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Kostunica, Vojislav

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Kostunica, Vojislav (1944- ), homme politique serbe, président de la République fédérale de Yougoslavie de 2000 à 2003, devenu Premier ministre de Serbie en 2004 dans le cadre de l’État de Serbie-et-Monténégro puis de la Serbie indépendante à partir 2006.

2   FORMATION UNIVERSITAIRE ET POLITIQUE

Né à Belgrade, Vojislav Kostunica est issu d’une famille originaire de la Sumadija, région rurale de Serbie. En 1966, il achève ses études de droit, obtient une maîtrise en 1970 et un doctorat en 1974, date à laquelle il est contraint de renoncer à son poste d'assistant à la faculté de droit de Belgrade. Favorable aux thèses nationalistes serbes, il a en effet soutenu un professeur qui a été chassé de l’Université pour avoir dénoncé le statut de provinces autonomes accordées par la nouvelle Constitution yougoslave au Kosovo et à la Vojvodine, comme portant atteinte à l’intérêt de la Serbie. Il travaille alors dans un Institut Social des Sciences et rejoint l'Institut de philosophie et de théorie sociale, qui regroupe les opposants nationalistes. Dès 1983, il cosigne un essai en faveur du multipartisme.

En 1989, lorsque le gouvernement permet aux universitaires de retrouver leur chaire confisquée quinze ans plus tôt, Vojislav Kostunica y renonce et fonde le Parti Démocratique — qui prend le nom de Parti démocratique de Serbie (DSS) en 1992 — et en devient président. Anticommuniste et fervent nationaliste, il est élu député au Parlement de Serbie en 1990.

3   PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DE YOUGOSLAVIE

En septembre 2000, dix-huit partis d’opposition regroupés dans l’Opposition démocratique de Serbie (DOS) choisissent Vojislav Kostunica comme candidat à l’élection présidentielle yougoslave. Il obtient 49 p. 100 des suffrages contre 38 p. 100 à Slobodan Milošević. Au terme d’un bras de fer entre le régime et l’opposition, le résultat des élections est validé et Vojislav Kostunica devient président. Il tente de combiner nationalisme et démocratie, veut jeter les bases d'un nouvel État pour sauver la Fédération yougoslave et résoudre la question délicate de l'identité nationale serbe. Soucieux de sortir le pays de l’isolement, il renoue avec l’Occident qui le soutient notamment en levant les sanctions économiques décidées à l’encontre de la Yougoslavie de Milošević.

Vojislav Kostunica adopte cependant des positions fermes, notamment à l’égard des États-Unis. Il refuse de déférer Slobodan Milošević devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) avant que celui-ci ait été jugé par la justice yougoslave. En mars 2003, le monténégrin Svetozar Marovic lui succède à la tête du nouvel État de Serbie-et-Monténégro.

4   PREMIER MINISTRE DE SERBIE

Les élections législatives qui se déroulent en Serbie en décembre 2003 voient la victoire des ultranationalistes du Parti radical serbe (SRS), qui représentent dès lors le tiers de députés du Parlement. Toutefois, aucune majorité de gouvernement ne se dessine et la Serbie traverse une crise institutionnelle de plusieurs mois. Finalement, en mars 2004, Vojislav Kostunica parvient à former un gouvernement minoritaire composé de son parti, le Parti démocratique de Serbie (DSS), des centristes du G-17 Plus et d’une alliance monarcho-nationaliste (SPO-NS).

Soumis à l’appui parlementaire des nationalistes serbes, la coopération avec le TPIY n’apparaît pas, cette fois encore, comme la priorité du nouveau Premier ministre. En effet, le chef des militaires serbes de Bosnie, Ratko Mladic, accusé de crimes contre l’humanité et de génocide à Srebrenica en 1995 et au cours du siège de Sarajevo, n’est pas livré par la Serbie au TPIY avant la date butoir du 31 mars. Cela entraîne la suspension par l’administration américaine d’une aide de 100 millions de dollars à la Serbie. À l’issue de la dissolution de l’État de Serbie-et-Monténégro, en juin 2006, à l’initiative du Monténégro, Vojislav Kostunica demeure Premier ministre de la Serbie indépendante. À la suite des élections de janvier 2007 qui voient à nouveau arriver en tête les ultranationalistes du Parti radical serbe (SRS), il est reconduit dans ses fonctions. Après quatre mois de négociations, les partis démocrates parviennent en effet à un accord pour former un gouvernement dont il prend la direction, à un moment où le statut du Kosovo est en discussion. Alors que l’ONU a préconisé un Kosovo indépendant sous supervision internationale, Vojislav Kostunica prévient lors de son investiture que « toute proclamation unilatérale de l’indépendance sera considérée comme absolument nulle «.

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