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La survie de notre planète Albert JACQUARD

Publié le 25/03/2020

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La survie de notre planète

Albert JACQUARD

né en 1925 Au péril de la science? Interrogations d'un généticien (1982)

Grâce à la technologie que nous avons mise au point, nous modifions presque à notre gré, et modifierons plus facilement encore dans un avenir proche, les conditions naturelles dans lesquelles nous vivons. Depuis peu nous avons pris conscience des conséquences à long terme de cette action; nous avons constaté qu’en dehors même du cataclysme nucléaire que nous pouvons déclencher, nous épuisons les ressources disponibles, lentement accumulées au cours des périodes géologiques, et perturbons des équilibres millénaires.

Notre planète n’est pas si grande, et nous sommes condamnés à y rester. En quelques instants nous détruisons, pour des satisfactions souvent futiles, des richesses lentement créées par la nature: pour informer le «public» de la défaillance de tel champion ou du divorce de telle vedette, nous détruisons des hectares de forêts transformés en papier journal, dont une infime partie fera l'objet d'un regard et qui sera, quelques instants plus tard, devenu poussière et gaz carbonique. Les déchets que nous produisons s’accumulent et les océans eux-mêmes sont transformés en poubelle, une poubelle qu’aucun éboueur ne viendra jamais vider. Notre recherche immédiate de confort et de plaisir menace à long terme notre survie; elle menace, dans le même mouvement, toutes les espèces qui cohabitent avec nous sur la Terre.

Un des cas les plus aberrants et les plus spectaculaires de destruction absurde d’une richesse collective est le massacre des baleines ; toutes les espèces de ce mammifère se raréfient et risquent de disparaître. L'effectif de la baleine bleue, géant absolu non seulement de la mer, mais de toutes les espèces qui vivent ou ont vécu sur la Terre, n'est plus que d’environ 3 000, alors qu'il dépassait 40 000 il y a un demi-siècle. Des mesures de protection, bien tardives, ont été prises, mais les deux principaux pays responsables, le Japon et l’URSS, se sont longtemps opposés à leur application. L'objectif de ce massacre est particulièrement dérisoire: avec la chair des baleines, on fabrique

« DE LA NATURE ET DES CHOSES l essentiellement des aliments pour chiens et chats, des lubrifiants et du rouge à lèvres.

Pour que la vie se maintienne sur notre planète, fuudra-t-il souhai­ ter, comme Nietzsche 1 , et organiser la mort de l'homme? Au péril de la science? Interrogations d'un généticien, Éd.

du Seuil. l.

Philosophe allemand (1844-1900).

duels procédés rhétoriques viennent renforcer l'argumentation, lignes 9 à 20? _! � lhdiquez les étapes de l'argumentation.

1 quelles causes Albert Jacquard attribue-t-il la destruction de la nature? 1 • « Notre recherche immédiate du confort et du plaisir menace à long terme notre sur­ i �ie.

)> Vous étayerez cette thèse dans un développement structuré. l j�upement de textes: v�ir 115-13!- . .

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