositeur d’opéras… —, il est présenté à l’étranger comme un excentrique bon vivant, irascible et incontrôlable. Les dirigeants qui l’ont côtoyé le qualifient d’habile tacticien et de politique rusé.

5   UN DICTATEUR À LA TÊTE D’UN PAYS EXSANGUE

S’il entretient fidèlement la doctrine révolutionnaire de Kim Il-sung et l’idéologie du Djoutché (qui fonde le régime sur l’autosuffisance et l’indépendance nationale), Kim Jong-il entreprend de poursuivre l’ouverture diplomatique entamée par son père. Ainsi les négociations menées avec les États-Unis et la Corée du Sud sur le gel du programme nucléaire nord-coréen aboutissent-elles à un accord en 1994. À la tête d’un pays économiquement exsangue et frappé d’une très grave crise alimentaire, Kim Jong-il est contraint de rompre l’isolement national et de solliciter une aide extérieure. L’amélioration des relations avec la Corée du Sud se traduit par une rencontre historique le 14 juin 2000, à Pyongyang, entre le dirigeant nord-coréen et son homologue sud-coréen Kim Dae-Jung. La rencontre de Kim Jong-il avec le président russe Vladimir Poutine, à Moscou (août 2001), ainsi que la venue à Pyongyang du secrétaire général du Parti communiste chinois Jiang Zemin témoignent de la nouvelle stratégie de survie mise en œuvre par la Corée du Nord.

Le dictateur nord-coréen n’en continue pas moins d’adopter une attitude agressive dans ses relations internationales. En 2003, à la suite d’un contentieux avec les États-Unis, il annonce notamment la reprise du programme nucléaire de la Corée du Nord.

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