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La Superpuissance américaine

Publié le 06/10/2012

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Introduction   Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères français parlait des Etats-Unis comme d’une « hyperpuissance «. Cette affirmation apparaît difficilement réfutable, au lendemain de l’effondrement de l’Union soviétique. Avec seulement 5% de la population mondiale, les Etats-Unis sont la principale force au monde : ils bénéficient d’une supériorité économique, technologique, financière, militaire, culturelle, etc. I- Les Etats-Unis, la superpuissance a) Un grand pays industriel   le dynamisme de l’industrie   Les Etats-Unis sont la première puissance au monde, et ce, grâce - à un marché intérieur de 290 M d’habitants, au pouvoir d’achat élevé - à un marché fondé sur le libre-échange, et ouvert sur le commerce mondial, qui le stimule en retour et le pousse à l’innovation. Ex : la capacité mondiale de la recherche et du développement est à 35% américaine. Ex : l’Etat intervient à peine dans l’économie (par exemple sous forme d’une discrimination positive, ou de lois antitrust…) - à une grande marge de man uvre laissée aux entreprises, par la faiblesse du pouvoir syndical Ex : seulement 14% des salariés sont syndiqués   L’industrie repose sur des firmes parmi les premières au monde Ex : les 500 premières entreprises, en terme de chiffre d’affaire, sont pour un tiers américaines. Ex : General Motors (2ème) dans l’automobile, IBM (9ème) dans les communications, Exxon Mobil dans le domaine de l’énergie Wal-Mart Stores dans la grande
distribution (1er)   Cette production concerne  a) les produits de bien, de haute technologie, mais surtout les services (la recherche, le développement, la conception, les activités financières, le conseil, etc.) Ex : 75% de la population y travaillent, et ce secteur produit 75% des richesses. Ex : ce secteur se polarise en des Central Business District, comme Wall Street, ou en des parcs de recherche, comme la Silicon Valley. b) l’agriculture - efficace, qui lui permet d’exporter une partie de sa production sous forme d’aide aux pays en voie de développement par exemple, ou d’être un interlocuteur de poids à l’OMC. Ex : elle produit 40% du maïs mondial, 41% du soja, 20% du coton, etc. Ex : elle est le premier producteur d’OGM au monde - parfaitement intégrée dans un complexe agro-industriel (agro-business) Ex : l’agrobusiness emploie près de 20 millions de personnes, et contribue à plus de 15% du PIB, il concerne au total 20% des actifs (seulement 3% sont concernés par l’agriculture à proprement parler) ' L’agrobusiness, mené par des entreprises comme Pepsico, Altria… est un lobby puissant. - mais on observe de grandes disparités entre des exploitations familiales (Vieux sud, Nouvelle Angleterre), soutenues par les pouvoirs publics, et de très grandes exploitations (Texas, Californie, Floride), se positionnant sur le marché mondial Ex : le quart des grandes entreprises fournit le tiers de la production. ► cette exploitation très intensive, qui soulève des problèmes environnementaux,
est très fortement soutenue par l’Etat, qui la subventionne, soutient le gel de certaines terres, et qui par les Farm bills, aide l’exportation. c) le secteur militaro industriel, qui est associé au gouvernement : ce secteur est ainsi au service d’une politique planétaire, qui a fait des Etats-Unis le gendarme du monde. Ex : le budget américain en matière de défense est aujourd’hui de plus de 380 milliards de dollars Ex : les Etats-Unis sont les premiers exportateurs d’armes au monde   La puissance et la vitalité du commerce américain   Les Etats-Unis sont le premier acteur des échanges mondiaux Ex : ils sont les premiers exportateurs, mais surtout les premiers importateurs mondiaux, avec plus de 20 % des importations mondiales.   Ces échanges se font pour l’essentiel avec les pays de la triade, mais aussi de plus en plus avec les Nouveaux Pays Industrialisés Ex : ces pays sont aussi bien les dragons asiatiques (Taïwan, Corée du sud, Malaisie, Chine), que les pays partenaires des Etats-Unis, comme le Mexique et les autres pays de l’Alena.   La vitalité de ce commerce repose sur un ensemble d’accords passés avec pour l’essentiel le continent américain Ex : la création de l’Alena, en 1994, précurseur de la ZLEA, (Zone de libre échange à l’échelle du continent américain, à partir de 2005) Ex : l’Apec est un moyen en même temps de lutter contre l’influence du Japon dans l’Asie-Pacifique et d’offrir de nouveaux débouchés aux grandes firmes américaines. Ex : ils sont au c ur des grandes
institutions comme le FMI et l’OMC, mais aussi l’ONU.   L’essentiel des échanges constitue des produits manufacturés, mais aussi des biens de service, des biens agricoles, et énergétiques. Ex : Les exportations mondiales de biens de services sont à 20% américaines. Ex : parmi les 50 marques les plus diffusées au monde, 33 sont américaines. Ex : ils sont les premiers importateurs de pétrole au monde, absorbant 25% de la production mondiale (cette consommation devrait augmenter de 33%), ce qui les rend très dépendants des pays producteurs d’hydrocarbures.   Les Etats-Unis, première place financière au monde, et centre des flux de capitaux.   Les Etats-Unis occupent la première place financière mondiale Ex : avec près de 60% de la capitalisation boursière, et un indice boursier (le Dow Jones) sur lequel s’étalonnent toutes les autres cotations boursières de la planète, le « New York stock exchange « (la bourse de New York), à Wall Street, est la première bourse de valeurs du monde. Ex : la bourse de Chicago est également la première mondiale pour les marchés à terme sur les matières premières, et c’est elle qui fixe les cours mondiaux des céréales par exemple.   Le dollar est la monnaie de référence, et l’euro ne l’a pas encore détrôné Ex : la moitié des transactions commerciales dans le monde est libellée en dollars.   Les Etats-Unis sont au centre des flux de capitaux et des transferts financiers Ex : le quart des IDE part des Etats-Unis, essentiellement dirigés vers l’Europe (50%),
le Mexique et le Canada. Ex : Le quart des IDE mondiaux arrive aussi sur leur territoire, en provenance pour deux tiers du Royaume Uni b) Le rêve américain et ses limites 1) l’attractivité des Etats-Unis   Le rêve américain du capitalisme libéral   La puissance des Etats-Unis réside dans la capacité des grandes firmes américaines à exporter la culture populaire à l’étranger.  Ex : Mac Donald’s, Coca Cola, Disney… diffusent des produits susceptibles d’être commercialisés dans le monde entier. Ex : les Etats-Unis exportent dix fois plus qu’ils n’importent, et à 80% en Europe.   les flux migratoires attestent de cette puissance et de cette fascination - l’immigration est de plus en plus importante,  a) elle est même le ressort de la vitalité démographique des Etats-Unis Ex : elle a contribué pour près de 30% à la croissance démographique ces deux dernières décennies b) elle modifie sensiblement la composition ethnique du pays, car si dans la première moitié du XXè siècle, l’Europe fournit l’essentiel de cette immigration, elle est aujourd’hui essentiellement originaire des pays en développement ex : Mexique (24%), l’Amérique latine et la Caraïbe, les Chinois, les Vietnamiens, viennent supplanter l’immigration philippine, et la première minorité des USA est aujourd’hui hispanique, non plus noire. - immigration qualifiée, le brain drain Ex : c’est près de 500 000 personnes qui disposent d’un permis de travail temporaire (HIB), dont 100 000 sont concentrés dans le quart nord-est de
la Californie (Silicon Valley) 2) Les faiblesses et les contestations du système La contestation se joue essentiellement à trois niveaux - sur la scène économique mondiale Les Etats-Unis ont aujourd’hui un déficit commercial colossal, qu’ils sont les seuls à pouvoir se permettre, et qui repose sur la confiance de ceux qui possèdent des dollars dans l’économie américaine. ex : en 2003, le déficit atteignait 4,2 % du PIB ; Ex : chaque année, le Trésor américain distribue des bons pour financer son déficit budgétaire, au Japon (un tiers de ces bons) , à la Chine, à Hong Kong, à l’Allemagne, à la Corée du sud, et aux membres de l’OPEP. ' Les Etats-Unis sont ainsi les premiers débiteurs de la planète : ils vivent à crédit. - au niveau de ses interventions militaires, et de son manque de coopération internationale. a) Les Etats-Unis n’ont, depuis la chute du bloc communiste, plus de rival. Ils sont donc devenus les gendarmes du monde et mènent une politique au strict service de leurs intérêts. Leurs anciens alliés ne sont plus disposés à laisser les Etats-Unis à agir de manière unilatérale Ex : la guerre en Irak 2003, le refus de ratifier le protocole de Kyoto… b) à ces tensions avec les anciens alliés, il faut ajouter la contestation de l’ordre proposé par les Américains ex : les attentats du 11 Septembre 2001 ont touché de manière très symbolique le World Trade Center. - sur le territoire américain lui-même a) Les richesses sont loin d’être réparties uniformément Ex : le 1/5 le plus
riche de la population dispose de la moitié des richesses des ménages, tandis que le 1/5è le plus pauvre n’en a que 3,5 % Ex : entre 10 et 12 % de la population vient sous le seuil de pauvreté, essentiellement des chômeurs, des personnes âgées, des familles monoparentales, etc. Les états du sud sont les plus touchés b) Les services publics sont les premiers à être affectés par les restrictions budgétaires Ex : La Californie, état le plus riche, est en quasi faillite, et la privatisation de son système de production électrique a entraîné des coupures de courant.       c)     Les minorités ethniques sont largement en marge de ce système, et sont souvent les premières touchées par ce libéralisme II- Les fondements de la puissance, et l’organisation du territoire des Etats-Unis   Lorsque les colons arrivent sur le territoire, faisant fi des dix ou douze millions d’Indiens, ils découvrent un territoire immense et encore presque vierge.   La prise de possession du territoire ne commence vraiment qu’avec le XIX° siècle. Les terres sont partagées en township, selon un quadrillage très géométrique qui organise encore aujourd’hui l’espace agricole.   La mentalité des colons venus s’installer est celle du respect des libertés individuelles. Le travail, la réussite matérielle, et le mérite personnels sont considérés comme des valeurs suprêmes. C’est le mythe du self made man. Cette mentalité est aussi à l’origine du capitalisme : esprit pratique, mobilité, esprit d’entreprise, etc. 1) Les fondements
de la puissance : un immense territoire maîtrisé a) Un territoire immense   Les Etats-Unis représentent un territoire de 9,3 M de km², mais dont la variété des milieux naturels est une solide base pour la puissance Ex : un exceptionnel réseau fluvial, et lacustre, deux façades océaniques ouvertes sur le monde, des sols agricoles variés, et de bonne qualité, puisque la SAU (Surface agricole utile) est de 46%.   Par la disposition du relief, les climats sont variés, et constituent un atout pour la diversité agricole, et pour le tourisme   On peut ainsi distinguer trois grands ensembles de milieux naturels 1) A l’est, dans les Appalaches et la plaine côtière, le sous-sol est riche en charbon et en hydro-électricité, et a servi à fonder la riche région industrielle du nord-est. 2) Au centre, les grandes plaines, limoneuses et fertiles, drainées par le réseau du Mississipi, qui sont le c ur agricole du pays. 3) A l’ouest, une chaîne montagneuse et de hauts plateaux, ainsi qu’une façade océanique, favorable à l’établissement humain. b) Un milieu naturel excessif et fragile   Cependant la continentalité du territoire, et le fait que les reliefs soient situés à l’extrême ouest du territoire sont à l’origine des excès du territoire. Ex : sécheresse à l’ouest du 100° méridien, inondations, grandes vagues de froid, cyclones (hurricane)…   Par ailleurs la richesse du territoire est aussi à l’origine des excès de l’exploitation : souvent considérés comme un Eldorado, le territoire
n’a pas été vraiment l’objet de préoccupation écologiques. Ex : érosion des sols, appauvrissement des carrières, pollution hydraulique et atmosphérique,… Ex : les Etats-Unis consomment 25% de l’énergie mondiale, pour alimenter les dépenses de chauffage et de climatisation, les activités industrielles, le transport, etc. c) La maîtrise du territoire a) L’exploitation des ressources   Le territoire des Etats-Unis présente des ressources naturelles variées, et importantes Ex : ressources biogéographiques (sols et forêts), hydrauliques (fleuves et lacs)  Ex : ressources minières (3ème producteur de cuivre, 6ème producteur de fer…) Ex : ressources en Uranium, qui a permis aux Etats-Unis d’être les premiers producteurs d’énergie nucléaire, même si l’accident de Three Miles Island a fortement ralenti la progression de cette énergie. Ex : 3ème producteur d’hydrocarbures, même si les Etats-Unis ne disposent que de 5% des ressources mondiales, essentiellement concentrées en Alaska, dans le Golfe du Mexique, ou au large de la Californie. ' Les besoins des Etats-Unis en pétrole sont cependant colossaux (presque 2700 millions de tep en 2005), et la demande devrait augmenter de plus de 25% dans une quinzaine d’années. ' Autres carences : la bauxite et le nickel, dont les besoins grandissants rendent les Etats-Unis très dépendants.   Cette exploitation du territoire passe par la maîtrise des transports, avec un réseau - qui est le plus dense du monde, mais très inégal Ex : il est dense et diversifié
à l’est, plus lâche à l’ouest, et tourné essentiellement vers le transit. - qui est très diversifié Ex : les 4/5 des déplacements de passagers se font par la route Ex : les transports de marchandises empruntent le rail sur les grandes distances, la route (qui sert souvent d’intermédiaire entre plusieurs moyens de transport), ou les voies d’eau, comme le Mississipi et les Grands lacs Ex : 90% des échanges inter cités se font par les aéroports Ex : le transport d’hydrocarbures se fait par un réseau de gazoducs et d’oléoducs qui est le plus dense du monde. - qui est extrêmement efficace dans l’organisation des connexions  Ex : plates-formes multimodales qui associent par exemple un port, une voie de chemin de fer et une autoroute (La Nouvelle-Orléans est par exemple le débouché maritime des grandes plaines, dont la production est transportée par voie fluviale) Ex : points nodaux, qui centralisent l’arrivée de marchandises ou de passagers et les redistribue à l’échelle régionale, comme le font les hubs, par exemple   New York, Atlanta, Denver, Dallas- Ex : enfin ponts intercontinentaux, qui permettent le transfert des passagers ou des marchandises d’une côte à l’autre.   La protection du patrimoine naturel est devenue une nécessité. Cette prise de conscience est ancienne, mais sa mise en   uvre s’est longtemps limitée à la création de quelques parcs régionaux, comme celui du Grand Canyon et celui de Yosemite. Depuis une vingtaine d’années, sous la pression des grands lobbies écologiques,
émerge une volonté de préserver la patrimoine. Ex : nouvelles pratiques agricoles, traitement des déchets industriels, développement, quoique timide, des énergies nouvelles ' Mais cette politique est souvent contournée, par des importations d’énergie, afin de ne pas surexploiter les ressources naturelles, ou par des délocalisations par exemple, qui permettent d’échapper aux lois et aux normes imposées par l’état américain. b) Les fondements humains de la puissance a1) Une population inégalement répartie    Les Etats-Unis comptent une population totale de 285 millions d’habitants, ce qui fait d’elle le troisième pays le plus peuplé au monde. Elle a enregistré entre 1990 et 2000 une croissance de population de 14%, qui est pour le tiers due à l’immigration.   La densité moyenne est de 31 hab/km², mais ce chiffre doit être nuancé par une analyse plus précise du territoire - les état périphériques sont très peuplés et comptent près de 86% des Américains, alors que les états du centre sont presque vides. - les états de l’est sont beaucoup plus peuplés que ceux de l’ouest, à l’exception du littoral pacifique (la Californie compte 34 millions d’habitants). Ainsi deux Américains sur cinq vivent au nord-est a2) Composition de la population   Le peuplement des Etats-Unis s’est fait et se fait encore grâce à l’immigration, qui constitue plus de 20% de la croissance de la population. Cette immigration est une des sources de sa puissance Ex : le brain drain lui assure l’arrivée d’une main
d’ uvre très qualifiée, indispensable à l’innovation et au dynamisme de l’industrie Ex : le reste de l’immigration lui assure une population jeune    Les minorités occupent une place importante aux Etats-Unis - les Hispaniques : devenus la première minorité en 2000, ils sont en fait assez divers dans leurs origines (sans doute une vingtaine de pays) et dans les classes qu’ils occupent (pas seulement l’underclass). Leur unité est constituée autour du catholicisme et de la langue espagnole. Elle est essentiellement présente au sud. - la minorité noire, très présente dans les états du sud, est plus ancienne, et très représentée dans les états du nord industriel, où une classe bourgeoise s’est même constituée, mais une famille noire sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté. - la minorité indienne, dont une très faible partie vit dans des réserves, est très présente dans certaines grandes villes comme Los Angeles. - la minorité asiatique, relativement dispersée, est cependant concentrée à l’ouest. ' Le communautarisme est une des particularités des Etats-Unis ' Cette diversité culturelle est un atout économique parfois, car le modèle que diffusent les valeurs américaines est susceptible de s’exporter assez facilement. Par ailleurs les relations commerciales ne sont que facilitées avec l’Asie et l’Amérique du Sud.   Le dynamisme des Etats-Unis s’appuie sur la croissance rapide de la population, et une activité assez élevée, tournée vers le tertiaire, et un chômage très réduit Ex : la population
croit de 2% par an Ex : 67% des Amérindiens en âge de travailler occupent un travail Ex : 8O% des actifs travaillent dans le tertiaire Ex : le chômage est d’environ 4% seulement, mais il faut tenir compte du fait que seuls les chômeurs déclarés sont ici comptabilisés. c) L’évolution de la société   Le problème du vieillissement - les Etats-Unis comptent encore une population assez jeune Ex : une natalité de 14 pour mille, contre 9 en Allemagne ou au Japon, Ex : les Hispaniques ont une natalité de 22 pour mille Ex : certaines régions ont une natalité très forte, comme les états de la Sun belt par exemple. - mais à l’échelle nationale, les taux sont cependant décroissants, et la population vieillit Ex : l’espérance de vie est d’environ 77ans, et un américain sur huit a plus de 65 ans, contre un sur vingt-cinq en 1990.   La population citadine connaît de grandes mutations. Les grandes métropoles, symboles de la puissance américaine, connaissent une croissance qui va de pair avec la mondialisation - l’essentiel de la population est concentrée dans les villes Ex : 4/5 des américains sont citadins, et un américain sur deux vit dans une ville millionnaire (elles sont une soixantaine en 2002) - la géographie des villes américaines ressemble à des villes inversées. Crées tardivement, elles sont organisées selon des plans en damier. Des Central Business District (CBD) concentrent l’activité économique, et font graviter autour d’eux des quartiers industriels ou résidentiels, parfois
marqués par une forte population immigrée, regroupée dans des ghettos. Les villes sont de plus en plus organisées en plusieurs centres périphériques (les edge cities),qui sont les c urs des immenses banlieues résidentielles (suburbs) de ces villes tentaculaires - pour faire face à cette fuite des centres urbains, les villes mènent un active politique de rénovation des centres, favorisant ainsi une gentrification (retour des classes aisées dans les quartiers du centre, comme Harlem, à New York, par exemple, devenu depuis quelques années un quartier très chic)   Le problème de la paupérisation - elle a tendance à baisser un peu du fait de la conjoncture économique, mais elle est très forte malgré tout, et touche de manière inégale la population Ex : 35 millions d’Américains vivent au-dessous du seuil de pauvreté (12% de la population) Ex : un enfant latino ou noir sur trois est touché - cette population est essentiellement concentrée dans les états du sud, appelée ainsi la poverty belt. - elle s’explique par la faiblesse d‘intervention de l’état (Welfare State= Etat Providence), et par le déclin des emplois industriels. 2) L’organisation du territoire des Etats-Unis Réfléchir sur l’organisation économique du territoire des Etats-Unis ne doit pas faire oublier que de nombreuses Firmes multinationales réalisent à l’étranger un chiffre d’affaire supérieur à celui généré par le seul marché intérieur des Etats-Unis…autrement dit que l’organisation du territoire doit être comprise dans
une considération de la mondialisation.. a) Les mutations de l’espace économique   La répartition traditionnelle en belts connaît aujourd’hui des mutations, même si elles ne remettent pas complètement en compte l’organisation en régions spécialisées.   La première mutation est liée à l’internationalisation croissante des marchés et des échanges mondiaux ' on observe ainsi une périphérisation grandissante Ex : rôle croissant des interfaces maritimes, des espaces frontaliers (Grands lacs, Putgetsound, Mexamérique au sud-ouest.)   La deuxième mutation est la métropolisation et la mégalopolisation Ex : mégalopole de Boston à Washington (Bos-Wash), la Chi-Pits des Grands Lacs (Chicago-Pittsburg) et la San-San, de San Francisco à San Diego. b) Le Nord-est économique   Il est le c ur historique des Etats-Unis Il s’est très tôt affirmé comme un foyer industriel, dont il possède en effet tous les atouts Ex : foyer de population, densité des transports, proximité de matières premières, possibilités portuaires sur l’Atlantique et les Grands lacs ' Elle s’impose dès le départ comme la Manufacturing belt, ce qui est devenu un handicap dans les années 1970. Des activités d’agriculture périurbaines se sont maintenues   Dans les années 1970, elle devient plutôt une rust belt, c’est-à-dire une région sévèrement touchée par la crise économique, liée à la mutation de l’économie, mais aussi à une volonté des pouvoirs publics de développer l’industrie à l’ouest.   Les efforts de restructuration permettent
de favoriser le dynamisme de cette région, qui est soutenu par deux pôles - la Megalopolis, de Boston à Washington Ex : elle possède des Universités brillantes (Harvard, Yale), des foyers de recherche (Biotech Valley, à Washington). Ex : elle concentre deux tiers des villes millionnaires du pays, le pouvoir fédéral, etc. - la région des Grands lacs,touchée par la désindustrialisation, et la paupérisation, se relève peu à peu, mais la situation continue à être fragile. Ex : crise de -7% à Détroit entre 1990 et 2000, alors que la population croit de 5%, etc. c) Le croissant périphérique et la Sun belt   On peut lire l’essor de cette région dans trois domaines - l’essor démographique, en particulier des villes Ex : + 66% pour le Nevada entre 1990 et 2000 - l’accroissement des pouvoirs décisionnels Ex : les représentants sont de plus en plus nombreux du fait de la croissance de la population Ex : installation de sièges sociaux industriels et bancaires. - le développement économique, fondé essentiellement sur de grandes exploitations ultramodernes, mais aussi sur le tourisme, lié au climat et aux parcs naturels, ou encore sur la délocalisation d’un certain nombre d’industries aéronautiques ou de pointe. Ex : la Californie est le premier état producteur du pays   Le succès de ces régions repose en partie sur le climat, mais surtout sur la volonté des pouvoirs politiques Ex : la façade atlantique a trouvé un nouveau souffle avec l’APEC et l’Alena, qui fournissent notamment une
main d’ uvre bon marché.   Cette ceinture périphérique est composée de noyaux isolé et d’espaces moins intégrés Ex : noyaux de Californie, du Nord Ouest, et la Mexamérique, du nouveau sud (Texas et Floride) du Vieux sud en profonde reconversion agricole et industrielle Ex : la seule ville d’Atlanta a connu une croissance de population de 40% entre 1990 et 2000.   Les contrastes sociaux sont plus sensibles cependant que dans les autres régions des Etats-Unis, et ces centres semblent s’essouffler Ex : la ceinture périphérique est souvent qualifiée de Poverty Belt, notamment du fait de la forte minorité hispanique Ex : la population de Los Angeles ou de San Francisco croît de 12%, contre 45% pour Phoenix, ou 21% pour Miami Ex : sans qu’il y ait une véritable crise, on constate la relocalisation de certaines activité de recherches dans le Nord-Est, et un ralentissement des investissements des pays asiatiques. d) des espaces en marge   Le c ur des Etats-Unis est peu peuplé, et constitué seulement de quelques ilôts de peuplement, liés soit à des centres miniers, soit à des régions agricoles soit à une activité touristique (Parcs naturel) Ex : ainsi du Vieux Sud, des Rocheuses (ressources énergétiques), des Grands plaines (consacrées à l’agriculture), etc.   Ils sont en marge des centres, mais peuvent présenter des enjeux stratégiques importants Ex : Alaska, Hawaï   Quelques métropoles concentrent l’essentiel de l’activité industrielle et des services Ex : Kansas City, Salt Lake City

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