Devoir de Philosophie

Kountché, Seyni

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Kountché, Seyni (1931-1987), général et homme d’État nigérien qui a gouverné le Niger pendant treize ans, de 1974 à sa mort.

2   L’ANCIEN MILITAIRE FRANÇAIS

Né en 1931, originaire de Fandou dans l’ouest du Niger, Seyni Kountché est un Zarma. Fils d’un chef traditionnel du clan des Gabda, il choisit le métier des armes. Comme beaucoup d’enfants de troupe de l’Afrique occidentale française (AOF), il entre à treize ans à l’école de Kati (1944), puis à celle de Saint-Louis du Sénégal. Après les campagnes d’Indochine et d’Algérie dans les rangs de l’armée française, il rentre au Niger avec le grade de sous-lieutenant (1960). En garnison dans l’est du pays (Zinder, Agadès), il fait un stage de formation à Paris (1965-1966), retourne au Niger où il gravit les échelons qui le mènent au poste de chef d’état-major de l’armée nigérienne (1973).

3   LE COUP D’ÉTAT CONTRE HAMANI DIORI

À cette époque, le Niger est gouverné par Hamani Diori, qui a fait basculer le pays dans le camp du « oui « à la France au référendum de 1958, en s’appuyant sur les chefs coutumiers avec l’aide financière de la France, et en s’opposant aux partisans de l’indépendance immédiate, qui sont pourchassés.

La corruption ne se développe pas d’une façon généralisée, mais de mauvaises habitudes sont prises. Elles deviennent criantes quand ce pays sahélien est en proie à la grande sécheresse de 1973-1974 qui touche particulièrement les régions d’élevage. Des manifestations étudiantes et un fort ressentiment populaire envers le régime et surtout l’entourage de la femme du président Diori poussent Seyni Kountché à s’emparer du pouvoir (15 avril 1974), reléguant Diori dans une prison surchauffée de l’est du pays. Toutefois, les circonstances de son accession au pouvoir par un coup d’État contre un président civil qui avait été une des chevilles ouvrières de la Francophonie le maintiennent un certain temps à la lisière de la communauté des artisans de l’indépendance africaine.

4   L’INCORRUPTIBLE

Du jour au lendemain, un esprit de caserne, fait de discipline, de rigueur et de fermeté, mais sans pour autant verser dans la dictature proprement dite, s’abat sur le Niger, montrant une rupture avec le régime précédent. Reprise en main de la fonction publique (Kountché fait le tour des bureaux à leur ouverture), lutte contre la corruption, appel à l’aide internationale doivent favoriser un retour à l’autosuffisance alimentaire. Mais le retour de la sécheresse (1983-1984), l’agitation en pays touareg, un coup d’État manqué, et la baisse du prix de l’uranium, dont le Niger est l’un des grands producteurs, jettent un doute sur l’œuvre menée par ce militaire austère qui a appris à se faire obéir.

Devenu irascible au contact d’une économie ne cadrant pas avec son volontarisme, il finit par s’enfermer dans ses certitudes. Mais la cause en est peut-être la tumeur au cerveau dont il meurt dans l’hôpital parisien où il a été transféré.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.